Retour vers le passé : Robocop 2 (1990)

 

 

REALISATEUR

Irvin Kershner

SCENARISTES

Frank Miller et Walon Green

DISTRIBUTION

Peter Weller, Nancy Allen, Tom Noonan, Dan O’Herlihy…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction/action
Année de production : 1990

Suite au succès de Robocop, le réalisateur Paul Verhoeven et les scénaristes Ed Neumeier et Michael Miner furent approchés par Orion Pictures pour un possible numéro 2. Mais Verhoeven n’était pas intéressé par le type de suite que voulait le studio et il a choisi Total Recall pour son projet suivant. Certaines idées de Neumeier et Miner ont plu mais face aux délais imposés, le duo s’est retiré de cette continuation des aventures de leur création. Reconnaissant l’influence des comic-books sur le héros, le studio s’est tourné vers des noms bien connus des lecteurs. Il se dit que Alan Moore a refusé avant que le producteur Jon Davison porte son choix sur Frank Miller, alors l’un des auteurs les plus en vue du moment (Batman : The Dark Knight returns, Daredevil : Born Again, Elektra Assassin…).

Selon plusieurs sources, les producteurs ont apprécié le premier script de Frank Miller…tout en reconnaissant qu’il était « infilmable » en l’état. Alex Cox (Sid & Nancy), l’un des premiers réalisateurs envisagés, a déclaré avoir détesté le scénario, le trouvant « réactionnaire et détestable ». Tim Hunter (Le Fleuve de la Mort) a été engagé et a travaillé plusieurs semaines avec Frank Miller sur les réécritures. Mais le studio en demandait trop et les fameuses « différences créatives » ont précipité le départ de Tim Hunter. Le vétéran Walon Green (La Horde SauvageLe Convoi de la Peur…) a massivement réécrit le script, tout en gardant des éléments amenés par Frank Miller (comme le controversé Hob, criminel âgé de 12 ans). Et peu de temps avant le début de la production, Irvin Kershner (L’Empire contre-attaque) a accepté de diriger ce qui est devenu son tout dernier film.

 

 

La pré-production fut compliquée et des désaccords ont ponctué le tournage, Peter Weller (Murphy) et Nancy Allen (cette pauvre Lewis a encore raté sa chance d’être un peu plus développée) s’étant montrés très critique sur la tournure prise par l’histoire. Mais même si je suis d’accord avec certains points, notamment sur le fait que Robocop 2 n’arrive pas à la cheville de l’original, je trouve qu’il vaut mieux que les critiques très mitigées qu’il a reçues à l’époque. Oui, ce numéro 2 est plus violent, plus sanglant, mais au-delà de ce qui a été décrit comme une surenchère, la satire est hargneuse (parfois même plus que dans le premier) et l’humour fait souvent mouche.

Robocop doit faire face à deux menaces principales. La première est Cain, le gourou d’une secte qui contrôle le trafic d’une nouvelle drogue appelée Nuke (tiens, tiens…). J’aime bien l’acteur Tom Noonan (Le Sixième SensMonster Squad…), mais son Cain est tout de même moins charismatique que cette belle ordure de Clarence Bodiker. Je préfère les portraits des cadres de l’OCP, des crapules en costume-cravate prêts à tout pour le profit, comme précipiter la ruine de Détroit pour pouvoir la privatiser et la contrôler. Après la mort de Dick Jones (Ronny Cox dans Robocop), le « vieil homme » campé par Dan O’Herlihy en profite pour prendre plus d’importance et se montrer plus ouvertement impitoyable (trait de caractère plus suggéré dans le précédent). L’OCP veut aussi créer un nouveau Robocop, plus malléable…mais les choses ne vont pas se passer comme prévu…

 

 

La vision de la télévision est toujours aussi irrésistible (les interventions des journalistes aux différentes crises…et les publicités sont meilleures, dans le registre humour noir) et les premières minutes (une vieille femme est volée par un homme qui se fait ensuite piquer sa rapine par deux prostituées qui fuient devant l’explosion d’une armurerie) donnent bien le ton de cette seconde entrée de la série menée tambour battant. Bons trucages également, entre un costume plus léger pour Robocop, ce qui a facilité les mouvements de Peter Weller, et l’utilisation de la stop-motion pour le « Robocop II » (même si je ne suis pas fan de son design). Le leitmotiv de Basil Poledouris m’a par contre manqué, la musique de Leonard Rosenman n’a clairement pas le même impact.

Si l’expérience a du être assez frustrante pour lui, Frank Miller a traîné régulièrement sur le tournage. On le voit même à l’écran dans un petit rôle non crédité, celui de Frank, un chimiste qui travaille sur la drogue Nuke pour Cain.

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