Retour vers le passé : Une poignée de salopards (1978)

 

REALISATEUR

Enzo G. Castellari

SCENARISTES

Sandro Continenza, Sergio Grieco, Romano Migliorini, Laura Toscano et Franco Marrotta

DISTRIBUTION

Bo Svenson, Fred Williamson, Peter Hooten, Michael Pergolani, Jackie Basehart, Ian Bannen, Michel Constantin…

INFOS

Long métrage italien
Genre : guerre
Titre original : Quel maledetto treno blindato
Année de production : 1978

Le succès des Douze Salopards (1967) a donné lieu à de nombreuses déclinaisons sur le thème des “soldats criminels engagés pour une mission le plus souvent suicide en échange d’une amnistie”. À noter tout de même que sur le même sujet, le classique de Robert Aldrich fut précédé par L’Invasion Secrète, une série B de Roger Corman sortie un an avant le roman de E.M. Nathanson qui a inspiré Les Douze Salopards.

Le projet Une poignée de salopards, qui s’intitulait à l’origine Bastardi senza gloria, a d’abord été initié sous la forme d’une co-production avec les U.S.A. proposée au réalisateur de série Z Ted V. Mikels (Astro-Zombies), qui l’a refusée prétextant que l’idée d’un film à la Dirty Dozen qui comporte en plus le mot “Bastard” dans son titre avait bien dix ans de retard et ne marcherait jamais. Ce qui n’a jamais gêné les financiers italiens, toujours prêt à exploiter jusqu’au bout n’importe quel filon. L’idée d’une co-production a donc été abandonnée et Enzo G. Castellari a été engagé à la réalisation.

 

 

Solide artisan du cinéma de genre transalpin, Enzo G. Castellari fut moins productif que certains de ses collègues. Il a comme eux oeuvré dans presque tous les genres, tout en laissant tout de même de côté les trucs les plus craspecs comme la nazisploitation ou les films de cannibales. Dans la première partie de sa carrière, on lui doit des westerns (Tuez les tous…et revenez seuls !Keoma…), des films de guerre (Sur ordres du Führer), des polars (Le Témoin à abattre)…et dans les années 80, il est passé par l’inévitable case post-apo cheap avec des titres comme Les Guerriers du Bronx et Les Nouveaux Barbares.

Sur Une Poignée de Salopards, Castellari démontre son efficacité dans la chorégraphie des scènes d’action avec des morceaux de bravoure nerveux comme la première attaque du convoi des prisonniers par un avion allemand, l’assaut du château allemand par les salopards et le point culminant que représente la mission finale (sur un train qui transporte un prototype de missile V-2). Les moyens ne sont tout de même pas énormes (on voit clairement certains câbles qui éjectent les cascadeurs lors des explosions et les miniatures ne sont pas très soignées) et il y a quelques longueurs, mais dans l’ensemble cette série B guerrière menée par une bande d’antihéros cyniques et stéréotypés est dans son genre plutôt divertissante (si on accepte les très, très grosses ficelles et les raccourcis grossiers)…

 

 

Cette poignée de soldats indisciplinés (lâche, voleur, lieutenant qui a refusé d’exécuter un ordre qu’il trouvait inhumain…) qui vont finir par se faire rattraper par la réalité de la guerre réunit notamment Bo Svenson (La Kermesse des Aigles), Fred Williamson (la star de la blaxploitation entamait là véritablement la partie de sa carrière placée sous le signe du bis européen) et Peter Hooten (qui fut la même année le premier Docteur Strange). Dans le rôle du chef des résistants (qui répond au nom de Véronique !), on retrouve le français Michel Constantin (Il était une fois un flic…).

Le titre italien prévu à l’origine (Bastardi Senza Gloria) a été abandonné pour Quel maledetto treno blindato (que l’on peut traduire par Ce maudit train blindé). La traduction anglaise du premier titre a tout de même été conservée pour l’exploitation américaine, où le film est devenu, entre autres (car il n’y a pas eu qu’un seul titre comme souvent pour les productions italiennes), The Inglorious Bastards. Quentin Tarantino, qui aime bien évidemment TOUT le cinéma de genre transalpin, s’en est inspiré pour son Inglourious Basterds de 2009. Et je dois avouer que même s’il ne manque pas de défauts, je préfère le Bastards de Castellari au Basterds de Tarantino.

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