Retour vers le passé : Flashman contre les Hommes Invisibles (1967)

 

REALISATEUR

Mino Loy

SCENARISTE

Ernesto Gastaldi

DISTRIBUTION

Paolo Gozlino, Claudie Lange, Ivano Staccioli, Jacques Ary…

INFOS

Long métrage italien/français
Genre : action/science-fiction
Titre original : Flashman
Année de production : 1967

Flashman contre les Hommes Invisibles est le premier film de super-héros italien produit dans les swinging sixties pour surfer sur la popularité de la série TV Batman avec Adam West. Son héros est d’ailleurs calqué sur le modèle de l’Homme Chauve-Souris de Gotham City. Comme Batman, Flashman n’a pas de pouvoir…mais il est très, très riche. Il a un jeune sidekick et un majordome qui connaît son secret. Mais les ressemblances s’arrêtent là. Lord Burman est membre d’une des plus riches familles d’Angleterre et s’il combat le crime, ce n’est pas à cause d’un trauma d’enfance, mais juste parce qu’il s’ennuie et que c’est une façon amusante de passer le temps.

Lord Burman est peut-être immensément riche, mais il n’a visiblement pas eu les moyens de se confectionner un costume convaincant. Avec sa cape rouge et son masque croquignolet, l’« homme-éclair » bondit dans une panoplie boule à facettes (le disco n’était pas encore à la mode, le bonhomme était en avance sur son temps) résistante aux balles. Mais son look n’est rien comparé à ceux de sa partenaire Sheila, qui est peut-être sa pupille ou sa petite soeur (ce n’est pas vraiment précisé…ou alors je n’ai rien compris à cause de l’atroce accent de la jeune fille). Le seul pouvoir de Sheila doit être sa capacité à changer de robe et de maquillage psychédélique (tous plus improbables les uns que les autres) à chaque apparition.

 

 

L’Alfred de Flashman se prénomme James…quant au flic de service, il n’a rien d’un commissaire Gordon. Joué par le français Jacques Ary, Baxter est un abruti gesticulant qui sert de comique de service…sauf qu’il est terriblement lourdaud et pas drôle pour un sou (il est même carrément insupportable). Le doublage français participe à la nanardise de la chose. Alors qu’il est anglais, Baxter parle avec un accent méridional (la vraie voix de Jacques Ary, peut-être). Et ce n’est pas le seul choix bizarre de la version française : Sheila cause comme Jane Birkin et le flic libanais comme un marseillais. Quasiment tout le doublage est de ce niveau, à part le héros qui est doublé par Roger Rudel, qui fut la voix officielle de Kirk Douglas.

Flashman contre les Hommes Invisibles est l’oeuvre de Mino Loy, médiocre producteur et réalisateur qui a enchaîné les documentaires sexy dans les années 60 (avec des titres comme Les Nuits Scandaleuses et Super Sexy '64) et qui n’a signé qu’une poignée de films de fiction passés inaperçus. Son activité de producteur n’est pas non plus mémorable, à quelques exceptions près (quelques bons westerns et le Frayeurs de Lucio Fulci). Ici, il ne faut donc pas s’attendre à une mise en scène inspirée. Même si la musique de Franco Tamponi tente de donner un côté pop aux aventures de Flashman, l’ensemble d’une platitude absolue manque de fantaisie.

 

 

De l’Angleterre au Liban, le héros affronte un gangs de criminels internationaux, voleurs et faussaires, qui se sont emparés d’une formule qui peut les rendre invisibles (bon, le titre français est mensonger car il n’y a que le chef des gangsters et sa complice qui l’utilisent). Les quelques rebondissements ne sauvent pas une intrigue qui tire en longueur et qui part dans tous les sens et les effets spéciaux sont rudimentaires.

Bref, un gros nanar fauché, une co-production italo-française qui a du rogner sur les coûts après avoir claqué tout son budget dans les déplacements à Londres et à Beyrouth…

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