Retour vers le passé : Le Retour des Morts-Vivants (1985)

 

REALISATEUR & SCENARISTE

Dan O’Bannon, d’après une histoire de John A. Russo, Russell Streiner et Rudy Ricci

DISTRIBUTION

Clu Gulager, James Karen, Don Calfa, Brian Peck…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur/comédie
Titre original : The Return of the Living Dead
Année de production : 1985

 

CERVEAU !!! 

Au début des années 70, George A. Romero et John A. Russo ont cessé leur collaboration après le méconnu There’s Always Vanilla. Comme ils avaient signé ensemble le scénario de La Nuit des Morts-Vivants, chef d’oeuvre absolu de l’horreur, les deux anciens compères se sont partagés les droits et c’est pour cela que la franchise a suivi deux chemins différents. Par une décision ultérieure, John A. Russo a conservé le terme « Living Dead » et c’est ainsi que les différents longs métrages de Romero sont devenus les « …of the Dead » (Dawn of the DeadDay of the Dead…).

En 1974, John Russo sort la novélisation de La Nuit des Morts-Vivants et écrit dans la foulée une suite intitulée Return of the Living Dead. Au début des années 80, il vend les droits du bouquin à un producteur indépendant et s’occupe du scénario avec Rudy Ricci et Russell Streiner, acteur (they’re coming to get you, Barbara !) et producteur sur La Nuit des Morts-Vivants. Tobe Hooper était alors attaché au projet qui devait être tourné pour la 3D. Pendant le développement, Dan O’Bannon, le co-scénariste d’Alien, est appelé pour apporter quelques retouches au script. Tobe Hooper part pour réaliser Lifeforce, également co-écrit par O’Bannon qui est alors choisi pour reprendre le poste vacant et faire ses débuts derrière la caméra.

 

 

Aux commandes, Dan O’Bannon décide d’emmener Le Retour des Morts-Vivants dans une direction complètement différente. S’il est toujours crédité au générique, il ne reste plus rien de l’histoire de John Russo…à part le titre. O’Bannon ne voulait pas marcher sur les plate-bandes de Romero et réaliser une suite directe de La Nuit des Morts-Vivants. Il a alors réécrit complètement le scénario en y donnant un ton plus déjanté, plus porté vers l’humour noir. Il reste quand même une filiation avec le classique de Romero grâce à une amusante astuce : dans l’univers du film, La Nuit des Morts-Vivants est inspiré de faits réels, une expérience de l’armée qui a mal tourné. Les zombies ont été enfermés dans des containers qui se sont retrouvés dans un entrepôt médical où ils ont été oubliés pendant presque 20 ans. Un jour, deux employés qui se sont approchés d’un peu trop près remarquent une fuite et libèrent par accident un gaz toxique qui va réveiller les morts du cimetière voisin…

L’humour du Retour des Morts-Vivants n’empêche pas cette première réalisation de Dan O’Bannon d’être un film d’horreur solide, avec des maquillages excellents (dont certains vraiment peu ragoûtants) et des effets gores très efficaces. Les zombies de Dan O’Bannon se démarquent de ceux de Romero de plusieurs façons : ils se déplacent rapidement, ils se nourrissent exclusivement de cerveaux (ce qui sera expliqué dans une scène à l’atmosphère marquante), ils peuvent parler et sont capables d’actions coordonnées (une idée qui donne lieu à un savoureux gag récurrent qui ne réduit pas l’impact du carnage qui suit).

 

 

Dan O’Bannon a imprimé à son film un très bon rythme, notamment grâce à l’accrocheur thème musical. Avec sa galerie de personnages qui courent et hurlent à tout va (tout le monde en prend pour son grade) et ses péripéties, Le Retour des Morts-Vivants est une réjouissante série B qui sait doser comme il le faut comédie et horreur. L’ensemble est divertissant, tout en versant dans une certaine noirceur (comme le final en témoigne).

Après cette entame réussie, il y a eu 4 suites déconnectées les unes des autres. Le deuxième film, que je n’ai pas revu depuis plus de 20 ans, versait plus dans l’humour potache. Le très bon numéro 3, réalisé par Brian Yuzna, est nettement plus inspiré avec sa version de Roméo et Juliette chez les zombies. Et je n’ai pas vu les 4 et 5 qui n’ont pas franchement une bonne réputation.

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