Interview : Paul Dini

Lors de la PCE 2016, nous avons pu rencontrer Paul Dini pour vous proposer cet entretien passionnant.

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CS : Pouvez-vous vous présenter pour les lecteurs de Comics-Sanctuary ?

PDI : Ici, Paul Dini. Je suis producteur de séries animées, scénariste de comics, jeux-vidéos, films, séries télévisées et à peu près tout ce qui se situe dans ces eaux-là. Je suis probablement plus connu pour mon travail chez DC Comics, notamment sur l'univers de Batman, autant au niveau des comics que dans l'animation puisque j'ai travaillé sur les séries ''Batman'', ''Superman'', ''La Ligue des Justiciers'' et biens d'autres.

 

CS : Vous avez débuté votre carrière en travaillant sur Musclor, n'est-ce pas ?

PDI : Oui, j'ai débuté à cette époque. Je venais de finir le lycée au début des années 80, en 1979 pour être précis, et j'ai été invité à écrire pour le studio Filmation. A l'époque, il produisait des dessin-animés comme ''Lone Ranger'', ''Tarzan'' et ''T'as l'bonjour d'Albert''. J'ai écrit pour eux pendant quelques mois tout en acceptant quelques jobs à Hollywood, de temps à autres, puis Filmation m'a rappelé en m'annonçant qu'ils allaient faire une série ''Musclor'' [Ndlr : Les Maitres de l'Univers] inspirée par la ligne des jouets Mattel.

Je me souviens avoir jeté un œil aux jouets et m'être dit : « ils se ressemblent un peu tous ». Ils ont tous le même corps qui est peint de différentes couleurs, vous voyez. Mais ils voulaient une série animée pour accompagner la collection. J'ai donc commencé à développer la série qui est devenue très populaire. La série a décollé, les ventes des figurines aussi. C'était une bonne surprise. Personne ne savait à quel point Musclor deviendrait populaire. A l'époque, les figurines les plus vendues étaient celles de ''La Guerre des Étoiles''. Elles étaient plus petites, plus fines et représentaient fidèlement les héros du film.


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Moi, j'ai toujours pensé que si Musclor était si populaire, c'est parce qu'il s'agissait d'un gros morceau de plastique que les enfants peuvent tenir dans leur main, articuler, ou jeter à la tête de leur frangin et faire du dégât. Ce genre de trucs.

 

CS : C'est à cette époque que vous avez rencontré Bruce Timm ?

PDI : J'ai rencontré Bruce Timm en 1988. Ce qu'il s'est passé c'est que je travaillai pour Lucas Film en Californie, développant des séries sur les Ewoks et les droïdes de ''La Guerre des Étoiles''. Lorsque mon contrat a pris fin, les producteurs de la chaine NBC m'ont contacté pour me parler de la nouvelle série sur les personnages de ''Beany & Cecil'' de Bob Clampett. C'est une série que j'adorai étant enfant. Ils m'ont demandé si j'étais intéressé et c'était le cas.

Je suis allé à Los Angeles pour travailler sur le projet et c'est là que j'ai rencontré Bruce Timm. Il travaillait comme réalisateur et Storyboardeur pour le compte de John Kricfalusi [Ndlr: célèbre cartooniste et doubleur canadien qui est notamment à l'origine de la création de ''Ren & Stimpy'']. Lui-même avait travaillé avec Ralph Bakshi sur ''Super-Souris'', série qui attira beaucoup d'attention à la fin des années 80 [Ndlfr : notamment pour une histoire où Super-Souris ''sniffe'' une fleur en prenant son pied, offusquant nombres d'américains bien pensants qui demandèrent la mort de la série].


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John adorait les personnages de Clampett. Il était même un ami de la famille. Il voyait donc là l'opportunité de revigorer l'esprit ''Bob Clampett'' à travers cette nouvelle série. C'est là que j'ai découvert le travail de Bruce [Timm] sur un des panneaux. C'était tellement drôle, tellement expressif. Il avait déjà tout compris au sens du ''timing'' et à la direction. Je me suis tout de suite dit que ça allait être une bonne équipe avec laquelle collaborer. Malheureusement, pour bien des raisons, ce fut une mauvaise rencontre entre les talents et les attentes de la chaîne. La série s'est rapidement écrasée.

Un an plus tard, je déménage à Los Angeles pour travailler durablement sur ''Les aventures des Tiny Toons'' et c'est là que j'ai appris que Bruce [Timm] travaille en tant que Storyboarder pour le compte du réalisateur Art Vitello. Vous savez, nous étions déjà amis et on se voyait souvent au studio. Et donc, quand Warner Bros. a commencé à parler d'une série animée Batman, nous étions parmi les premières personnes vraiment intéressées par le projet. Bruce et Eric Radomsky conçurent l'aspect visuel de la série tandis que j'écrivais.

Ensuite, le producteur et responsable Alan Burnett est venu de chez Hanna-Barbera pour superviser l'écriture des scénario. J'avais quitté le studio à l'époque mais je suis revenu lorsqu'Alan m'a appelé pour m'avouer qu'ils y allaient à fond les manettes sur Batman. J'ai adoré travailler avec lui, et c'est toujours le cas. C'est un homme qui vous soutient réellement. Il est très créatif. Il peut saisir une idée au vol et lui donner corps. Il est aussi très amusant. Je peux dire que j'ai produit le meilleur de moi-même en travaillant avec Alan.

 

CS : Vous avec encore des contacts avec Alan Burnett ?

PDI : Nous avons de très bons rapports. Encore l'année dernière, nous collaborions ensemble sur la nouvelle série consacrée à la Ligue de Justice. Elle devrait débuter sur la chaîne Cartoon Network un peu plus tard cette année. Je ne suis pas sûr.

 

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CS : Vous parlez bien de la nouvelle série ''Justice League Action'' ?

PDI : Oui. Elle a déjà été annoncée au États-Unis et les premières images ont même été dévoilées. Vu qu'Alan produit, j'écris quelques scénario en free-lance. Je vais et je viens. Dès qu'ils ont besoin d'un épisode, je me dévoue [Ndlr : précisons que les épisodes feront chacun onze minutes et non pas dix-huit comme d'habitude]. Ça nous permet de nous voir. Il vient parfois le soir ou pendant le déjeuner et nous développons la trame de quelques épisodes. Avant même de le savoir, on a toute une saison sur les bras.

 

CS : Vous vous êtes fait un nom en écrivant certains des épisodes les plus intenses des séries sur lesquelles vous avez travaillé. Comment avez-vous pu oser faire subir ça aux enfants ?

PDI : Je dirais que je m'en sors avec tout ce que j'ai sous la main. Je briserais toutes les règles imaginables tant que la chaîne ne regarde pas de trop près. En quelque sorte, nous étions dans une position bénie lorsque nous avons commencé à travailler sur Batman. Nous étions au centre d'une véritable tempête créative. Toute l'équipe chez Warner voulait vraiment faire Batman. Chacun voulait raconter sa propre histoire de manière très personnelle et Warner Bros. nous encourageait à produire la meilleure série possible.

Nous avions aussi Jean MacCurdy, vice-présidente de Warner Animation. Elle avait un véritable don pour trouver les personnes qui avaient une passion pour un certain type de série et les laisser devenir des meneurs créatifs. Elle avait une confiance absolue en Alan [Burnett], en Eric [Radomsky], en Bruce [Timm]. Et lorsque je suis revenu pour écrire la série, je suis devenu producteur un an plus tard. Puis nous avons travaillé tous ensemble sur Superman et d'autres séries.

La chaîne avec laquelle nous devions traiter, Fox Kids, nous soutenait aussi énormément. Elle voulait proposer des productions audacieuses. A cette époque, elle produisait aussi les ''X-Men'' et les ''Power Rangers''. C'était un environnement créatif qui vous incitait à faire du mieux que vous le pouviez.

Surtout, les exécutifs voulaient vraiment une série Batman, et non pas ''Le Plein de super'' [Ndlr : Super Friends]. Ils voulaient une série puissante et forte dans la veine des films de Tim Burton. Il y a bien entendu eu des moments où ils se sentaient obligés de nous retenir un peu, notamment sur la violence, sur le contenu mature, mais en ce qui concerne le ton de la série, ils nous ont laissé les mains libres. Nous pouvions raconter des histoires tragiques, des comédies, des enquêtes. Nous pouvions présenter Bruce Wayne comme un personnage conflictuel, à visage multiple.


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Pour la première saison, nous avions beaucoup de soutien. On nous encourageait à raconter de telles histoires. Je dirais qu'ensuite, plus nous produisions d'épisodes, plus nous avons ressenti le changement. On a commencé à nous demander à faire une série plus facile d'accès pour les enfants, de faire intervenir Robin plus souvent. Ensuite, nous avons dû jeter quelques idées à la poubelle parce qu'elles ne correspondaient pas exactement à un jeune public.

Mais tout de même, nous avons fait de notre mieux. Il y a quelques très bons épisodes ici et là et, ce, même si l'atmosphère a continué à se dégrader sur la série ''Superman'', puis sur ''La Ligue des Justiciers'', jusqu'à la conclusion de la première génération de séries animées DC.

 

CS : Vous êtes, en quelque sorte, à l'origine d'une toute nouvelle génération de lecteurs de comics. En êtes-vous conscient ?

PDI : D'une certaine manière. La vérité, c'est que je suis vraiment reconnaissant envers les fans qui ont soutenu ces séries. Je les considère comme mes véritables patrons. Je veux toujours leur faire plaisir. Je veux êtres accessible.

Mais en même temps... Je crois que la presse est très généreuse envers ces séries, et peut-être plus encore envers moi. Elle attire beaucoup l'attention sur ma personne et je les en remercie, mais ça m'accable aussi. Il y a de nombreux talents et de très bons scénaristes qui ont travaillé sur ces séries. C'était une vraie collaboration.


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Batman TAS est avant tout le fruit d’une collaboration


Je pense aussi que ce n'est pas juste... Je ne suis pas fait pour les conventions ni pour être une célébrité, autant qu'on puisse en dire, contrairement à d'autres artistes et scénaristes de comics reconnus. Je fais très peu d'apparitions publiques. Je vais généralement au Comic Con de San Diego en tant qu'admirateur une fois par an mais c'est juste pour acheter quelques livres et jouets, ce genre de trucs.

 

CS : Et pourtant, vous avez de nombreux fans.

PDI : Je leur en suis très reconnaissant. Ça m'intrigue plus qu'autre chose quand j'entends ça. Je suis juste un gars qui vient de Burbank, avec sa femme et ses deux chiens, soucieux de savoir comment relier les deux bouts ; quand sort mon nouveau comic-book ; où en est mon contrat et ce genre de choses. J'ai conscience que mon travail est apprécié mais c'est parfois écrasant.

 

CS : Que pensez-vous de l'héritage que vous avez laissé chez DC Animation, avec l'apparition de séries comme ''Young Justice'' et ''Batman : l'Alliance des héros'' ?

PDI : Ces séries sont très bonnes. Je ne travaille plus régulièrement avec Warner Animation aujourd'hui. Mon dernier travail en date est ''Justice League Action'' comme vous le savez.

Mais je pense que les personnes qui travaillent là-bas sont vraiment talentueuses et créatives : elles font du bon boulot. Alan [Burnett] est toujours en place pour superviser l'écriture des séries et pour s'assurer que le produit est de qualité.

Personnellement, je trouve que ''Young Justice'' était une très bonne série. Je n'ai pas suivi tous les épisodes mais j'en ai vu suffisamment, et lorsque je tombais sur l'un d'eux, je le trouvais toujours très bien écrit et inventif. C'est aussi une adaptation très sincère, dans l'esprit des comic-books.

Je trouve vraiment dommage que la série n'ait pas continué. Il semble qu'on remplace les séries sur des personnages profonds par des productions plus légères et plus drôles. Ce n'est pas une mauvaise initiative mais j'ai le sentiment qu'il y a de la place pour les deux.


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Young Justice : une série appréciée par l’auteur

 

S'il y a bien un élément crève-cœur lorsqu'on travaille dans l'animation, c'est que chaque série a une limite. C'est 52 épisodes au maximum. Souvent, ces 52 épisodes sont écrits sur quelques mois, dans un élan créatif, mais ils mettent plus de quatre ans à se concrétiser parce qu'ils sont diffusés sous la forme de mini-saison de six épisodes, puis la série fait une pause et revient pour trois épisodes et ainsi de suite. C'est très frustrant. Nous sommes victimes des caprices de la programmation.

Parfois, vous avez le sentiment qu'une série va fonctionner et, en plein parcours, il y a des changements au niveau exécutif ou politique. Je sais personnellement ce que ça fait de travailler sur une série avec la bénédiction de la chaine jusqu'à ce que, pendant la quatrième semaine d'écriture, quelqu'un débarque et vous annonce qu'une autre production fait bien plus d'audience et qu'il va falloir tout revoir. Ace moment là, vous savez que votre projet est mort. Donc vous finissez la première fournée d'épisodes mais les exécutifs ont déjà les yeux tournés vers un autre projet.

La télévision à destination des enfants n'est pas considérée comme de la véritable télévision. Les producteurs ne répondent pas à une chaîne en particulier ou aux annonceurs en ce qui concerne la diffusion pendant les heures de grande écoute. Ils établissent leurs propres règles. S'ils veulent produire une série et la diffuser six fois par jours pour qu'elle soit populaire, ils le font.


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Pour revenir à ce que vous disiez, je pense que ''Batman : l'Alliance des Héros'' était une série amusante. J'ai pris beaucoup de plaisir à écrire certains épisodes. Je pense que les films d'animations de Warner s'en sortent bien, globalement. Je ne les ai pas tous vu mais j'ai connaissance des films. Je sais qu'ils travaillent actuellement sur l'adaptation de ''Killing Joke'' et qu'ils ont produits plusieurs Batman [Ndlr : “Son of Batman”, “Batman : Bad Blood”, etc.]. Les équipes créatives impliquées sont brillantes donc le produit est de qualité en règle générale.

 

CS : N'avez-vous pas l'impression qu'ils se bornent à adapter du matériel déjà existant plutôt que de raconter des histoires originales ?

PDI : C'est vrai. Ma préférence va d'ailleurs aux histoires originales. Mais là encore, dans certain cas, il y a des avantages à récupérer une histoire populaire et à l'adapter. Ce n'est pas ce que je préfère mais il semble que ça fonctionne pour ceux qui s'en occupent.

 

CS : Vous êtes l'un des premiers à avoir articulé Batman et Superman ensembles avec les épisodes ''Nec Plus Ultra'' [Ndlr : World's Finest] de la série animée Superman. Le premier film ''Batman v Superman : l'aube de la justice'' vient de paraître en salle. Qu'elle serait le conseil que vous donneriez aux personnes qui s'occupent de la franchise ?

PDI : Je ne crois pas être en position de pouvoir leur donner des conseils. Nous ne partageons pas la même zone d'influence et nous avons en tête une version très différente des personnages. Ils suivent leur propre carcan créatif, tout comme je suis le mien dans le domaine de l'animation.


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Personnellement, si je devais faire un film comme celui-là, je ne saurais pas quoi en faire. J'ai déjà eu la chance de raconter ma propre rencontre entre Superman et Batman. Ça ne veut pas dire que je n'apprécierais pas de faire un film pour les fans de comic-books, mais ce ne serait pas un film avec Superman et Batman. Je récupérerais des personnages obscurs et je dirais aux producteurs : « voici une bonne idée que nous pourrions leur appliquer. Laissez-moi faire. »

Avec Superman et Batman, j'ose à peine imaginer la pression non seulement de faire un bon film mais surtout de démarrer une nouvelle franchise du divertissement qui se poursuivra sur plusieurs années. Plutôt que de m'atteler à ça,  je préfère développer un projet sur ''Ennemy Ace'' ou ''Détective Chimp'', travailler sur quelque chose de drôle plutôt que d'avoir l'intégralité de l'univers DC sur mes épaules.

 

CS : Superman n'était qu'un invité dans le ''Quatrième Monde'' de Jack Kirby. Pourtant, c'est vous et Bruce Timm qui avaient fait du dirigeant d'Apokolyps, le despote Darkseid, l'un des ennemis majeurs de Superman et finalement de l'univers DC Comics tel qu'il est connu aujourd'hui.

PDI : Avec Superman, le challenge a toujours été d'imaginer des vilains à son niveau, plus grand et plus méchant. Si vous regardez la galerie de Batman, elle comprend tous ces psychopathes géniaux mais très humains. Ils sont le reflet déformé de Batman d'une certaine manière. Ce sont des vilains de l'esprit, un esprit qui a été perverti.

Les ennemis de Superman sont des vilains de la Force, une force mal utilisée. Vous avez des personnages comme le Parasite qui peut voler les pouvoirs [de l'homme d'acier] ; ou Bizarro qui est son équivalant dans la force physique ; ou Mr. Mxyzptlk qui peut transformer la réalité autour de lui. Ce sont de bien plus grands challenges que ceux de Batman. De fait, Darkseid tel que présenté par Jack Kirby dans le ''Quatrième Monde'' était un challenge de taille pour Superman. La raison pour laquelle nous sommes allés dans ce sens c'est parce que Jack [Kirby] introduit Darkeid dans le titre ''Superman's Pal Jimmy Olsen'' et que Superman n'était qu'un invité. D'une certaine manière, c'était un observateur passif du monde des Néo-Dieux. Il n'était pas vraiment impliqué même s'il avait connaissance de la situation.

 

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En créant la série, nous nous référions constamment aux comics et particulièrement aux travaux de Jack Kirby. Bruce [Timm], Eric [Radomsky] et le réalisateur Kevin Altieri révéraient la maitrise de la narration et la puissance des images du King. Ensuite, Bruce, l'animateur Shane Glines et  Darwyn Cooke - à l'époque où il travaillait sur la série - ont trouvé un moyen d'interpréter la puissance de Kirby et de l'intégrer gracieusement à l'animation.

Après quelques entorses, Darkseid est devenu un opposant de choix car d'une certaine manière il est ce que Superman pourrait devenir. Il dirige une planète et il la dirige en tant que despote. On peut facilement imaginer que Superman refuse un jour de devenir un exemple, refuse de vouloir pointer les gens dans la bonne direction et, à la place, décider de les y forcer. Il serait sur le chemin du despotisme, sur le chemin de Darkseid.

Lorsque vous bâtissez ce parallèle entre le super-héros et le vilain, vous obtenez un conflit naturel entre les deux. Et puis, admettons-le, Darkseid est robuste, il a ses rafales optiques [Ndlr : Lazer Beam], il a tous ses hommes de main qui sont eux-aussi très puissants, c'est un antagoniste fait sur mesure pour Superman, physiquement et idéologiquement.

 

CS : Parlons un peu de votre travail dans le milieu des comics. Vous débutez avec Mad Love...

PDI : Mad Love était une expérimentation. DC Comics nous a donné l'opportunité, à Bruce [Timm] et à moi, de faire à peu près tout ce qu'on voulait mais dans un comic-book. Ils nous ont proposé de faire quelques numéros de ''Les Aventures de Batman'' [Ndlr : série dérivée de l'animé] ou des numéros spéciaux. Bruce [Timm] et moi avons commencé à réfléchir sérieusement la question, même si ça représentait beaucoup de travail. C'était d'autant plus difficile pour Bruce [Timm] parce qu'il s'occupait de toute la partie artistique : dessin, encrage et couleur. Moi, je ne faisais qu'écrire. Ça m'a pris un peu de temps mais c'est lui qui a fait le gros du travail. Cependant, c'était vraiment un travail de passionnés.


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Rétrospectivement, nous sommes vraiment content du produit final, autant de ce que nous avons réalisé que de la réception très positive. Nous avons même été dépassé par la réaction du public. Et nous étions tellement content de l'histoire qu'entre les cinq années de productions et sa grande popularité, on s'est dit qu'on pouvait en tirer un épisode. Il s'agit d'ailleurs du dernier épisode de la série ''Les Nouvelles Aventures de Batman'' [Ndlr : considérée comme la quatrième saison]. Malheureusement, nous avons dû abandonner certains ingrédients comme la romance bonbon ou la violence. On a dû faire quelques modifications. Mais je pense que c'est une adaptation sincère.

Cependant, quand je vois le travail qu'ils font avec les ''Direct-to-Video'' actuellement, je me dis que ça serait bien mieux de l'adapter aujourd'hui. Mais pour ce que c'est, je trouve que l'épisode fonctionne bien.

 

CS : Pour finir, avez-vous quelque chose à dire à vos lecteurs français ?

PDI : Je passe vraiment du bon temps à la Paris Comics Expos. J'adore la France. Je n'étais jamais venu ici. Ma femme et moi sommes tombés amoureux de votre pays et les fans français sont tellement sympathiques et dévoués. C'est merveilleux. Merci.

 

CS : Merci à vous !

 

N'oublions pas de remercier grandement l'équipe d'Urban Comics et Clémentine qui nous ont permis de rencontrer Paul Dini pour cette interview.

Source:

Propos receuillis par Jack! et Blackiruah.

Traduction (aux oignons) de Jack!

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