Retour vers le passé : La Revanche de King Kong (1967)

 

REALISATEUR

Ishirô Honda

SCENARISTE

Takeshi Kimura

DISTRIBUTION

Rhodes Reason, Linda Miller, Mie Hama, Akira Takarada…

INFOS

Long métrage japonais/américain
Genre : aventures/fantatisque
Titre original : Kingu Kongu no gyakushû
Année de production : 1967

King Kong contre Godzilla (1962) et La Revanche de King Kong (1967) sont deux productions Tohoréalisées par le grand maître des kaiju eiga Ishirô Honda. Mais contrairement à ce que laisse supposer le titre français, les deux films ne sont pas connectés et le second n’est donc pas la suite du premier. Le projet La Revanche de King Kong a en fait été initié par le producteur américain Arthur Rankin Jr (connu pour son long partenariat avec Jules Bass et des dessins animés éternellement rediffusés aux U.S.A. comme Rudolph le Renne au Nez Rouge) pour surfer sur le (petit) succès de son programme pour la jeunesse The King Kong Show (diffusé entre 1966 et 1967), réalisé avec la collaboration d’un autre studio japonais, Toei Animation.

Dans The King Kong Show, le gentil Kong est devenu l’ami des Bond (aucun rapport avec qui-vous-savez), une famille de savants, avec qui il vit de nombreuses aventures, sauvant le monde de monstres, robots, extraterrestres et autres savants fous (d’après la description officielle). Leur principal adversaire est un certain Dr Who, qui n’a, lui aussi, aucun rapport avec qui-vous-savez. Rankin et Bass ont approché la Toho pour développer une adaptation ciné du dessin animé. Le premier scénario qui leur a été proposé ne leur a pas plus (et a été recyclé par le studio japonais pour en faire un véhicule pour Godzilla, ce qui a donné Godzilla, Ebirah et Mothra : Duel dans les mers du Sud).

 

 

La Revanche de King Kong reprend plus d’éléments du dessin animé : l’île Mondo (où habite Kong), le vilain Dr Who (devenu ici le grimaçant Dr Huu) et le robot géant Mechani-Kong. Les Bond sont remplacés par l’équipage d’un sous-marin (dans un emprunt à la série TV Voyage au fond des mers). Les héros sont le commandant Nelson (l’américain Rhodes Rheason), militaire et scientifique qui a passé des années à étudier la légende de Kong; le docteur Susan Watson (le mannequin Linda Miller), dont Kong va s’amouracher (certaines scènes évoquent le classique de 1933 avec Fay Wray) et le lieutenant Nomura (Akira Takarada), le second de Nelson.

Le Dr Huu a créé le Mechani-Kong pour récupérer une puissante source d’énergie appelée l’Elément X, mais le robot échoue. Le savant fou décide alors d’enlever King Kong pour accomplir cette tâche. L’Elément X, c’est le McGuffin du film. Les méchants en parlent tout le temps mais n’arrivent jamais à le récupérer. Et cela correspond au ventre mou du long métrage : les manigances d’une espionne d’une puissance étrangère (incarnée par Mie Hama, vue la même année dans le Bond On ne vit que deux fois) n’apportent pas grand chose à une intrigue qui manque de folie et Ishirô Honda a bien du mal à dynamiser le récit quand les créatures géantes n’apparaissent pas à l’écran.

 

 

Je ne suis vraiment pas fan de l’apparence de King Kong dans ses deux films japonais. Le personnage perd en majesté avec sa pelure bouffée aux mites et a l’air complètement à l’ouest avec ses yeux globuleux et sa bouche grande ouverte. Mais il y a un bon travail sur les maquettes et les décors et des scènes d’action efficacement réalisées (celle qui voit Kong affronter les hélicoptères des hommes du Dr Huu sur son île partage même des points communs avec un passage identique de Kong : Skull Island).

Kong finit par affronter sa contrepartie robotique dans le dernier acte qui délivre son compte de miniatures écrasées par les deux cascadeurs en costumes. Un spectacle divertissant mais qui ne fait pas oublier les longueurs qui ont précédées (à noter que j’ai vu la version japonaise qui fait 104 mn et que les montages français et américains ont été raccourcis)…

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