Le précédent volume se terminait avec brio, nous laissant sur notre faim : Mais que va t-il advenir de nos deux chérubins ? Nous voici déjà au quatrième opus, où Yaya et Tuduo se retrouvent sur une île déserte, en bien fâcheuse posture. De nouvelles épreuves se profilent, mais comme par le passé, nos deux courageux aventuriers vont de l'avant et ne baissent pas les bras. Ce nouvel album est graphiquement encore plus abouti que les précédents. Golo Zhao maîtrise maintenant à la perfection ses personnages et arrivent à leur donner de multiples expressions, de la joie à la tristesse, en passant par la colère ou les regrets. De plus, l'action se déroule ici sur une île paradisiaque. Cela permet au dessinateur de nous montrer l'étendu de son talent sur différents points : l'environnement avec les plages, la végétation, la faune, et la colorisation avec de nombreuses nuances de verts et de bleus, sans oublier les effets de lumières et de réverbération. Superbe. Ce qui surprend dans la première partie de "L'île", c'est l'attitude de la jeune Yaya. On la savait pourrie gâtée, mais à aucun moment ce trait de personnalité n'est revenu à la charge. Et c'est seulement maintenant que la jeune demoiselle roule des mécaniques et prend un ton hautain envers Tuduo (qui lui a sauvé la vie... quelle reconnaissance !) Son tempérament en première partie du volume s'avère épouvantable et entache un peu la fluidité de lecture. Fort heureusement, la jeune bourgeoise prouve son utilité par la suite et renvoie l'ascenseur au pauvre Tuduo qui semble être atteint d'un mal inconnu... On notera une mise en scène plus active autour de Pipo, l'oiseau. Ce petit animal bien sympathique apporte une touche de légèreté et un humour plaisant. Nul doute que les enfants doivent particulièrement l'apprécier ! Un nouveau personnage fait son apparition : Chan, une maman qui (comme par hasard) recherche sa petite fille. Ce protagoniste est encore enveloppé de mystère, mais dégage une aura d'empathie assez exceptionnelle. Bien qu'elle semble être protectrice vis à vis de Yaya, on s'étonne quand même de la rapidité du lien qui l'unie à notre jeune aventurière... Peut-être aurait-il fallu développer un peu plus leurs échanges afin que l'on ait moins l'impression que Chan pénètre l'histoire "les deux pieds dans le plat". Cependant, Jean-Marie Omont nous fait le plaisir de finir ce quatrième tome sur une bonne impression, en soulevant un nouveau problème qui vise directement le pauvre Tuduo...