Retour vers le passé : Les Pirates du Métro (1974)

 

REALISATEUR

Joseph Sargent

SCENARISTE

Peter Stone, d’après le roman de John Godey

DISTRIBUTION

Walter Matthau, Robert Shaw, Martin Balsam, Hector Elizondo…

INFOS

Long métrage américain
Genre : action/thriller
Titre original : The Taking of Pelham One Two Three
Année de production : 1974

Presque 20 ans avant les gangsters du Reservoir Dogs de Quentin Tarantino, quatre hommes armés ont utilisé des couleurs comme noms de code pour s’identifier pendant l’exécution de leur méfait. L’exposition des Pirates du Métro est concise et très bien ficelée et réalisée : à chaque arrêt de la voiture de métro prise pour cible, les criminels s’installent aux places stratégiques désignées par leur chef qui prend le contrôle de la cabine de pilotage. L’exécution est méthodique et rapidement Messieurs Bleu, Vert, Gris et Marron séparent les wagons pour ne garder que la voiture principale et leurs passagers. Mr Bleu, le chef, demande alors à la ville de New-York une rançon d’un million de dollars contre la libération des usagers…

Le réalisateur Joseph Sargent (solide artisan formé sur le petit écran, avec à son actif de nombreux épisodes de séries comme Star Trek, Gunsmoke, Les Envahisseurs, Lassie, Le Fugitif ou encore Des Agents très Spéciaux) imprime dès les premières minutes une tension palpable, un rythme savamment entretenu (sur les accords de la très bonne bande originale signée David Shire) et un bon équilibre des dynamiques des forces en présence.

 

 

Il y a d’un côté l’organisation précise des preneurs d’otages commandés par l’excellent Robert Shaw (Les Dents de la Mer), qui impose une présence froide et inquiétante. Dans l’obscurité de cette rame de métro, le suspense est étouffant, les rebondissements sont bien dosés et les répliques sont percutantes. Aux côtés de Robert Shaw, on retrouve des trognes solides du cinéma U.S. comme Martin Balsam (Psychose) dans le rôle de l’enrhumé (détail qui aura son importance) Mr Vert et Hector Elizondo (American Gigolo) en brutal Mr Gris.

À cette atmosphère particulière, Joseph Sargent oppose la désorganisation qui s’empare rapidement des forces censées gérer la situation. Un certain chaos se dégage des passages qui se déroulent à l’air libre (le réalisateur passe de façon très fluide du huis-clos aux sorties de métro envahies par la foule) et cela se ressent encore plus lors de la très nerveuse scène du compte-à-rebours pendant laquelle une police dépassée tente d’amener la rançon aux pirates du métro juste à temps pour empêcher l’exécution du premier otage.

 

 

Le scénario égratigne bien comme il faut les politiques et leurs responsabilités (mais pas que…je pense à l’expression du machisme et du racisme de certains personnages, et pas que dans le camp des méchants…c’est d’ailleurs l’occasion d’un moment aussi amusant que gêné pendant le passage avec les visiteurs du métro de Tokyo), c’est alors au responsable de la police du métro, incarné par ce bon vieux Walter Matthau (Drôle de couple) et sa bouille grincheuse qui fait toujours merveille, de prendre le contrôle des opérations sur le terrain. Si Les Pirates du Métro est bien tendu comme il faut, le récit ménage aussi des touches humoristiques et décalées assez jubilatoires, ce qui amène notamment un final et un tout dernier plan très réussis.

Les Pirates du Métro est inspiré par un roman de John Godey initialement publié en France en 1973 sous le titre Arrêt Prolongé sous Park Avenue. Ce livre a connu deux autres adaptations. Il y a d’abord eu le téléfilm Le Métro de l’Angoisse en 1998, avec Edward James Olmos en flic et Vincent d’Onofrio en Mr Bleu. Et le roman a été porté sur grand écran une seconde fois en 2009 par Tony Scott sous le titre L’Attaque du Métro 123, avec Denzel Washington et John Travolta qui ont succédé respectivement à Walter Matthau et Robert Shaw.

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