Retour vers le passé : Le shérif est en prison (1974)

 

REALISATEUR

Mel Brooks

SCENARISTES

Mel Brooks, Norman Steinberg, Andrew Bergman, Richard Pryor et Alan Uger

DISTRIBUTION

Cleavon Little, Gene Wilder, Slim Pickens, Harvey Korman, Madeline Kahn, Mel Brooks…

INFOS

Long métrage américain
Genre : comédie/western
Titre original : Blazing Saddles
Année de production : 1974

Mel Brooks a un jour déclaré que le « politiquement correct allait tuer la comédie ». Il est vrai qu’au plus fort de sa carrière, le bonhomme n’avait pas peur de prendre des risques. Il n’a jamais hésité à dire qu’avec Les Producteurs, son premier long métrage en tant que metteur en scène, il fut le premier juif de l’histoire à gagner de l’argent sur le dos d’Adolf Hitler. Et je doute qu’un film comme Le shérif est en prison (sa troisième réalisation) puisse être tourné de nos jours…

Avec Le shérif est en prison (Blazing Saddles en version originale), Mel Brooks fustige le racisme, l’hypocrisie, la corruption et la bigotrie sans chercher à mettre des gants et à ménager certaines sensibilités. Une parodie de western tonitruante qui n’hésite pas à appuyer bien comme il faut là où ça fait mal pour donner un coup dans les parties aux connards de tous bords…

 

 

Parce qu’il spécule sur les terrains convoités par la compagnie de chemins de fer, le juge Hedley Lamarr (ne l’appelez jamais Hedy !) tente par tous les moyens de virer les habitants de la petite ville de Rock Ridge, qui habitent la région depuis des générations (des cons sanguins, quoi…). Pour les aider, ceux-ci demandent au gouverneur de leur affecter un nouveau shérif. Incompétent, le gouverneur Le Petomane (un idiot obsédé sexuel joué par Mel Brooks lui-même) se laisse manipuler par Lamarr qui le convainc de leur envoyer Bart, un afro-américain sur le point d’être lynché, histoire de les outrager à un tel point qu’ils finiront par quitter la ville…ou de le lyncher eux aussi…

Le shérif Bart est le rôle le plus connu de Cleavon Little (vu également dans le Point Limite Zero de Richard C. Sarafian), un acteur qui a débuté au théâtre avant de passer sur le grand et surtout sur le petit écran où il a joué dans de nombreux téléfilms et séries TV. Le personnage était à l’origine prévu pour Richard Pryor, l’un des co-scénaristes du film, star de la comédie à l’époque mais que le studio trouvait incontrôlable. Little est savoureux en cow-boy qui combat les préjugés par son intelligence et son côté astucieux et il est très bien épaulé par Gene Wilder (déjà à l’affiche des Producteurs), excellent en pistolero désabusé et alcoolique.

 

 

Jouant à fond la carte de l’absurde et de l’anachronisme, Le Shérif est en prison est une satire qui ne recule devant rien (comme le concours de gros pets dégueulasses autour d’une assiette de haricots) et qui explose (c’est le cas de le dire) dans un final non-sensique qui voit la bagarre finale déborder jusqu’aux autres plateaux de tournage de la Warner pour terminer dans un cinéma qui projette Le Shérif en Prison ! Vertigineux…

Il y a cinq scénaristes crédité au générique et Mel Brooks a comparé leurs réunions de travail à une anarchique bagarre d’ivrognes qui voulaient tous que leurs idées se retrouvent à l’écran. Une genèse chaotique pour un résultat bien barré et sacrément jubilatoire !

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