Retour vers le passé : L'Armée des 12 Singes (1995)

 

REALISATEUR

Terry Gilliam

SCENARISTES

David Webb Peoples et Janet Peoples, d’après La Jetée de Chris Marker

DISTRIBUTION

Bruce Willis, Madeleine Stowe, Brad Pitt, Christopher Plummer…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction
Titre original : 12 monkeys
Année de production : 1995

En 1996, un virus d’origine inconnue a causé la mort de 5 milliards de personnes, les survivants étant forcés de se réfugier sous Terre. Plus de 30 ans plus tard, des scientifiques utilisent des prisonniers pour recueillir des informations à la surface mais aussi dans le passé, même si la technologie qui permet de voyager dans le temps n’est pas encore perfectionnée. L’un des ces détenus, James Cole, est envoyé en 1995 pour se renseigner sur « l’Armée des Douze Singes », une organisation composée d’activistes pour la défense des animaux, qu’on accuse d’avoir libéré le virus…

Réinvention du court-métrage français La Jetée de Chris Marker (1962), L’Armée des Douze Singes est un film sur le destin, sur la nature des souvenirs, sur la perception de la réalité. Un film sur la nostalgie, mais aussi sur la décadence, la folie, l’échec, la mort, le recommencement. Le héros, James Cole, est projeté dans un monde qu’il avait quitté lorsqu’il n’était encore qu’un enfant et dont il connaît à peine les usages. Seuls quelques bribes lui reviennent, une chanson, une info vue à la télé, mais à part cela Cole vit dans une confusion permanente, dans un passé qui est de toute façon bien confus lui-même…

 

 

 

Il faut dire aussi que les incertitudes du voyage dans le temps n’arrangent pas son état, les erreurs de calcul des savants ne l’envoyant pas à la bonne date, d’abord en 1990 (où il rencontre pour la première fois ce cinglé de Jeffrey Goines et la belle docteur Railly) puis en pleine Première Guerre Mondiale avant d’atteindre finalement son objectif. Terry Gilliam avait été impressionné par le mélange de force et de vulnérabilité du personnage de John McClane dans Piège de Cristal et ce sont des éléments que l’on retrouve également ici dans l’interprétation de Bruce Willis, mais avec une dimension plus tragique et torturée compte-tenu du caractère inéluctable des visions de James Cole.

Alors star en devenir, Brad Pitt étonne par sa composition hallucinée. Jeffrey Goines représente l’imprévisibilité, une piste que l’on pense majeure mais qui détourne du véritable but…et il excelle en élément perturbateur. Le trio vedette est complété par Madeleine Stowe, qui incarne en quelque sorte le seul point d’ancrage de James Cole dans toute cette folie. Une histoire d’amour va naître, mais une romance empreinte de tristesse (sentiment amplifié par l’emploi des images du Sueurs Froides d’Hitchcock dans des scènes-clés), d’urgence, comme si les deux protagonistes savaient déjà qu’il allait leur rester très peu de temps, ce qui est assez poignant.

 

 

 

Echaudé par ses relations avec la Universal à l’époque de Brazil, Terry Gilliam a cette fois pu obtenir le final cut. Tout en restant dans les limites d’un budget qui n’était pas énorme pour un film de ce genre (un peu moins de 30 millions de dollars), Terry Gilliam a pu maîtriser sa vision du script de Janet et David Peoples (le co-scénariste de Blade Runner). La direction artistique est impeccable (entre les décors de Philadelphie, parfaits pour représenter la première étape de ce monde qui court à sa perte, et la froideur du futur contrôlé par les savants), le thème musical de Paul Buckmaster est mémorable et le suspense ne se relâche jamais jusqu’au bouleversant final…une réussite, couronnée par un succès au box-office en 1996 !

I found my thrill
On Blueberry Hill
On Blueberry Hill
When I found you
The moon stood still
On Blueberry Hill
And lingered until
My dream came true

 

 

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