Rétro-Super-héros : Batwoman / La Mujer Murcielago (1968)

 

"Elle est très difficile à décrire en quelques mots. C'est une magnifique et très riche jeune femme qui vit dans la capitale. Elle utilise son énorme fortune pour combattre les forces du mal...grâce à ses capacités spéciales, elle se distingue dans tous les sports...et avec son masque, elle est devenue une grande catcheuse".

Une grande catcheuse ? Holy mexican rip-off, Batman ! 


Holy Bikini, Batwoman !


Dans la deuxième moitié des années 60, la série Batman avec Adam West et Burt Ward connaît un grand succès et des copies plus ou moins avouées commencent à fleurir un peu partout, en contournant on ne sait comment les lois sur le copyright. 

La Mujer Murcielago met donc en scène les aventures d'une super-héroïne experte dans toutes les disciplines et versée dans tous les sports, avec une prédilection pour le catch, Mexique oblige. Oh, et elle est très légèrement vêtue, aussi...
On échappe ici aux longs combats de catchs mollement filmés qui semble être le passage obligé de tout film de super-héros mexicain (voir notamment Santo et Blue Demon contre Dracula et le Loup-Garou) et qui ont furieusement tendance à ralentir l'action. Seule une rapide séquence sur le ring est à signaler, où l'on peut admirer le costume de la sculpturale Luchador...en fait, une copie de l'uniforme porté par Adam West dans la série télé, l'insigne de Batman en moins. 



Et alors qu'elle porte une panoplie complète sur le ring, lorsqu'elle entre en action, Batwoman se contente d'un bikini, d'une cape et d'une cagoule. Est-ce pour distraire ses adversaires ? Je vous ai dit qu'elle est très légèrement vêtue ? 


Ay, caramba !


Batwoman, incarné par la belle italienne Maria Monti, affronte ici un savant fou (what else ?) dont le but est de créer une armée d'hommes poissons afin de conquérir les océans, puis le monde (la routine, quoi...). Dans ce but, il enlève les plus grands luchadors, qui sont au Mexique de véritables stars et pour certains des héros nationaux, pour leur prélever leur glande pinéale et l'injecter à des poissons. Après plusieurs échecs, il réussit enfin à donner naissance à son premier Homme-Poisson. En véritable Dr Frankenstein (d'ailleurs, son assistant se prénomme Igor), il décide de donner une compagne à sa créature. Et comme le bonhomme n'utilise que la glande pinéale des plus grands athlètes, il porte son choix sur la justicière qui lui donne du fil à retordre : Batwoman !

Détail amusant, Batwoman défigure le savant lors de leur première rencontre, ce qui fait de ce docteur foldingue une version au rabais de Double-Face.

Une bande originale jazzy, un monstre en latex, une héroïne légèrement vêtue (quoi, je l'ai déjà dit ?), et même une scène de danse sur la plage...pas de doute, on est dans lesswinging sixties, et si le métrage souffre de quelques chutes de rythme de-ci de-là, cette déclinaison sexy de la série Batman se laisse agréablement regarder grâce à un scénario délirant qui mixe allègrement les références pré-cités à des éléments tirés de James Bond (les sous-Bond pullulaient alors sur les écrans) et les films de monstres des années 50 (même si l'Homme-Poisson ne vaut évidemment pas La Créature du Lagon Noir). 



À la réalisation, on retrouve René Cardona, solide artisan du cinéma d'exploitation mexicain ayant touché comme ses collègues à tous les genres. On lui doit bien évidemment plusieurs exploits du mythique Santo, dont Santo et le trésor de Dracula et Santo contre les chevaliers de la Terreur. Il a même co-réalisé Santo et le trésor de Montezuma avec son fils René Cardona Jr, dont la carrière sera aussi prolifique que la sienne. 


Aussi croustillant soit-il pour l'amateur de curiosité, Batwoman aurait pu se passer d'un gag final bien lourdingue : l'intrépide justicière termine la pelloche en ayant peur...d'une souris et en sautant dans les bras des deux seuls hommes qui connaissent son identité secrète ! Sigh...

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