Retour vers le passé : Démons (1985)

 

REALISATEUR

Lamberto Bava

SCENARISTES

Dario Argento, Dardano Sacchetti, Lamberto Bava et Franco Ferrini

DISTRIBUTION

Urbano Barberini, Natasha Hovey, Fiore Argento, Karl Zinny…

INFOS

Long métrage italien
Genre : horreur
Titre original : Dèmoni
Année de production : 1985

Lamberto Bava est toujours resté dans l’ombre de son illustre papa, le maestro Mario Bava. Sa carrière de réalisateur comporte peu de titres marquants (et sur ceux que j’ai vus, Démons reste le plus intéressant). Sa première mise en scène en solo (après avoir aidé son père sur Les Démons de la Nuit sans être crédité), Baiser Macabre, est très inégale et ses deux films de 1984, Blastfighter l’exécuteur et Apocalypse dans l’océan rouge sont à ranger au rayons nanars. Lamberto Bava a ensuite envisagé de tourner un film à sketches dans la tradition des Trois Visages de la Peur de son padre mais sur les trois histoires une seule lui plaisait vraiment, celle qui voyait les spectateurs d’un cinéma attaqués par des monstres sortis de l’écran.

Avec son co-scénariste Dardano Sacchetti (vétéran du cinoche de genre italien qui a notamment régulièrement collaboré avec Lucio Fulci), Lamberto Bava a écrit un traitement qu’il a proposé à plusieurs producteurs…et c’est finalement Dario Argento (l’envie de se remettre à la production le titillait sept ans après le Zombie de George Romero) qui a accepté de superviser Démons, tout en participant au remaniement du script pour lui donner une approche plus directe, plus « rentre-dedans ».

 

 

Ces retouches n’ont pas totalement plus à Dardano Sacchetti mais ce n’était pas une mauvaise initiative tant Lamberto Bava est loin d’être à la hauteur du grand Mario pour ce qui est de la création d’atmosphère (la première scène de Démons le montre bien). L’exposition est un brin laborieuse et l’interprétation n’est pas très relevée (c’est le moins que l’on puisse dire…je comprends pourquoi Fiore Argento, l’autre fille de Dario, a eu une très, très courte carrière d’actrice). Démons passe à la vitesse supérieure quand démarre le film dans le film et que l’histoire projetée (deux couples libèrent une force démoniaque…très Evil Dead) commence à infecter les spectateurs présents dans la salle, un chaos débutant après une astuce visuelle aussi simple qu’efficace.

Il ne faut pas chercher ici une quelconque cohérence…Démons est un délire bordélique (les différentes pistes, comme le concept du « cinéma maudit », ne sont jamais creusées et le final est sans queue ni tête) qui emprunte autant au survival et au film de zombie qu’au giallo et au film d’action. Lamberto Bava se montre plus inspiré quand le massacre commence : c’est rythmé, tendu, un spectacle bis divertissant, grotesque et généreux dans le gore qui tâche.

 

 

Sur ce point, le travail du responsable des effets spéciaux Sergio Stivaletti, qui venait de débuter sur le Phenomena de Dario Argento, est à souligner. Les maquillages sont excellents et dégoulinants et les apparitions des créatures sont souvent l’occasion de plans complètements dingues (dont certains totalement gratuits mais bien dans le ton de l’ensemble). La bande-son est bien péchue, avec des morceaux de Mötley Crüe, Billy Idol, Rick Springfield, Go West ou encore Saxon, en plus des compositions de Claudio Simonetti.

Le succès de Démons a été suivi par un numéro 2 (qui n’est pas une suite directe) avec la même équipe aux commandes. Quant aux Démons 3 à 6, ce sont juste des retitrages pirates qui cachent des films qui n’ont rien à voir avec ceux de Lamberto Bava.

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