Retour vers le passé : Cube (1997)

 

REALISATEUR

Vincenzo Natali

SCENARISTES

Vincenzo Natali, André Bijelic et Graeme Manson

DISTRIBUTION

David Hewlett, Nicole De Boer, Maurice Dean Wint…

INFOS

Long métrage canadien
Genre : science-fiction/suspense
Année de production : 1997

Le réalisateur Vincenzo Natali a débuté sa carrière en tant que storyboarder, principalement dans l’animation (pour le studio Nelvana, sur des séries comme BabarBeetlejuice et Les aventures de Tintin) mais aussi pour le cinéma (Johnny Mnemonic), avant d’être admis au Canadian Film Center’s Resident Program. Le bon accueil de son court métrage Elevated (qui se déroule dans une cabine d’ascenseur, avec déjà David Hewlett dans la distribution) lui a permis de proposer le scénario de Cube, une idée qui pouvait être réalisée pour un petit budget (environ 350.000 dollars) et pour laquelle Natali et son directeur de la photographie Derek Rogers ont continué de développer leurs méthodes pour filmer dans un espace confiné.

Le pitch de Cube est assez simple. Six personnes se réveillent dans une pièce cubique. La construction est vide, avec juste une issue au centre de chaque face. Ces gens (dont le nom évoque une prison existante) ne savent pas pourquoi ils sont là et ils vont devoir surmonter leurs différences pour trouver une issue. Ce qui ne sera pas chose facile, car le lieu s’avère être un véritable labyrinthe et certaines pièces sont piégées…

 

 

Cube, c’est un peu un épisode de La Quatrième Dimension étendu à un long métrage de 85 minutes. Un survival en huit-clos qui sait rendre son suspense prenant et oppressant en se concentrant principalement sur les personnages. Les détracteurs du film lui ont surtout reproché de ne pas donner de réponses, mais dans ce genre de récit il n’y a pas toujours besoin de tout savoir, de tout expliquer. On ne saura jamais pourquoi les protagonistes ont été enfermés, qui a construit ce cube géant constitué d’une multitude de petites pièces, on ne saura pas ce qu’il y a au-dehors et je trouve que c’est une bonne chose car l’atmosphère conserve ainsi tout son mystère.

Ce qui compte, c’est le groupe, leur dynamique (la distribution est solide, l’interprétation est globalement convaincante) et la façon dont ils réagissent à cette épreuve. Comme le souligne l’affiche, Vincenzo Natali filme la peur, la paranoïa, la méfiance, le désespoir. On se rend compte que le groupe est complémentaire et qu’ils peuvent s’en sortir en additionnant leurs compétences…mais la nature humaine étant ce qu’elle est…

 

 

Qui dit budget limité, dit débrouillardise. Sur le tournage, le décor se limitait à une seule pièce et la moitié d’une autre. Un jeu sur les lumières a su entretenir l’illusion que le mécanisme était sans fin. Cube ne manque pas de bonnes petites idées de mise en scène…et les scènes chocs sont très efficaces (la sensation de danger est maintenue grâce à la soudaineté des pièges et leurs effets bien saignants).

Après ce début réussi, Vincenzo Natali a eu du mal à transformer l’essai et ses films suivants ont été moins bien accueillis (je n’ai pas tout vu mais j’ai bien aimé son Splice). Il a ensuite surtout travaillé pour la télévision, notamment sur les séries HannibalThe Strain et Westworld. Il ne s’est pas occupé des deux autres chapitres de CubeCube 2 : Hypercube et Cube Zero, que je n’ai pas vus car le premier volet se suffit à lui-même…et ce même sans explications.

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