Retour vers le passé : Les Prédateurs du Futur (1983)

 

REALISATEUR

Ruggero Deodato

SCENARISTES

Tito Carpi et Vincenzo Maninno

DISTRIBUTION

Christopher Connelly, Gioia Scola, Ivan Rassimov, George Hilton, Michele Soavi…

INFOS

Long métrage italien/philippin
Genre : action/science-fiction
Titre original : I predatori di Atlantide
Année de production : 1983

Le climax des Prédateurs du Futur résume bien le film. Alors que l’Atlantide se prépare à être à nouveau engloutie par les flots, les deux héros survivants (oui, je divulgache éhontément) montent dans leur hélicoptère et retrouvent leur amie (une experte en dialectes anciens) qu’ils pensaient ne jamais revoir. Le mercenaire Mikros…euh non, Mike Ross se demande comment la chose est possible, mais son pote Washington lui répond par un “on comprendra plus tard”. Bon, pas le temps de piger, c’est déjà la fin.

Le scénario sans queue ni tête des Prédateurs du Futur est caractéristique des dernières années de la grande époque du cinéma d’exploitation italien. Les producteurs capitalisaient sur tous les filons possibles et imaginables…et parfois dans le même long métrage comme ici. On peut classer Les Prédateurs du Futur dans le domaine de la science-fiction par exemple. Car l’histoire du film, tourné en 1983, se déroule dans un futur proche…1994 ! Un point qui ne sert absolument à rien dans l’intrigue…et qui n’est pas très réaliste puisque les auteurs ont cru que la musique disco serait encore à la mode dans les années 90 (ça, c’est pour le générique, après on a l’habituelle bande-originale au synthé).

 

 

 

Il y a aussi du film catastrophe dans le premier acte. Les radiations émises par un sous-marin russe renfloué par l’équipe d’une plateforme pétrolière (!) font remonter à la surface l’antique cité de l’Atlantide (en fait, une motte de terre sous une cloche), ce qui crée un raz-de-marée vraisemblablement tourné par Ruggero Deodato dans sa piscine avec les maquettes de son fils. Après cette péripétie bien confuse, un petit groupe constitué de deux mercenaires qui passaient dans le coin (dont l’américain Christopher Connelly, vu notamment dans Les Guerriers du Bronx) et des rescapés de la destruction touche terre et découvre une Miami dévastée et jonchée de cadavres.

Et c’est là que le métrage verse dans le post-apo (très à la mode à l’époque) mais sans explosion nucléaire préalable. L’apparition de l’Atlantide a réveillé les descendants des Atlantes qui ont alors décidé de s’habiller comme dans Ken le Survivant. Ces Atlantes là ne sont pas très sympathiques et veulent reprendre le contrôle de la Terre aux humains. Leur leader est un Humungus du pauvre qui répond au doux nom de Crystal Skull, un colosse campé par le zédard Bruce Baron, vu ensuite dans les films de ninja de Godfrey Ho (avis aux connaisseurs).

 

 

 

Dans ce grand n’importe quoi joué n’importe comment, Ruggero Deodato filme des scènes d’action bien burnées (un assaut à la Carpenter, une poursuite qui implique un hélico et un bus…) dans les décors des Philippines, un pays régulièrement visité par les producteurs de séries B et Z dans les années 70/80. Si Les Prédateurs du Futur est plus léger que le malsain Cannibal Holocaust, Ruggero Deodato n’oublie pas qu’il est l’un des spécialistes du gore qui tâche made in Italy avec quelques plans bien saignants.

Aux côtés de Christopher Connelly, on retrouve des figures bien connues du bis italien, comme Ivan Rassimov (qui a débuté dans La Planète des Vampires de Mario Bava), George Hilton (Django arrive, préparez vos cercueils) et Michele Soavi, futur réalisateur de l’excellent Dellamorte Dellamore. L’héroïne féminine est interprétée assez fadement par Gioia Scola (qui n’a d’ailleurs pas fait une grande carrière), apparue la même année dans Conquest, le nanar d’heroïc-fantasy de Lucio Fulci.

 

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