Retour vers le passé : Le Piège (1979)

 

REALISATEUR

David Schmoeller

SCENARISTES

David Schmoeller et J. Larry Carroll

DISTRIBUTION

Chuck Connors, Jocelyn Jones, Jon Van Ness, Tanya Roberts…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Tourist Trap
Année de production : 1979

Résumé grossièrement, le pitch du Piège (Tourist Trap en V.O.) donne l’impression que le long métrage ne se démarque pas vraiment du modèle des films d’horreur/slashers de la fin des années 70/début des années 80 : le décor naturel touristique reculé (très « backwoods horror »), le week-end d’amis qui tourne au cauchemar, le tueur fou qui évoque le Leatherface de Massacre à la tronçonneuse. Des éléments déjà vus dans de nombreuses autres productions du genre. Mais Le Piège ne se réclame pas du slasher, l’inspiration du réalisateur et co-scénariste David Schmoeller (qui reprenait pour son premier long métrage l’idée de son second court, The Spider will kill you) venant plutôt du surréalisme et d’un épisode de La Quatrième Dimension.

La première scène-choc, qui survient assez tôt, établit d’emblée l’atmosphère particulière voulue par le cinéaste. La victime, un jeune homme qui cherche de l’aide après être tombé en panne, pénètre dans une maison remplie de mannequins. Il est alors assailli pa des objets qui volent et l’attaquent tandis que les poupées se mettent à rire. Une entrée en matière qui amène déjà une touche surnaturelle, un cauchemar souligné par une musique discordante qui stoppe net quand le coup mortel est asséné. Très efficace…

 

 

 

Par son côté décalé, la bande originale de Pino Donaggio (un des collaborateurs réguliers de Brian De Palma, sur 7 longs métrages dont Carrie et Pulsions) participe pleinement à l’ambiance insolite, tout comme les effets sonores, les murmures constants qui accentuent le malaise. C’est d’ailleurs ce qu’il y a de plus réussi dans Le Piège, cette tension palpable, ces visuels troublants, cette découverte d’une étrange demeure qui se transforme en tanière d’un ogre de conte de fées aux pouvoirs magiques…un conte particulièrement cruel…

Le film a ses défauts. Le traitement des personnages n’échappe pas aux clichés de rigueur, la surprise sur l’identité du tueur n’en est pas vraiment une et il y a quelques lenteurs. Côté interprétation, le jeu est un peu fade et le vétéran Chuck Connors (L’Homme à la Carabine) me semble une erreur de casting, il ne m’a pas complètement convaincu. Mais ces réserves s’effacent devant les bonnes idées de cette étonnante petite série B qui se termine sur un étouffant dernier quart d’heure, déconcertante plongée dans la folie qui entretient habilement la confusion mentale des protagonistes.

 

 

 

Le Piège marquait la première collaboration entre David Schmoeller et le prolifique producteur Charles Band, nom bien connu des amateurs de cinoche bis. Ils se retrouveront ensuite plusieurs fois dans les années 80 (la meilleure période des productions Band…la qualité baissera de plus en plus après le début des années 90) puisque Schmoeller a ensuite réalisé Fou à lier (avec ce grand cinglé de Klaus Kinski), Catacombs et ce qui reste son film le plus connu, Puppet Master, le premier volet d’une très longue série. 

 

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