Retour vers le passé : Maniac Cop 2 (1990)

 

REALISATEUR

William Lustig

SCENARISTE

Larry Cohen

DISTRIBUTION

Robert Davi, Claudia Christian, Robert Z’Dar, Michael Lerner, Leo Rossi, Laurene Landon, Bruce Campbell, Charles Napier…

INFOS

Long métrage américain
Genre : action/horreur
Année de production : 1990

Comme je l’ai souligné dans ma chronique sur Maniac Cop, William Lustig et Larry Cohen ne s’attardent pas sur la véritable nature du flic serial killer Matt Cordell dans le premier film. On devine qu’il y a une sorte d’aura surnaturelle autour de Cordell, amenée notamment par un flashback à l’atmosphère très réussie (et qui est d’ailleurs réutilisé dans le numéro 2) qui revient sur les circonstances qui l’ont amené en prison et le sort qui lui a été réservé par certains des prisonniers, ainsi que par son apparente invulnérabilité qui rappelle les figures iconiques des slashers comme Jason Voorhees et Michael Myers.

Pour la suite mise en chantier l’année suivante (Maniac Cop ayant reçu un bon accueil en vidéo et à l’international), les deux compères ont décidé de ne plus tourner autour du pot et d’assumer pleinement la condition de mort-vivant du Maniac Cop, avec ce visage monstrueux et putréfié et des effets visuels bien travaillés qui confèrent une ambiance particulière à certaines attaques (comme les brumes qui apparaissent dans la première scène du magasin).

 

 

Inversement, alors que le Maniac Cop devient plus monstrueux, le scénario de Larry Cohen humanise cette fois un peu plus le personnage de Matt Cordell en opérant ce qu’on peut appeler un petit retcon au sein de la série. En effet, dans le premier film, Cordell était un flic brutal envoyé en prison à cause de ses méthodes expéditives. Dans le second, on apprend qu’il fut en fait la victime d’un complot organisé par les politiciens corrompus sur lesquels il enquêtait (dont fait partie le nouveau Commissaire Adjoint incarné par Michael Lerner).

William Lustig et Larry Cohen ont avoué s’être inspiré, entre autres, du Fils de Frankenstein de Rowland V. Lee (1939) pour l’étrange relation qui unit le Maniac Cop et l’immonde Turkell, tueur de strip-teaseuse. Turkell (Leo Rossi dans un rôle prévu à l’origine pour Joe “Maniac” Spinell, décédé peu avant le tournage…le film lui est d’ailleurs dédié) est un peu l’“Ygor” de Matt Cordell, “Frankenstein” lancé dans une quête vengeresse (et assez décousue dans un premier temps).

Comme pour le premier Maniac Cop, le scénario est un brin inégal, mais ce qui fait le principal intérêt de cette suite, c’est qu’elle appuie plus sur l’action et les aspects les plus délirants de l’histoire. Il y a plus de poursuites, filmées de façon assez nerveuses, plus de cascades, des passages bien bis comme l’inévitable combat à la tronçonneuse…avec comme point culminant (ou presque, mais comme je trouve que la scène dans son intégralité est nettement supérieure à celle de la prison qui clôture le dernier acte) le massacre du commissariat, très influencé par le premier Terminator.

 

 

Pour la distribution, les héros du premier film (Bruce Campbell et Laurene Landon ne font pas long feu) passent rapidement le relais à des nouveaux personnages, une psychologue de la police interprétée par Claudia Christian (Babylon 5) et un ersatz de Dirty Harry auquel Robert Davi (Permis de tuer) prête sa tronche burinée. On retrouve même le sourire carnassier de Charles Napier (SupervixensRambo 2…) qui fait une courte apparition en présentateur TV.

Un Maniac Cop 3 (que je n’ai toujours pas vu) est sorti en 1993, mais ce dernier volet n’a pas terminé la trilogie de Matt Cordell sur une note positive, puisque William Lustig a désavoué le résultat final, plombé par les ingérences de la production qui ont dénaturé les idées initiales du réalisateur et de son collaborateur Larry Cohen. William Lustig a même claqué la porte avant la fin du tournage qui a été terminé par un autre metteur en scène. Un remake du premier film est en développement depuis quelques années maintenant, avec Nicolas Winding Refn à la production et Ed Brubaker au scénario, mais ce projet semble actuellement au point mort.

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