Retour vers le passé : Insomnies (2000)

 

REALISATEUR & SCENARISTE

Michael Walker

DISTRIBUTION

Jeff Daniels, Emily Bergl, Julian McMahon, Molly Price, Gil Bellows…

INFOS

Long métrage américain/canadien/français
Genre : drame/horreur
Titre original : Chasing sleep
Année de production : 2000

Une nuit, alors qu’il tente de trouver péniblement le sommeil, Ed Saxon, professeur de littérature dans une petite ville de province, se rend compte que sa femme n’est toujours pas rentrée. Il s’inquiète et appelle la police mais selon la procédure, il faut attendre 72 heures avant de déclarer la disparition. Un inspecteur lui rend tout de même visite le jour d’après pour prendre son témoignage…

Une déclaration qui n’est pas sans contradictions, surtout quand on se rend compte que Ed avait omis de dire que sa femme entretenait une relation avec un de ses collègues, un professeur de sport. Les heures passent, Ed prend trop de pilules, perd le sens du temps et des réalités. Et il ne dort plus du tout…

 

 

Ed ne sort plus de sa maison, qui est le décor quasi-unique du film et un personnage à part entière. La demeure se fait littéralement le reflet de la détérioration mentale de Ed, une idée aussi simple qu’efficacement mise en scène, avec ces murs suintants qu’il est facile de déchirer pour en révéler les recoins les plus sombres. Le travail sur les sons est excellent et participe pleinement à l’atmosphère pesante de l’ensemble, tout comme le rythme volontairement (très, très) lent.

La situation est telle qu’il est difficile de se faire une idée du temps qui passe, les journées et les nuits de Ed s’étirant dans un cauchemar sans fin. L’horreur est surtout psychologique mais lorsque les hallucinations (souvent grotesques) prennent le dessus, les visuels créent un véritable malaise. La révélation ne surprend pas vraiment mais cette incursion dans un cerveau fatigué et dérangé est prenante malgré sa langueur qui peut déstabiliser (ce n’est pas le genre de film qui file la patate, hein).

 

 

Insomnies, premier long métrage de Michael Walker (qui n’a pas eu une grosse carrière par la suite) est porté par Jeff Daniels, un excellent acteur qui livre ici une composition fascinante. Il est de presque tous les plans et il est magistral en homme torturé qui ne fait plus la différence entre cauchemar et réalité. Les acteurs secondaires, dont Zach Grenier, Emily Bergl et Gil Bellows, offrent également des interprétations solides dans ce suspense étouffant.

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