Retour vers le passé : Le Maître des Illusions (1995)

 

REALISATEUR & SCENARISTE

Clive Barker, d’après sa nouvelle The Last Illusion

DISTRIBUTION

Scott Bakula, Kevin J. O’Connor, Famke Janssen, Daniel Von Bargen, Joseph Latimore…

INFOS

Long métrage américain
Genre : thriller/horreur
Titre original : Lord of Illusions
Année de production : 1995

La magie a deux univers. L’un d’entre eux est l’univers scintillant de l’illusionniste. L’autre est un monde secret où la magie est une réalité effrayante. Les hommes y ont un pouvoir satanique et même la mort y est une illusion.

Le détective de l’occulte Harry D’Amour est un personnage régulier des écrits du romancier britannique Clive Barker. Il est apparu pour la première fois dans la nouvelle La Dernière Illusion, qui fait partie des Livres de Sang, avant de revenir brièvement dans deux autres histoires et d’avoir un rôle plus important dans les romans Everville et Les Evangiles Ecarlates, dans lequel D’Amour rencontre le cénobite Pinhead, de la saga horrifique Hellraiser. Ce ne sera d’ailleurs pas la seule confrontation entre les deux personnages puisqu’une autre a eu lieu dans les comics Hellraiser publiés au début des années 2010 par Boom! Studios.

Sur la couverture de Hellraiser #18, le dessinateur Tim Bradstreet a donné à Harry D’Amour les traits de Thomas Jane. Dans le long métrage de 1995, le privé est incarné par Scott Bakula, qui sortait du succès de la série Code Quantum et qui se retrouvait pour l’une des rares fois de sa carrière en tête d’affiche d’un long métrage (sur grand écran, il est le plus souvent habitué aux seconds rôles).

 

 

Scott Bakula livre une solide performance en détective hanté par sa dernière très difficile affaire (qui impliquait la possession démoniaque d’un jeune garçon). Il décide alors d’accepter une banale histoire de filature qui le mène à Los Angeles…mais le hasard va le placer sur la route du grand illusionniste Philip Swann et de sa femme Dorothea (Famke Janssen, superbe en femme fatale dans un de ses premiers films…c’était juste avant le James Bond Goldeneye), dont le passé est lié à un groupe de fanatiques qui attendent le retour de Nix, leur gourou neutralisé par Swann une dizaine d’années auparavant…

Rencontre entre le néo-noir et le film d’horreur, Le Maître des Illusions déroule une enquête très efficace, qui emmène le spectateur dans les aspects les plus flamboyants comme dans les recoins les plus glauques (et gores) d’un univers très riche, référentiel tout en cultivant sa propre identité. S’il n’est pas sans quelques défauts (notamment sur le plan de certains effets spéciaux qui ont mal vieillis), le film est généreux dans ses intentions, l’atmosphère est soigneusement travaillée, la tension est palpable et les rebondissements rendent l'ensemble captivant.

 

 

Clive Barker a attendu quatre ans pour retourner derrière la caméra, après l’échec de son Cabal sauvagement remonté par la 20th Century Fox (mais que j’ai toujours plaisir à revoir même si il ne correspond pas à la vision initiale de son auteur). Pour Le Maître des Illusions, il n’a pas non plus eu de chance puisque la MGM a coupé une dizaine de minutes avant la sortie (que l’on retrouve sur diverses versions sorties depuis en galette numérique). Le long métrage fut un échec à sa sortie et reste, pour le moment, la troisième et dernière réalisation de Clive Barker.

Dommage, car ça ne m’aurait pas déplu de suivre Harry D’Amour sur d’autres enquêtes surnaturelles…

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