Critique Raiponce 1

Comme toujours avec les adaptations, il y a deux façons de lire celle-ci, selon que l'on aie vu le film d'origine ou pas.

Si c'est le cas, la fidélité à toute épreuve de cette version manga ne pourra que vous ravir, suivant le déroulement du film presque à la virgule près... mais l'épurant de tout côté contemplatif. Bilan : tout va extrêmement vite, sans transitions ou presque, les scènes d'action (nombreuses dans le film) sont assez brouillonnes et ne durent pas plus de trois cases (la course-poursuite à la sortie de la taverne, par exemple).

La conséquence immédiate de ce côté abrégé, c'est la perte d'impact émotionnel : on ne se rend pas bien compte d'à quel point Gothel est toxique, on voit à peine les deux ex-complices de Flynn, le dilemme intérieur de Raiponce quand elle quitte sa tour se transforme en mini-gag d'une page, et comme les a-côté ont été supprimés, tout ce qui concerne Maximus passe à la trappe. Du coup, le développement de la romance entre Raiponce et Flynn en pâtit également.


Bref, c'est fidèle certes, mais avec moitié plus de pages et un rythme plus posé, ça aurait été mieux... car en l'état, si ce manga Raiponce est correct en tant qu'adaptation, en lui-même, ce n'est pas ça du tout. Si l'on n'a pas vu le film, ce sont tout simplement 170 pages qui vont à cent à l'heure, mais où l'on risque de ne pas tout comprendre. Non, vraiment, découvrir Raiponce de cette manière, ultra-condensée et froide, ce n'est pas une bonne idée DU TOUT.


Visuellement, étrangement, ce sont les protagonistes secondaires comme Gothel ou ce sacré Maximus, et même les gars de la taverne, que l'on reconnaît le mieux. Du côté de Raiponce, celle-ci se retrouve affublée d'un look ultra-shojoesque, tandis que Flynn, au visage plus rond, perd facile dix ans et tout son côté gouailleur. Quant aux décors, ils sont... inexistants. Sauf lorsque ceux-ci ont besoin d'être mis en avant lors de scènes-clé, autant dire qu'on voit une fois la tour, la taverne et la scène des lanternes, et c'est pour ainsi dire tout.
Ce n'est pas moche pour autant, le trait de Shiori Kanaki étant tout de même très propre et maîtrisé. Mais c'est simple, sans fioritures.

 

En revanche, côté édition, Nobi-Nobi a comme d'habitude fait du très joli boulot sur l'objet-livre. Papier blanc et épais, impression fine, volume souple-mais-pas-trop agréable à prendre en mains, beau travail sur les rabats de la jaquette... Tout juste déplorera-t-on une ou deux coquilles en goguette. Rien de dramatique.

 

Bref, un manga qui fera sans nul doute plaisir aux fans du film. Pour les autres, il ne s'agira en revanche que d'un shôjo beaucoup trop superficiel dans tous ses aspects pour parvenir à convaincre. Dommage.

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