Retour vers le passé : Sandokan, le tigre de Bornéo (1963)

 

REALISATEUR

Umberto Lenzi

SCENARISTES

Victor Andres Catena, Fulvio Gicca Palli et Umberto Lenzi, d’après le roman de Emilio Salgari

DISTRIBUTION

Steve Reeves, Geneviève Grad, Andrea Bosic, Leo Anchoriz…

INFOS

Long métrage italien/français/espagnol
Genre : aventures
Titre original : Sandokan, la tigre di Mompracem
Année de production : 1963

Créé en 1883 par le romancier italien Emilio Salgari (spécialisé dans la grande aventure, l’auteur a également été appelé le « grand-père du western spaghetti »), le malaisien Sandokan est le fils d’un sultan assassiné par les armées britanniques venues prendre le contrôle de son pays. Jurant de se venger, Sandokan prend les armes et rassemble un groupe de pirates rebelles, les Tigres de Mompracem, pour attaquer sans relâche les anglais, ce qui lui vaut le surnom de « Tigre de Malaisie ».

Très populaire, Sandokan a d’abord été le héros de deux adaptations réalisées en 1941, avant une série de quatre long métrages sortis en 1963 et 1964. Pour ma part, je garde surtout le souvenir de la mini-série Sandokan des années 70 réalisée par Sergio Sollima (Colorado) avec Kabir Bedi dans le rôle principal qui a souvent été diffusée quand j’étais plus jeune. Kabir Bedi est devenu l’acteur le plus associé au Tigre de Malaisie, l’incarnant à nouveau dans un film en 1977 et dans deux téléfilms dans les années 70.

 

 

Je n’ai jamais lu les romans Sandokan, mais d’après les infos disponibles sur la toile, Sandokan est décrit comme un pirate noble et courageux, grand , charmant, très musclé et formidable combattant. Ce qui convient parfaitement à Steve Reeves, l’un des héros emblématiques du cinéma de quartier depuis son interprétation du fils de Zeus dans Les Travaux d’Hercule en 1958. Steve Reeves a connu le succès sur une période aussi courte que prolifique (15 films en 10 ans) avant de se retirer des écrans. Si l’essentiel de sa filmographie est composée de péplums, il a su aussi toucher à d’autres genres lorsque les héros musclés à jupettes et sandales ont commencé à être passés de mode : film de pirates/swashbuckler (Capitaine Morgan), la fantaisie orientale (Le Voleur de Bagdad), le western (L’Evadé de Yuma)…et les deux Sandokan.

Steve Reeves avait un registre très limité, c’est le moins que l’on puisse dire. Le réalisateur Umberto Lenzi, qui enchaînait alors les films d’aventure (il venait de tourner L’Invincible Cavalier Masqué et Maciste contre Zorro) avant de surfer sur la vague des sous-James Bond, n’a jamais mâché ses mots le concernant (« Il aurait été plus facile pour lui d’interpréter un âne. Steve jouait comme un automate »). Et sans aller aussi loin que lui, je reconnais que sur certains films Lenzi n’avait pas totalement tort. Dans Sandokan, le Tigre de Bornéo, Reeves n’est pas vraiment à l’aise dans les passages dramatiques, en arborant quasiment la même mono-expression en toutes occasions. Mais son physique impressionnant fait toujours merveille dans les scènes d’action…

 

 

Sandokan, le Tigre de Bornéo est inspiré par le troisième roman de Emilio Salgari, Les Tigres de Mompracem. Pour sauver son père le sultan, Sandokan réunit ses Tigres, dont son fidèle ami le portugais Yanez, pour kidnapper le cruel Lord Guillonk et se servir de lui comme monnaie d’échange. Guillonk réussit à s’enfuir, laissant derrière lui sa nièce, la belle Mary Ann (jouée par la française Geneviève Grad). Tout au long d’un périple riche en rebondissements, Mary Ann va découvrir toute la vérité sur son oncle et tomber amoureuse du valeureux Sandokan.

Umberto Lenzi a signé avec cette bonne petite série B un agréable film d’aventures exotique, qui se traîne juste un petit peu trop en longueur dans son deuxième acte, entre une bonne introduction et un final mouvementé. La fuite des héros poursuivis par les anglais aurait en effet mérité d’être un peu plus resserrée pour être pleinement efficace (Lenzi abuse des « plans carte postale » de remplissage, même si les décors sont superbes). Le succès fut au rendez-vous et Umberto Lenzi a une nouvelle fois collaboré avec son « automate » de star sur la suite, Les Pirates de Malaisie en 1964.

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