Retour vers le passé : Enemy (1985)

 

REALISATEUR

Wolfgang Petersen

SCENARISTES

Edward Khmara, d’après le roman de Barry Longyear

DISTRIBUTION

Dennis Quaid, Louis Gossett Jr, Brion James, Bumper Robinson…

INFOS

Long métrage américain/allemand
Genre : science-fiction
Titre original : Enemy Mine
Année de production : 1985

Enemy débute un peu comme un space-opera, avec la description de l’expansion coloniale de l’Humanité à d’autres planètes du système solaire. Une situation qui a déclenché une guerre entre les humains et des extraterrestres reptiliens appelés les Dracs. Au cours d’une bataille, un pilote humain, Willis Davidge, et son adversaire Drac, Jeriba Shigan, effectuent un atterrissage forcé sur une planète isolée et hostile. Une scène d’action très efficace qui permet de débuter le film sur un rythme soutenu avec une exposition claire des enjeux et des protagonistes et une échauffourée palpitante.

Par la suite, les choses deviennent plus intimistes et le scénario se concentre sur les deux personnages principaux pendant presque une heure. Pour cela, il fallait deux acteurs convaincants pour animer cette situation qui rappelle Duel dans le Pacifique de John Boorman, un film de guerre de 1968 dans lequel un aviateur américain (Lee Marvin) et un marin japonais (Toshiru Mifune) doivent cohabiter malgré eux sur une île pendant la Seconde Guerre Mondiale.

 

 

Willis Davidge est interprété par Dennis Quaid, qui venait d’enchaîner L’Etoffe des Héros et Dreamscape et qui retrouvait ici le genre de rôle qui lui collait à la peau, avec son grand sourire communicatif pour un pilote au départ un peu prétentieux mais qui va évoluer au contact de Jeriba Shigan (que Davidge va appeler “Jerry”), campé par Louis Gossett Jr (Officier et Gentleman). L’acteur, qui avait d’ailleurs déjà tourné avec Quaid dans Les Dents de la Mer 3, n’a pas été handicapé par son lourd maquillage qui laisse passer une jolie gamme d’émotions.

Les deux héros de cette belle fable sur la compréhension et le respect de l’autre sont bien développés. Leur relation, d’ennemis à frères, va évoluer de manière crédible au fil des péripéties (qui impliquent notamment la faune monstrueuse de la planète, mélange réussi de scènes tournées en extérieur et en studios), de leur apprentissage de leurs langages respectifs, de leurs histoires, de leurs croyances. Il y a beaucoup d’échanges savoureux entre Davidge et Jerry, mais aussi des moments plus durs…et touchants (sans trop en dire sur ce qui arrive dans la dernière demi-heure).

 

 

On change en effet une nouvelle fois d’ambiance pour un dernier acte soutenu qui fait intervenir des pirates (avec notamment cette sacrée trogne de Brion James vu, entre autres, dans Blade Runner et Mort sur le Gril) qui réduisent les Dracs en esclavage. Ces “déterreurs” vont de planète en planète pour voler des ressources et la mine offre un décor moite et oppressant pour le rebondissement final…qui n’était, à ce qu’il paraît puisque je ne l’ai pas lu (je crois d’ailleurs qu’il n’a toujours pas été traduit en français), pas dans le roman de Barry Longyear publié en 1979. Ce sont les producteurs qui ont demandé au scénariste Edward Khmara de rajouter une scène dans une mine, parce qu’ils pensaient qu’il n’aurait pas été clair pour tout le monde que le “Mine” du titre original (“Enemy Mine”…pour “Mon Ennemi”) représente un possessif et pas un objet.

Enemy a connu un début de production difficile. Le premier réalisateur engagé, Richard Loncraine (Le Cercle Infernal avec Mia Farrow), a été viré suite à des différends créatifs pour être remplacé par l’allemand Wolfgang Petersen, qui signait là son premier film américain après les succès de Das Boot et L’Histoire sans Fin. Mais le long métrage, qui a connu des dépassements de budget à cause de ces problèmes, a connu l’échec à sa sortie pendant les fêtes de Noël en 1985.

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