Sécurité Maximum

Maximum Security est un event/crossover publié par Marvel sur une courte période de deux mois (décembre 2000/janvier 2001 selon les dates de couverture). L'histoire principale se déroule dans une mini-série de 3 numéros et a également touché toutes les séries de l'éditeur le temps d'un unique épisode. D'après Kurt Busiek, Maximum Security était en quelque sorte un boulot de commande. Marvel voulait un crossover pour l'hiver 2000 et Busiek devait en imaginer un ou participer à celui d'un autre. Il s'est alors inspiré de l'histoire de l'Australie et la manière dont l'Empire Britannique y avait déporté des dizaines de millions de condamnés.

Maximum Security prend pour base des événements qui vont de la saga Opération Galactic Storm aux récentes actions de Charles Xavier et de sa bande de mutants skrulls appelée le Cadre K. Le Conseil Intergalactique en assez de l'interventionnisme des héros humains et décide de transformer la Terre en prison pour tous les criminels de l'univers et ce afin d'occuper suffisamment  les héros terriens pour qu'ils ne représentent plus un "danger" pour le reste de la galaxie. 

L'idée n'est pas mauvaise mais son traitement est laborieux. Après le premier chapitre, la lecture devient moins fluide à cause de certains rebondissements se déroulant dans les chapitres dérivés. J'en ai juste relu un, le Avengers #35 qui met en scène l'équipe cosmique de la mini-série Avengers Infinity et dans lequel l'Intelligence Supreme dévoile les détails de son plan (puisque c'est lui qui est derrière tout ça)...plan répété dans le troisième chapitre de la série principale. Bref, la construction est un peu branlante (et la partie graphique de Avengers #35 est assez laide, l'invité spécial John Romita Jr n'étant pas particulièrement bien servi à l'encrage).

Si l'action ne manque pas, Busiek peine à gérer son imposante distribution et la décision de faire de John Walker l'un des personnages principaux n'était pas si inspirée que ça, le U.S. Agent alors en mode Judge Dredd se montrant plus insupportable que jamais (c'est à se demander pourquoi les autres Avengers ne lui balancent pas un pain en pleine poire). Graphiquement, c'est pas mal (j'ai toujours aimé le style de Jerry Ordway) mais tout de même un brin inégal à cause de l'emploi de six encreurs tout au long des trois numéros.