Retour vers le passé : Les insatisfaites poupées érotiques du Dr Hichcock

 

REALISATEUR

Fernando di Leo

SCENARISTES

Fernando di Leo et Nino Latino

DISTRIBUTION

Klaus Kinski, Margaret Lee, Rosalba Neri, John Karlsen…

INFOS

Long métrage italien
Genre : horreur/érotique
Titre original : La bestia uccide a sangue freddo
Année de production : 1971

Dans un château de la campagne italienne, le professeur Osterman dirige une clinique de luxe dont les patientes sont toutes des femmes souffrant de divers troubles psychologiques. L’histoire (ou plutôt le semblant d’histoire) suit particulièrement quatre d’entre elles. Ruth (Gioia Desidera) est la dernière venue, pour soigner ses accès de violence incontrôlables. Cheryl (jouée par Margaret Lee, actrice britannique qui débuta dans Maciste contre les Monstres en 1962) est déclarée guérie mais quelque chose la retient. Peut-être est-ce l’attirance qu’elle ressent envers son docteur incarné par un Klaus Kinski tout en retenue (ce qui n’est pas souvent arrivé…mais il n’a pas non plus l’air très inspiré par son rôle)…

Mara (Jane Garrett) est agoraphobe et la seule présence qu’elle supporte est celle de l’infirmière Helen, qui a des méthodes très…intimes pour gagner la confiance de sa patiente. Et la superbe Rosalba Neri, très appréciée des amateurs d’eurotrash (Les Vierges de la Pleine LuneLady Frankenstein, cette obsédée sexuelle…), est Anne, une nymphomane qui tente de séduire tous ceux qu’elle croise, des infirmiers au jardinier qui ne résistera pas longtemps à ses charmes…

 

 

La sécurité de la clinique est inexistante car chaque soir, une silhouette vêtue de noir se promène dans les couloirs, en quête de victimes. Par leur atmosphère, ces scènes évoquent le giallo mais il n’y a pas à se tromper et la séquence pré-générique donne le ton : Les Insatisfaites Poupées érotiques du Dr Hichcock est avant tout un film érotique mâtiné d’horreur. La caméra de Fernando di Leo (qui signera ensuite plusieurs polars, dont Milan Calibre 9 et Le Boss) s’attarde langoureusement sur les corps dénudés de ces dames, alignant les plans nichons et les plans foufounes avec le même entrain qu’un Jess Franco dans ses oeuvres (mais un peu mieux mis en images tout de même).

Il ne se passe pas grand chose pendant une bonne partie du métrage, d’où l’impression de lenteur. Le réalisateur se repose principalement sur l’ambiance particulière qui règne dans cette clinique reculée, sème des fausses pistes en utilisant des effets très datés avant de mettre un peu plus l’accent sur le gore dans le dernier acte. L’érotisme est d’ailleurs plus convaincant et troublant que toute l’intrigue extrêmement décousue (il y a des visuels soignés mais l’ensemble est vraiment sans queue ni tête) autour du tueur qui culmine dans un final hallucinant, aussi gore que grotesque.

 

 

La bestia uccide a sangue freddo est sorti en France sous un titre joliment racoleur, Les Insatisfaites Poupées érotiques du Dr Hichcock (parfois mal orthographié en Hitchcock)…alors qu’il n’y aucun docteur de ce nom dans cet établissement. Le distributeur a peut-être voulu rattacher, même artificiellement, le long métrage de Fernando di Leo au diptyque des sixties de Riccardo Freda (L’effroyable secret du Dr Hichcock et Le Spectre du Professeur Hichcock). Pour rajouter à la confusion, ce représentant assez croustillant dans son genre du bis transalpin est sorti en VHS puis en DVD sous deux retitrages différents, La Clinique des Ténèbres et La Clinique Sanglante.

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