Retour vers le passé : Le voleur de Bagdad (1961)

 

REALISATEUR

Arthur Lubin

SCENARISTES

Augusto Frassinetti, Filippo Sanjust et Bruno Vailati

DISTRIBUTION

Steve Reeves, Georgial Moll, Arturo Dominici, Georges Chamarat…

INFOS

Long métrage italien/français/américain
Genre : aventures/fantastique
Titre original : Il ladro di Bagdad
Année de production : 1961

Co-production italo-franco-américaine, Le Voleur de Bagdad de Arthur Lubin est la quatrième version de cette aventure fantastique orientale inspirée par les Contes des Milles et Une Nuits. Les deux premières restent les meilleures : le magnifique film de Raoul Walsh avec Douglas Fairbanks en 1924 et la splendeur en Technicolor produite par Alexander Korda en 1940. Il y a également eu une déclinaison féminine méconnue réalisée en Allemagne au début des années 50, La Voleuse de Bagdad par Karel Lamac. Et puis celle dont il est question ici, véhicule idéal pour la star des péplums Steve « Hercule » Reeves.

Le Voleur de Bagdad reprend l’idée du film muet, celle du voleur qui se fait passer pour un prince et tombe amoureux de la princesse de Bagdad. Mais alors que l’Ahmed joué par Douglas Fairbanks ne pensait au début qu’à lui, Karim est aimé des gens du peuple, un véritable Robin des Bois qui vole aux riches pour donner aux pauvres. Lorsque la princesse Amina tombe gravement malade suite aux machinations du cruel prince Osman (un Arturo Dominici aux faux airs de Conrad Veidt) qui convoite la place du Sultan de Bagdad, Karim se lance dans une quête pour sauver la femme qu’il aime…

 

 

Fait peu courant dans le cinéma de genre italien de l’époque, Le Voleur de Bagdad a été réalisé par un américain, Arthur Lubin (Le Fantôme de l’OpéraAli Baba et les 40 voleurs…). Cinéaste expérimenté dont la carrière remontait au début des années 30, Lubin avait saisi l’occasion de réaliser à nouveau un long métrage après plusieurs années passées à la télévision, sur des séries comme Maverick et Bonanza. À 62 ans, il s’envola donc pour l’Italie et la Tunisie pour une production qui s’avéra un peu compliquée pour lui car toutes ses équipes étaient italiennes et ne parlaient pas un mot d’anglais…à l’exception de sa star Steve Reeves.

Budget limité oblige, le scénario mise dans un premier temps sur la comédie, genre dans lequel Arthur Lubin était particulièrement à l’aise puisqu’on lui doit plusieurs films du duo Abbott & Costello et de Francis alias « le mulet qui parle », comédies familiales très populaires dans les années 40 et 50. On retrouve cet humour bon enfant dans les premières scènes où le voleur tourne en ridicule les notables de Bagdad. Léger et amusant, à l’image des apparitions de l’étrange vieillard doté de pouvoirs incarné par le français George Chamarat, sociétaire de la Comédie Française vu notamment dans Les Trois Mousquetaires d’André Hunebelle et Les Diaboliques de Clouzot.

 

 

Le fantastique intervient véritablement dans la deuxième moitié, qui met en scène la quête du valeureux Karim pour trouver le remède magique qui sauvera la princesse. Les effets ne sont pas vraiment convaincants mais les rebondissements ne manquent pas, dont une étape qui évoque la rencontre entre Hercule et la Reine de Lydie dans le film du même titre (Steve Reeves ne devait pas être dépaysé dans ce passage aux décors tout droit sorti d’un péplum), jusqu’à un final qui offre une bataille pleine de fantaisie.

Je n’ai pas retrouvé dans ce Voleur de Bagdad le même sens du merveilleux transmis par les longs métrages avec Douglas Fairbanks et Sabu mais cette série B fauchée fait passer un bon petit moment…même si on ne la trouve plus que dans une copie de mauvaise qualité avec une image atrocement recadrée…

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