Retour vers le passé : À la conquête du pôle (1912)

 

REALISATEUR & SCENARISTE

George Méliès

DISTRIBUTION

George Méliès, Fernande Albany…

INFOS

Court-métrage français
Genre : aventures/fantastique
Année de production : 1912

En 1929, Léon Druhot, rédacteur en chef de la revue Ciné-Journal, retrouve Georges Méliès dans une boutique de sucreries et de jouets de la Gare Montparnasse que le pionnier du cinéma gérait avec sa seconde femme Jeanne d’Alcy, qui fut une de ses actrices. Bien qu’il ait réalisé plus de 530 petits films en à peine 20 ans, l’oeuvre du maître était déjà en grande partie oubliée et ce sont les surréalistes qui l’ont redécouverte. Ironiquement, ce sont les copies pirates internationales des films de Méliès qui ont permis d’en sauver la plupart (car beaucoup sont maintenant perdus). Georges Méliès a toujours avoué qu’il n’avait pas le sens du commerce et ce sont ses décisions et celles de son frère Gaston (comme celle de vendre sa société Star Films à la Pathé, qui lui a coûté son indépendance) couplées au manque à gagner des versions pirates qui ont précipité sa ruine.

À la conquête du Pôle, réalisé en 1912, fait partie de ses dernières productions. Georges Méliès y reprend le rôle du fantasque professeur Maboul huit ans après Le Voyage à travers l’impossible. Comme souvent, cette aventure délirante est très librement inspirée par l’oeuvre de Jules Verne, ici Les Aventures du Capitaine Hatteras (1866) qui relate une expédition vers le Pôle Nord. Mais si les écrits de Jules Verne se basaient sur les informations et les théories de l’époque, la vision de Méliès tient plus de la fantasmagorie.

 

 

La structure d’À la conquête du Pôle (qui dure une trentaine de minutes) est quasiment identique à celle du Voyage dans la Lune, mais Méliès passe ici plus de temps à décrire les préparatifs de l’expédition. La première moitié se perd dans des gags un peu trop datés (les explorateurs venant de différents pays sont des clichés ambulants, les ambitions des suffragettes sont moquées car pour le professeur Maboul, les femmes ne peuvent participer à la conquête du pôle) avant un dernier acte qui remet en avant la fantaisie caractéristique des oeuvres de Méliès.

Avec les beaux décors très détaillés créés dans les studios de la Star Films à Montreuil, ces cinq dernières minutes sont les plus enthousiasmantes…et notamment l’apparition du géant des glaces, l’un des premiers grands monstres de l’histoire du cinéma, qui ajoute une petite touche horrifique à l’ensemble.

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