Retour vers le passé : Event Horizon, le vaisseau de l'au-delà (1997)

 

REALISATEUR

Paul W.S. Anderson

SCENARISTE

Philip Eisner

DISTRIBUTION

Laurence Fishburne, Sam Neill, Kathleen Quinlan, Joely Richardson, Jason Isaacs, Sean Pertwee…

INFOS

Long métrage américain/britannique
Genre : science-fiction/horreur
Titre original : Event Horizon
Année de production : 1997

En l’an 2047, le vaisseau de sauvetage Lewis & Clark est envoyé récupérer l’épave du vaisseau Event Horizon, disparu mystérieusement sept ans plus tôt pendant son voyage inaugural. L’Event Horizon a été conçu pour voyager plus vite que la lumière grâce à son réacteur gravitationnel qui se trouve être un trou noir artificiel capable d’ouvrir un passage dimensionnel pour se rendre en n’importe quel point de l’univers. Mais de quel endroit l’Event Horizon a-t-il pu revenir ? Les membres de l’équipage du Lewis & Clark commencent alors à être la proie de visions cauchemardesques…et ils ne s’attendaient pas à la terrifiante vérité…

Suite au succès de Mortal Kombat, son second long métrage, Paul W.S. Anderson s’est vu proposer plusieurs gros projets comme The X-Files : Le Film et X-Men. Mais le réalisateur britannique était plus intéressé par la perspective de tourner un film d’horreur et le projet Event Horizon proposé par la Paramount lui permettait de s’y frotter tout en mariant deux genres. Le pitch initial était « une maison hantée dans l’espace » et les premières versions du script impliquaient des créatures tentaculaires venant d’une autre dimension.

 

 

Pour éviter les inévitables comparaisons avec Alien, cet élément a été réécrit pour faire du vaisseau même l’objet d’une « possession ». Le lieu est vivant, il suinte le mal et par sa mise en scène et la photographie de feu Adrian Biddle (qui fut d’ailleurs le chef opérateur du Aliens de James Cameron), Paul W.S. Anderson a su installer une atmosphère anxiogène qui joue dans un premier temps sur des manifestations aux limites de la perception avant de devenir nettement plus explicite dans la description des horreurs qui attendent les astronautes…

Cette scène en elle-même est très efficace, en insistant sur des sons qui créent le malaise et des images repoussantes dévoilées par intermittence dans un vieil enregistrement. Mais le passage, connu sous l’appellation bloody orgy, était paraît-il plus perturbant dans le premier montage du film car plus long et encore plus gore. Suite aux réactions négatives d’une première projection-test, le studio a demandé à Paul W.S. Anderson de mettre la pédale douce sur la tripaille et après toutes les coupes demandées, son premier montage de 2h10 a abouti à un long métrage de 96 mn.

 

 

Paul W.S. Anderson savait que ce premier montage était trop long et à retravailler mais selon lui, la version approuvée par le studio était beaucoup trop courte et cela se ressent parfois à la vision vu l’enchaînement de certaines actions. Mais le peu de temps accordé à la post-production ne lui a pas permis de peaufiner encore plus son film (la sortie a même été avancée quand le Titanic de James Cameron a pris du retard). Le suspense est toujours aussi prenant, avec une distribution solide et des scènes-choc qui font leur petit effet. Il y a même vers la fin un côté Hellraiser dans l’espace nettement plus convaincant que la virée des cénobites dans l’espace dans Hellraiser : Bloodline.

Un peu trop expédiée, l’exploitation de Event Horizon : Le Vaisseau de l’Au-Delà s’est soldée par un flop avant le long métrage connaisse un joli succès en DVD et un petit statut culte qui aurait pu justifier un director’s cut mais un mauvais archivage a rendu inutilisable le métrage charcuté à l’époque. Event Horizon reste pour moi le meilleur travail de son réalisateur…et vu sa filmographie, il le restera encore longtemps (j’aime bien son Soldier avec Kurt Russell, qui a eu lui aussi ses problèmes de production…et ses films des années 2000 alternent entre le bourrin sympa et le bourrin insupportable).

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