Retour vers le passé : Dune (1984)

 

REALISATEUR & SCENARISTE

David Lynch, d’après le roman de Frank Herbert

DISTRIBUTION

Kyle MacLachlan, Francesca Annis, Sean Young, Jurgen Prochnow, Kenneth McMillan, Brad Dourif, José Ferrer, Linda Hunt, Virginia Madsen, Jack Nance, Freddie Jones, Everett McGill, Brad Dourif, Patrick Stewart, Paul Smith, Dean Stockwell, Max Von Sydow, Sting…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction
Année de production : 1984

Arthur P. Jacobs fut le premier producteur à acquérir les droits cinématographiques du Dune de Frank Herbert (nous étions alors en 1971 et deux romans étaient disponibles) dans l’optique de développer une nouvelle franchise de science-fiction après la fin de la saga de La Planète des Singes. Le premier metteur en scène envisagé fut David Lean mais le projet tomba rapidement à l’eau suite au décès soudain de Arthur P. Jacobs. L’adaptation avortée la plus célèbre est la suivante et elle a même fait l’objet d’un très bon film documentaire sorti en 2013, Jodorowsky’s Dune.

En 1976, Dino de Laurentiis rachète les droits au consortium français qui a tenté de financer la version de Alejandro Jodorowsky…mais comme rien n’est simple avec Dune, le mogul italien a du s’y reprendre à deux fois. Ridley Scott fut d’abord engagé mais le réalisateur d’Alien quitta le navire après sept mois de développement (le coeur n’y était plus après le décès de son frère aîné des suites d’un cancer). Bien décidé à porter Dune sur grand écran, Dino de Laurentiis renégocia les droits au début des années 80 et c’est sa fille Raffaella qui décida de proposer le poste de metteur en scène à David Lynch après avoir vu Elephant Man. David Lynch n’avait jamais lu le bouquin et il se dit qu’il n’était pas très intéressé par la science-fiction. Pourtant, il accepta…ce qu’il finira par regretter, déclarant même à plusieurs reprises qu’il n’aurait jamais du réaliser Dune.

 

 

 

Je l’avoue, je n’ai jamais lu Dune, que ce soit le roman originel, les suites ou autres préquelles. Je ne connais cet univers que par le long métrage de David Lynch (en attendant celui de Denis Villeneuve…j’ai bien vu la mini-série de 2000 avec William Hurt mais je n’en ai plus aucun souvenir). Le film a été globalement descendu par la critique à sa sortie mais j’ai toujours été marqué par ses images depuis mon premier visionnage (les vers géants et le Navigateur de la Guilde Spatiale sont des créatures qui font leur petit effet quand on a douze ou treize ans). Les principales informations sont bien présentées, les différentes planètes et clans (les Atréides, les Harkonnens…) et l’importance de l’Epice, la substance la plus convoitée de l’univers, que l’on ne trouve que sur un seul endroit, Arakis, la planète des sables.

Après cette introduction, la narration devient un peu plus problématique, au moins dans son premier acte. Il y a beaucoup de choses à mettre en place et une grande partie a été perdue en salle de montage car au final les visions de David Lynch et de Dino et Raffaella de Laurentiis étaient trop différentes. Des passages ont été retirés et d’autres ajoutés pour simplifier (peine perdue, certaines critiques ont trouvé Dune « incompréhensible ») ou concentrer de nombreux éléments pour que le film ne soit pas trop long (Lynch voulait une durée d’environ 3 heures contre les 2h15 du montage final demandé par les producteurs et les studios) et cela se ressent dans la fluidité du déroulement du récit. Ce sont les De Laurentiis qui ont aussi imposé un voice-over pour entendre les pensées des protagonistes, procédé que je déteste ici car suremployé (la plupart de ces interventions sont carrément inutiles).

 

 
 

Mais pour moi Dune n’est pas un mauvais film. Il a certes de nombreux défauts mais il a aussi pas mal de qualités à faire valoir. Sa distribution est excellente, du débutant Kyle MacLachlan (qui deviendra l’un des acteurs fétiches de David Lynch) à Kenneth McMillan en ignoble baron Harkonnen (qui m’avait bien traumatisé gamin) en passant par Jurgen Prochnow (digne Duc Leto), Francesca Annis (superbe Jessica) ou encore Paul Smith, Patrick Stewart, Brad Dourif et Max Von Sydow. Quel casting…il n’y a guère que le personnage joué par Sting que je n’ai jamais trouvé intéressant…

L’ambiance est parfois (très) étrange, l’environnement est souvent violent (la décadence et la pourriture qui suinte littéralement des Harkonnen) et il y a pas mal de visuels qui dégagent une belle puissance. Si certains effets n’ont pas supporté le poids des ans (les boucliers par exemple), les quelques scènes spatiales sont assez belles et les plans avec les vers des sables sont toujours impressionnants et font partie des séquences les plus spectaculaires de Dune !

 

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