Retour vers le passé : Jeu de Massacre (1967)

 

REALISATEUR & SCENARISTE

Alain Jessua

DISTRIBUTION

Jean-Pierre Cassel, Claudine Auger, Michel Duchaussoy…

INFOS

Long métrage français
Genre : comédie dramatique/suspense
Année de production : 1967

Pierre Meyran (Jean-Pierre Cassel) écrit des romans d’aventures et des bandes dessinées. ll travaille avec sa femme Jacqueline (la très belle Claudine Auger, James Bond Girl dans Opération Tonnerre), qui est aussi sa dessinatrice. Les finances du couple dépendent des ventes et de l’inspiration de Pierre, qui ont connu des jours meilleurs. Un soir, Pierre et Jacqueline reçoivent la visite d’un certain Bob (Michel Duchaussoy), un suisse qui prétend avoir vécu de nombreuses aventures, toutes inspirées par les écrits de Pierre.

 

 

Pierre et Jacqueline n’arrivent plus à se débarrasser de Bob…mais comme le bonhomme, qui est très certainement mythomane (et un peu dérangé), est très riche, les époux commencent à profiter de sa générosité (après un dîner qui se conclut de manière très étrange) et acceptent sa proposition d’aller s’installer dans sa demeure suisse pour travailler sur leur nouvelle bande dessinée…

Jeu de Massacre est le deuxième long métrage (sur neuf) écrit et réalisé par Alain Jessua, représentant d’un cinéma français qui sortait des sentiers battus (Traitement de chocLes ChiensFrankenstein 90…). Comme la plupart de ses réalisations, Jeu de Massacre est une oeuvre inclassable qui mêle les genres en installant progressivement une atmosphère très particulière. L’ensemble est tout de même inégal. Je trouve par exemple que la première partie, qui sert à montrer à quel point Bob peut être imprévisible, est assez laborieuse.

 

 

L’intrigue devient plus intéressante quand Pierre décide de s’inspirer de Bob pour le personnage principal de sa bande dessinée, Le Tueur de Neuchâtel. Au fur et à mesure, Bob s’identifie tellement à cet univers fictif qu’il en suit le scénario dans la vraie vie. Fiction et réalité se brouillent alors de façon troublante dans un dernier acte plus nerveux (à un tel point que même Jacqueline se laisse prendre au jeu), ce qui est retranscrit de manière très dynamique à l’écran par les inserts des dessins du psychédélique Guy Peellaert (Les Aventures de Jodelle, Pravda la surviveuse…).

Malgré ses défauts et ses aspects très datés (comme l’insupportable thème musical principal qui revient à plusieurs reprises), Jeu de Massacre joue une partie intrigante et décalée menée par un drôle de triangle : un auteur à l’égo surdimensionné (au final, le plus retors de tous), une créatrice qui ressent un besoin d’évasion malgré le danger et un menteur pathologique et pathétique qui cherche à se réinventer continuellement.

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