Elektra !

Pour son premier épisode en tant que scénariste ET dessinateur, le jeune Frank Miller a signé un coup de maître et un classique instantané. Dès les premières pages, Miller dessine une New-York de film noir, battue par les pluies. Daredevil est en mission, à la recherche d'un certain Wallenquist, un voleur en fuite, seul témoin qui empêcherait qu'un autre homme soit accusé à tort. Wallenquist est protégé par Eric Slaughter et DD coince deux hommes de main de ce dernier dans une ruelle pour avoir des infos. 

Ce bon vieux looser de Turk Barrett ne tient pas longtemps et et il faut l'intervention de son collègue muni d'un cocktail à la nitro pour désorienter Daredevil. Ca ne dure pas longtemps et DD arrive à mettre la main sur son agresseur avant d'être attaqué par surprise par une chasseuse de primes qui a accepté un contrat sur Wallenquist. Déjà blessé, Daredevil ne fait pas long feu mais avant de s'évanouir, il reconnaît la voix de la femme...une voix surgie de son passé...

Frank Miller voulait que Daredevil ait une adversaire féminine et pour créer Elektra Natchios (qui aurait pu s'appeler Indigo avant que Miller opte pour un nom plus lourd de sens), l'auteur s'est inspiré d'un de ses maîtres, Will Eisner, et du personnage de Sand Saref, amour d'enfance du Spirit qui s'est également tournée vers une vie criminelle. Débute alors un long flashback qui enrichit très efficacement la période pendant laquelle Matt Murdock et Foggy Nelson ont étudié le droit à l'Université de Columbia. Un jour...et grâce à la maladresse de Foggy...Matt croise le chemin d'Elektra, une étudiante étrangère fille d'un ambassadeur grec. C'est le coup de foudre et Matt va même jusqu'à lui révéler la vérité sur ses capacités. 

Le ton est à la romance, les tourtereaux filent le parfait amour...mais ça ne dure pas et suite à une prise d'otages, le père d'Elektra meurt sous ses yeux. Inconsolable, la jeune femme quitte l'étudiant aveugle pour ne plus le revoir...jusqu'à maintenant. Torturé, Daredevil se lance à la poursuite d'Elektra, un suspense bien tendu qui conduit le héros vers les quais où Wallenquist prépare son évasion avec l'aide de Slaughter. Tous les acteurs sont réunis sur cette "scène" que Frank Miller a également emprunté à l'histoire de Sand Saref pour un cocktail réussi d'action et d'émotion, avec une dernière page émouvante...et là, contrairement à Sand Saref, Elektra va rester en ville pour quelque temps...