Retour vers le passé : Sueur froide dans la nuit (1972)

 

REALISATEUR

Jimmy Sangster

SCENARISTES

Jimmy Sangster et Michael Syson

DISTRIBUTION

Judy Geeson, Ralph Bates, Joan Collins, Peter Cushing…

INFOS

Long métrage britannique
Genre : thriller
Titre original : Fear in the Night
Année de production : 1972

Alors que les crédits s’inscrivent sur l’écran, Sueur Froide dans la nuit (Fear in the night en version originale) s’ouvre sur un panoramique à travers un champ aux feuilles balayées par le vent. On s’approche alors de la vieille école qui sera ensuite le décor principal du film et la façon dont la caméra explore les pièces, la cantine, le dortoir, la salle de gymnastique procure à cette ouverture une sensation d’isolement, qui s’accompagne d’un inquiétant pressentiment. Encore plus étrange est ce choeur de jeunes voix masculines qui donne l’impression que le lieu est hanté. Le point final de ce montage est la vision d’un corps pendu, dont le haut n’est pas cadré.

Le générique est accrocheur, la suite l’est moins…dans un premier temps. L’exposition est en effet un peu lente mais les personnages sont bien présentés. Judy Geeson (vue notamment aux côtés de John Wayne dans Brannigan) est Peggy Heller, une jeune femme encore fragilisée par une dépression nerveuse récente. La rencontre avec Robert Heller, dont elle est tombée amoureuse avant un mariage rapide, a remis de la stabilité dans sa vie et elle décidé d’emménager avec lui près de l’école où il va enseigner. Mais la nuit avant son départ, elle est agressée par un individu dont elle ne distingue pas le visage. Mais pendant qu’elle se débat, celui-ci perd sa prothèse, un bras articulé…

 

 

Choquée par cette attaque, Peggy a peur de replonger. Son mari la rassure et le couple emménage dans sa nouvelle maison. Mais les situations bizarres s’enchaînent…des bruits retentissent dans cette école aux pièces terriblement vides, ce qui leur donne un aspect fantomatique. Michael Carmichael, le proviseur, semble porter un lourd secret…et caché à la vue de Peggy, mais pas à la nôtre, il a lui aussi une prothèse de bras…

Le proviseur est incarné par Peter Cushing, vétéran de la Hammer qui est ici en retrait (il n’intervient que dans quelques scènes qu’il domine aisément), ce qui convient parfaitement à l’ambiguïté de son personnage. Le noyau principal de la distribution est complété par Ralph Bates et Joan Collins. Ralph Bates, figure régulière des productions Hammer du début des années 70, était l’acteur fétiche de Jimmy Sangster qui l’a fait tourné dans ses trois réalisations, les deux premières étant Les Horreurs de Frankenstein et La Soif du Vampire. Joan Collins était alors dans sa période bis (on la retrouve dans plusieurs films d’horreur britanniques dans les seventies)…et sans surprise, elle joue la peste de service dans le rôle de la femme de Michael Carmichael. Le couple qu’elle forme avec Peter Cushing semble assez incongru…et d’ailleurs, ils n’apparaissent jamais ensemble à l’écran.

 

 

Force créative majeure de la Hammer (il était là dès les débuts de l’Âge d’Or et on lui doit notamment les scénarios de Frankenstein s’est échappé et Le Cauchemar de Dracula), Jimmy Sangster ne s’est par contre pas particulièrement distingué lors de son passage derrière la caméra qui est intervenu au moment du lent déclin du studio. Après ses deux films d’horreur, Sangster est passé au psycho-thriller pour ce qui est devenu son dernier long métrage. Le scénariste/réalisateur avait déjà touché à ce genre à plusieurs reprises dans les années 60, avec des titres comme ManiacParanoiac ou encore Hysteria.

Sueur Froide dans la Nuit est le seul qu’il a mis en scène et malgré certaines qualités (l’interprétation, la bonne utilisation des décors…), celui-ci ne gère pas assez bien son suspense pendant une première heure assez répétitive. Les choses s’accélèrent au cours d’un dernier acte qui ne manque pas de rebondissements. La résolution est certes prévisible, mais la dernière demi-heure a l’intensité qui manquait jusque là…et boucle efficacement la boucle avec la scène d’ouverture…

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