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Critique de After God #1

par MassLunar le mar. 30 avril 2024 Staff

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Fatche , ben que vla un drôle de dieu !

Retour sur After God , un seinen édité par Glénat en septembre dernier , qui voulait sans doute surfer sur la vague de la menace gigantesque façon SNK avec en lieu et place des "divinités " surgies de nulle part provoquant  bon nombre d'adorations morbides...

Portée par une couverture attractive qui joue sur ce jeu de texture à la fois liquide et floral qui entoure les personnages divins ,  on peut dire ce premier tome d'After God parvient à capter l'attention du lecteur, une attention qu'il parvient à aiguiser dans une premiere partie somme toute correcte sans être transcendante avec une présentation efficace de la menace divine qui pèse depuis 30 ans sur le Japon.

En effet, trois décennies, des créatures gigantesques et a priori humanoides ont fait leur apparition sur certaines zones du Japon. Elles ont vite été cataloguées comme des divinités et suscitent depuis adoration et suicide de la part d'inconscients qui sont près à aller les voir dans des zones interdites au public. Nous suivons l'une de ces inconscientes, une certaine Waka (waka- waka comme dirait Shakira ! ) bien décidée à retrouver sa meilleure amie qui est allée rencontrer l'une de ses divinités afin de soulager sa peine. En effet, ses créatures seriaent de toutes beautés et permettraient d'apaiser les tourmentes des gens. 

Nous sommes clairement loin d'une menace directe avec des monstres qui cherchent à tout ravager sur leur passage. After god semble plus ambigue et complexe que ça. Cette ambiguité , nous la retrouverons tout au long de ce premier volume en bien ou en mal avec un début de série qui ne parvient pas à trouver un point d'équilibre entre horreur, humour, enjeux et soucis d'écritures. 

Passée une premiere lecture, After god donne l'impression d'être un fourre-tout émotionnel légèrement  broyé par une intrigue qui en dit clairement  trop... Les premiers chapitres sont pourtant efficaces avec un vrai degrès de mystère et d'intensité. Le style de Sumi Eno dont c'est le premier titre publié en France apporte tout de même un bon plus à cette série en illustrant des créatures gigantesques de manière troublante et poétique à la fois avec une maitrise des textures, un côté organico-floral qui nous donne vraiment l'impression d'êtres face à des forces insoupçonnées, troublantes et incompréhensibles. Ce trouble visuel, nous le retrouvons aussi sur des personnages surhumains comme Waka ou Nayu qui leur donne un côté repoussant et attractif... 

L'intrigue est plutôt stable dans les premiers chapitres situant la quête d'une héroine qui veut tout simplement retrouver son amie et qui va rencontrer un allié et une ennemie. Le titre ne perd pas de temps et nous entraine vers un combat dévoilant in fine le superpouvoir de notre héroine , un pouvoir tout aussi troublant que l'esthétique visuelle qui consiste en une sorte de surmanipulation idolatrice... Mais, passée ce premier temps, ce premier tome transite trop vite vers la rencontre avec de nouveaux personnages et toute une organisation de luttre contre ces créatures...un rythme trop enchainé qui nous prive alors d'un réel attachement envers les personnages. C'est un petit défaut parmi quelques autres qui entachent la lecture de ce début de série....

Tout d'abord,  l'héroine Waka manque de charisme. Le fait est que le mangaka lui fait porter des lunettes noires en permanence prive ce personnage d'une certaine présence. Les lunettes noires peuvent donner un impact mystérieux, bad-ass ou impassible au personnage. Dans ce titre, cet accessoire essentiel à cause du pouvoir de l'héroine, la prive aussi d'une certaine âme... Peut-être que mon avis est un peu abstrait là-dessus mais personnellement, j'ai du mal à éprouver de l'empathie pour un personnage de manga face à qui nous ne pouvons pas voir les yeux. Après, cela peut fonctionner pour des protagonistes secondaires de certains titres comme Gojo dans Jujutsu Kaisen mais ce dernier possède une attitude plus expansif et son flegme est très bien illustré par ce regard caché qui dissimule un terrible pouvoir...

Dans After God , on ne fait tout simplement pas connaissance avec Waka dont les motivations sont très bofs: elle veut retrouver son amie ... En plus , vient graviter autour d'elle des personnages excécrables avec le chercheur-vétérinaire surprotecteur qui se lie vraiment trop vite d'amitié avec Waka au point de la protéger et de faire constamment interférence. Un personnage lourdingue mais qui ne l'est pas moins que l'insupportable mascotte de ce début de série, à savoir un enième chat parlant... vulgaire qui plus est... Cela m'a un peu gonflé de lire un manga où on finit par voir un chat ailé lourd qui vient montré son cul en première plan...

Ce premier tome d'After God bascule trop vite dans un second degrès presque innaproprié alors qu'il aurait pu rester dans un degré de gravité qui aurait accentué la menace de ses êtres divins. Un humour lourdingue et soudain vient se greffer à une intrigue qui n'en avait pas besoin ou alors en parcimonie. Pourquoi ce chat ? Nul ne le chait ! 

Autre soucis de la part de ce titre, c'est la traduction qui rend la lecture davantage grotesque... Parce que Tokyo a été bouclé à cause des dieux, nous sommes dans un Japon où les populations du sud ou je ne sais où sont venus migrer vers d'autres villes et avec elles leur langaga mais pourquoi avoir choisi une traduction de vieux jargon marseillais. Franchement, je ne m'attendais pas à trouver un " fatche" dans ce premier tome sans compter les " ben " et les p'tits abrévations ! Il ne manquerait plus qu'un bon pardi et pourquoi pas un bon miladiou des familles pour bien se tabasser cont' le divin peuchère ! Je précise qu'en tant qu'aveyronnais, je n'ai rien contre ce parler, bien au contraire, mais là la traduction provoque un trop gros point de rupture qui finit par désharmoniser ce titre...

C'est dommage car ce début de série possède un vrai potentiel graphique et une atmosphère troublante qui nous donne envie de lire la suite, ce que personnellement, je ferais, sans arrêter mon avis à la lecture de ce premier tome.. Mais le rythme de parution en dit peut -être long sur la qualité de ce titre...A ce jour, nous ne comptons que trois tomes pour six en cours au Japon ce qui est quand même peu.

A voir avec le tome 2 si l'intrigue va un peu harmoniser ses humeurs, étoffer davantage ses personnages et soulager un peu la traduction qui flirte un petit peu avec le grotesque...


En bref

Ce premier tome d'After God est loin d'être parfait avec son intrigue qui en dévoile beaucoup trop , des personnages secondaires pénibles, une héroine discrète et une traduction un peu mal assortie , des défauts qui pourtant ne privent pas ce début de série d'une certaine accroche, notamment grâce au style ambigue, poétique et horrifique de Sumi Eno. Au lecteur de continuer à donner sa chance ou pas à ce titre...

6
Positif

Un style graphique jouant sur les textures liquides, floraux et organiques donnant un rendu horrifique original avec une touche de poésie

Les divinités , ambigues et mortelles , mais réellement dangereuses ?.

Negatif

Uné héroine trop camouflée derrière ces lunettes

Des personnages secondaires tout simplement chiants entre le chercheur en mal d'amitié et un chat parlant insupportable

Une intrigue mal assortie de par ses choix de traductions et un humour lourdingue un peu abrupte

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