Retour vers le passé : Hellraiser IV (1996)

 

REALISATEUR

Alan Smithee (Kevin Yagher et Joe Chappelle)

SCENARISTES

Peter Atkins et Rand Ravich

DISTRIBUTION

Bruce Ramsay, Valentina Vargas, Doug Bradley, Kim Myers, Adam Scott…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Hellraiser IV - Bloodline
Année de production : 1996

Hellraiser IV est le dernier film de la franchise sur lequel Clive Barker a été impliqué (en attendant un potentiel reboot). C’est à lui que l’on doit la structure en trois actes correspondant à trois périodes différentes ainsi que l’idée d’un piège géant élaboré pour piéger Pinhead à jamais (Bloodline avait été pensé comme le chapitre final…mais dans les sagas horrifiques, le terme « chapitre final » n’est jamais à prendre au pied de la lettre). Peter Atkins, le scénariste de Hellraiser II : Les Ecorchés et Hellraiser III, est alors chargé d’écrire un scénario qui a été décrit comme « la plus ambitieuse des suites de Hellraiser ». Mais c’est là que les problèmes ont commencé…

Comme Miramax n’a pas pu rassembler le budget nécessaire, les ambitions ont été revues à la baisse. Parmi les réalisateurs envisagés, Stuart Gordon a failli réaliser le film mais a finalement refusé suite aux fameuses « différences créatives ». Le spécialiste des effets spéciaux Kevin Yagher a alors été engagé pour ce qui est devenu son unique expérience derrière la caméra pour le grand écran (après deux épisodes de la série Les Contes de la Crypte). La production peut alors commencer…un tournage si compliqué que Doug « Pinhead » Bradley l’a surnommé « The shoot from Hell »

 

 

Hellraiser IV est tout de même terminé dans les temps…mais le premier montage de 110 minutes déplaît tellement aux pontes de Miramax que des modifications sont demandées. Joe Chappelle (Halloween VI) tourne de nouvelles scènes écrites par Rand Ravich (Candyman II), le nouveau monteur modifie l’ordre des séquences (notamment pour que Pinhead apparaisse plus tôt) et le montage final est réduit à 85 minutes. Une version tellement différente de la sienne que Kevin Yagher demande à ce que son nom soit retiré du générique pour être remplacé par le pseudonyme souvent utilisé dans ces situations, Alan Smithee.

Et que vaut donc ce Hellraiser IV tripatouillé de partout ? Cela ne commençait pas si mal avec un flashback remontant à la création de la fameuse Boîte de Lemarchand et les conditions qui en ont fait un passage vers l’Enfer. Cette séquence en particulier est la seule qui retrouve vraiment l’atmosphère des deux premiers longs métrages avec la scène de l’invocation d’une démone, un personnage fascinant de prime abord (et campée par la belle Valentina Vargas) mais qui finira par être sous-utilisée à cause des nombreuses réécritures. Cette « princesse Cénobite », Angélique, suivra les descendants de Lemarchand à l’époque moderne. Elle récupère la boîte (dans un lien avec la fin du III) et fait revenir Pinhead. Un segment qui manque d’intensité (à peine sauvé par les bons effets de maquillage), qui ne fait que jouer sur des recettes éprouvées…

 

 

Le troisième acte, retravaillé pour en faire un fil rouge, se déroule dans le futur…et dans l’espace (oui, comme Jason et le Leprechaun, les Cénobites se sont aussi rendus là où personne ne vous entend crier). La prestation de Doug Bradley, qui en impose toujours dans le rôle de Tête d’Aiguille, n’empêche pas cette partie de sombrer dans les défauts habituels des innombrables sous-Alien aux décors cheap. Bref, une bouillie scénaristique, avec de rares fulgurances…

Avec ce quatrième volet, c’en était fini pour Hellraiser au cinéma. Miramax/Dimension, puis Lionsgate, ont continué à décliner les épisodes sans les rattacher à la continuité de la tétralogie d’origine. Au total, six Hellraiser sont sortis directement en vidéo entre 2000 et 2018 (pour la petite histoire, Scott Derrickson a réalisé son premier film avec Hellraiser : Inferno et un Henry Cavill alors inconnu joue dans Hellraiser : Hellworld). Et ce n’est certainement pas fini car Clive Barker va récupérer les droits américains de la franchise inspirée par ses créations…

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