Retour vers le passé : Conan le Destructeur (1984)

 

REALISATEUR

Richard Fleisher

SCENARISTE

Stanley Mann, d’après une histoire de Roy Thomas et Gerry Conway et les personnages créés par Robert E. Howard

DISTRIBUTION

Arnold Schwarzenegger, Grace Jones, Olivia d’Abo, Wilt Chamberlain, Mako, Sarah Douglas…

INFOS

Long métrage américain
Genre : aventures/fantastique
Titre original : Conan the Destroyer
Année de production : 1984

Entre les sombres années où les océans engloutirent l’Atlantide et le règne éclatant des fils d’Aryus, il fut un âge oublié, perdu dans la mémoire des peuples, où des Royaumes fabuleux se disputèrent le monde. Alors parut Conan le Cimmérien, avec son glaive redoutable. Et moi, son chantre et chroniqueur, je connais toute sa saga. Laissez-moi maintenant vous conter ses aventures sans pareil…

Place à la musique de Basil Poledouris…

Au début des années 80, les scénaristes de comics Roy Thomas et Gerry Conway ont tenté une brève aventure hollywoodienne. Dans une interview donnée une dizaine d’années plus tard, Roy Thomas a décrit leurs efforts pour vendre leurs idées comme “l’habituelle horrible expérience. Beaucoup trop de réunions, avec beaucoup trop de personnages qui veulent apporter leur contribution”. Sur les 8 ou 9 projets sur lesquels ils ont travaillés (dont un film X-Men), seuls deux ont débouché sur un long métrage, le film d’animation Tygra, la Glace et le Feude Ralph Bakshi et Conan le Destructeur, suite du Conan le Barbare de John Milius sorti en 1982.

Roy Thomas connaissait évidemment sur le bout des doigts la création de Robert E. Howard, puisqu’il reste le scénariste qui a écrit le plus d’aventures de Conan pendant sa période Marvel Comics (et c’est lui a fait entrer le Cimmérien à la Maison des Idées en 1970). Avec Gerry Conway, ils ont imaginé une suite épique à l’excellent opéra guerrier de John Milius…mais ce n’était pas ce que Universal avait en tête…

 

 

Conan le Barbare fut l’un des succès de l’année 1982 mais ce ne fut pas suffisant pour les exécutifs de Universal qui ont alors décidé que la suite pourrait récolter plus de billets verts si le spectacle était destiné à un plus large public. Le traitement de Roy Thomas et Gerry Conway fut donc largement réécrit par Stanley Mann (Damien, la Malédiction IICharlie…) pour suivre cette nouvelle direction. La violence de Conan le Destructeur a donc été atténuée par rapport à celle de Conan le Barbare (il y a bien une ou deux têtes coupées et quelques giclées de sang, mais le montage rapide de ces scènes ne s’attarde pas sur le gore).

Cette décision ne fut pas du goût de Arnold Schwarzenegger, mais l’acteur sous contrat n’avait pas voix au chapitre. Contrat qu’il décida tout de même de rompre après la réception mitigée de Conan le Destructeur et l’échec de Red Sonja (Kalidor, La Légende du Talisman en V.F.). Le chêne autrichien en avait fini avec l’héroïc-fantasy et le Conan le Conquérant longtemps promis n’est jamais arrivé.
Occupé par L’Aube Rouge, John Milius a cédé le fauteuil de réalisateur au vétéran Richard Fleisher, qui a tenu à retravailler avec le directeur de la photographie Jack Cardiff (les deux hommes se connaissaient depuis le superbe Les Vikings en 1958). Avec Conan le Destructeur, on est bien entendu loin de la maestria des Vikings…et encore plus loin du véritable potentiel cinématographique des univers de Robert E. Howard…mais le spectacle proposé se regarde comme une divertissante série B, plutôt bien rythmée (il y a peu de temps morts), avec des combats bien chorégraphiés et quelques scènes visuellement frappantes (comme lors de la transformation du sorcier Toth-Amon en “dragon de fumée”)…et d’autres qui n’ont par contre pas très bien résisté à l’épreuve du temps…

 

 

Dans Conan le Destructeur, le cimmérien est engagé par la reine Taramis (Sarah Douglas, la Ursa de SupermanI & II) pour escorter la princesse Jehnna (la débutante…et très mauvaise actrice…Olivia d’Abo) dans un territoire dangereux, dans le but de voler la corne du dieu Dagoth, contre la promesse du retour à la vie de Valeria (incarnée par Sandhal Bergman dans le film de John Milius). Mais Conan ne se doute pas que Taramis cache de plus sombres desseins…
Dans sa quête, Conan est accompagné par son nouveau sidekick le voleur Malak (qui sert ici d’élément comique), du sorcier Akiro (Mako reprend son rôle du précédent volet), de la guerrière Zula (la sauvage Grace Jones joue une version féminine du Zula des comics…ce qui est d’ailleurs l’une des suggestions de Roy Thomas qui a été retenue) et Bombataa, le protecteur géant de la princesse (le basketteur Wilt Chamberlain dans son seul rôle à l’écran…ce qui n’est guère étonnant car il s’est révélé aussi impressionnant avec ses 2,16 mètres qu’exécrable comédien).

Le climax voit nos héros affronter l’incarnation monstrueuse du dieu Dagoth, créature caoutchouteuse créée par le surestimé Carlo Rambaldi (dont le seul titre de gloire se résume pour moi à E.T.) et dont le costume cache l’immense stature (2,24 m) de l’un des plus célèbres catcheurs français, feu André le Géant.

Conan le Destructeur a été adapté en comic-book par Marvel, avec Michael Fleisher au scénario et John Buscema aux dessins.

 

 

Roy Thomas et Gerry Conway ont ensuite eu l’occasion d’adapter leur script original en bande dessinée (en changeant les noms des personnages secondaires) avec le one-shot The Horn of Azoth, dessiné par Mike Docherty et publié par Marvel en 1990.

 

 

Le temps passa et Conan se remit enfin à chercher l’aventure à travers plaines et monts lointains, et ses pieds foulèrent le sol de riches royaumes débordant de merveilles. Jusqu’au jour où enfin, il trouva son propre royaume et couronna son front encore lourd de peine…

…mais ceci est une autre histoire…

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