Retour vers le passé : Demolition Man (1993)

 

REALISATEUR

Marco Brambilla

SCENARISTES

Daniel Waters, Robert Reneau et Peter M. Lenkov

DISTRIBUTION

Sylvester Stallone, Wesley Snipes, Sandra Bullock, Nigel Hawthorne, Benjamin Bratt, Dennis Leary…

INFOS

Long métrage américain
Genre : action/science-fiction
Année de production : 1993

En 1996, le psychopathe Simon Phoenix a transformé la ville de Los Angeles en zone de guerre. Alors que la police hésite sur la marche à suivre, le flic de choc John Spartan, surnommé Demolition Man à cause de ses méthodes expéditives, passe à l’action et affronte Phoenix dans son repaire. Les choses tournent mal et Phoenix déclenche une explosion qui détruit l’immeuble…en emportant les trente otages qui y étaient détenus. John Spartan est condamné à passer 70 ans au cryo-pénitencier de Californie, où les détenus sont reprogrammés pendant leur long sommeil, pour homicide involontaire. Phoenix est quant à lui condamné à vie…mais moins de 40 ans plus tard, il est décongelé plutôt que prévu, ses pulsions agressives intactes. Mais la société non-violente de 2032 n’est pas prête pour un criminel tel que Simon Phoenix. Face à un criminel tel qu’on n’en voyait plus, les services de police font alors appel à un flic comme on n’en voit plus…John Spartan. Un dingue pour en arrêter un autre…

Aux origines du projet Demolition Man, les rôles principaux avaient été proposés à Jean-Claude Van Damme et Steven Seagal. Mais aucune des deux nouvelles stars de l’action ne voulait jouer le vilain. Après un virage très mal négocié vers la comédie (ces deux navets que sont L’Embrouille est dans le sac et Arrête ou ma mère va tirer), Sylvester Stallone faisait cette année-là son retour en héros d’action dans cette décennie en dents-de-scie quand on regarde sa filmographie. On l’a ainsi vu dans deux longs métrages en 1993 : Cliffhanger (qui fut un succès) et Demolition Man, dont la réception fut plus mitigée mais qui a tout de même fait un bon petit score au box-office.

 

 

Si Stallone n’avait alors pas fait tellement d’étincelles dans le registre de la comédie pure (ou alors involontairement), le mélange humour et action fonctionne ici beaucoup mieux. Le héros et son adversaire réagissent très différemment au futur dans lequel ils se réveillent. Il faut dire que l’Amérique de 2032 a survécu à une grande catastrophe pour devenir une société aseptisée, où le politiquement correct, la santé et la sécurité ont atteint des extrêmes absolument grotesques, nourrissant des gags souvent très amusants.

Simon Phoenix, incarné par un Wesley Snipes déchaîné qui s’éclate même si on lui a collé une coiffure et des costumes ridicules, explore cette utopie avec jubilation car pour lui tout est permis (à une exception près, liée aux conséquences de sa sortie de la cryo-prison). John Spartan est plus perplexe, perpétuellement effaré face aux découvertes de ce nouveau monde (la bouffe est fade, l’amour est virtuel et on ne peut même plus jurer sans recevoir une amende). Sly est bon dans ce registre, en « dinosaure », en héros de film d’action des années 80 qui se retrouve dans un élément qui n’est clairement pas le sien.

 

 

La satire aurait pu être encore un peu plus mordante et même si les scènes d’action sont correctement emballées, le réalisateur italien Marco Brambilla (dont c’était le premier film et qui n’a plus fait grand chose depuis) peine tout de même à leur insuffler de la tension. Mais malgré ces réserves, Demolition Man reste un divertissant mélange de genres emmené par une bonne distribution (Sandra Bullock avant qu’elle devienne une star grâce à Speed, Dennis Leary en rebelle adepte des anciens plaisirs maintenant déclarés hors-la-loi par un « Big Brother » en kimono joué par Sir Nigel Hawthorne…).

Mais bon, après tout ce temps, je ne sais toujours pas à quoi servent ces trois fichus coquillages…

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