Retour vers le passé : Dracula, Prince des Ténèbres (1966)

 

REALISATEUR

Terence Fisher

SCENARISTES

Jimmy Sangster et Anthony Hinds

DISTRIBUTION

Christopher Lee, Andrew Keir, Barbara Shelley, Francis Matthews…

INFOS

Long métrage britannique
Genre : horreur
Titre original : Dracula, Prince of Darkness
Année de production : 1966

Deux couples de touristes anglais, les frères Kent et leurs épouses, sont en voyage dans les Carpates. Une nuit, dans une auberge, ils rencontrent un prêtre qui leur demande d’éviter la ville de Karlsbad. Ignorant ce conseil, les voyageurs poursuivent leur trajet mais ils sont soudainement abandonnés par leur cocher effrayé. Une calèche sans conducteur apparaît alors. Les Kent embarquent et sont emmenés au château proche, celui du comte Dracula, qu’on dit disparu depuis dix ans…

Le regretté Christopher Lee reste l’un des interprètes emblématiques du plus célèbre des vampires, qu’il a interprété à dix reprises (dont sept fois pour la Hammer), et pourtant cet amoureux du roman de Bram Stoker a connu beaucoup de désillusions avec le personnage…et surtout avec les scénarios qu’on lui donnait à jouer (j’adore la Hammer mais il faut quand même reconnaître que la plupart des entrées de la série ne savent pas trop quoi faire avec Dracula). C’est notamment pour cela qu’il a attendu sept ans pour le personnifier à nouveau après le succès du Le Cauchemar de Dracula (car il n’y a pas de Dracula dans Les Maîtresses de Dracula, le deuxième long métrage de la saga sorti en 1960).

 

 

 

Dracula, Prince des Ténèbres continue une certaine tradition, celle de ne pas trop montrer son grand méchant. Mais là on peut dire que l’exposition prend son temps puisque Dracula est ressuscité à la 45ème minute, soit à la moitié du métrage. Dans ce film, Dracula ne prononce pas un seul mot. Il y a deux sons de cloches : d’après Christopher Lee, les répliques étaient si médiocres qu’il n’a pas voulu les prononcer…mais selon le scénariste Jimmy Sangster (qui a signé l’histoire sous le pseudonyme de John Sansom), il n’a jamais écrit de dialogues pour Dracula. Ambiance !

S’il ne parle pas et apparaît relativement peu, Dracula a toujours une présence indéniable, grâce au charisme de Christopher Lee : une force de la nature, puissante, hypnotique, animale avec ses yeux rouges et ses canines dégoulinantes, mais aussi indéniablement sensuelle avec son langage corporel et l’ajout de la dimension sexuelle absente de la version de Bela Lugosi (qui s’exprime ici par la scène de la séduction de Diana Kent, totalement sous l’emprise du vampire).

 

 

 

Le scénario a ses faiblesses (est-ce pour cette raison que Jimmy Sangster, l’un des artisans du style Hammer, a cette fois utilisé un pseudonyme ?) mais le film de Terence Fisher, maître du genre, offre tout ce qu’on peut attendre d’une production de la Hammer : une atmosphère menaçante, une photographie flamboyante, des décors splendides, des plans marquants (comme la résurrection de Dracula), une musique envoûtante.

Il manque tout de même un adversaire digne d’un Peter Cushing. Mais j’aime bien la personnalité du père Sandor joué par Andrew Keir, qui sera ensuite Quatermass dans Les Monstres de l’Espace. Les scènes qui se déroulent dans son abbaye sont d’ailleurs l’occasion de placer une petite référence à Bram Stoker, avec un personnage excentrique inspiré par le mangeur de mouches Renfield.

 

 

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