Retour vers le passé : Death Machine (1994)

 

REALISATEUR & SCENARISTE

Stephen Norrington

DISTRIBUTION

Ely Pouget, Brad Dourif, William Hootkins, Richard Brake…

INFOS

Long métrage britannique/japonais
Genre : science-fiction/horreur
Année de production : 1994

L’anglais Stephen Norrrington a débuté sa carrière en tant que spécialiste des effets spéciaux. On retrouve notamment son nom au générique de films comme Le Secret de la PyramideGremlinsAliens : Le RetourAlien 3 ou encore le Hardware de Richard Stanley. En 1994, Norrington a eu l’occasion de réaliser son premier long métrage avec Death Machine, une production à petit budget (à peine trois millions de dollars) nourrie de toutes les références possibles (ce qui donne à l’ensemble un certain côté fanboyesque).

L’entreprise Chaank veut créer la machine de guerre parfaite, mi-humaine, mi-machine. Mais le projet est un échec, entaché de la vie de nombreuses victimes innocentes. L’ingénieur en chef du projet, Jack Dante, sait que ses heures sont comptées. Le psychopathe déchaîne alors sa dernière invention dans les couloirs de la société : le Warbeast, un robot géant qui repère ses proies grâce à leur degré de peur. Face à lui : Cale, la nouvelle conseillère de Chaank; Carpenter, le n°2 de la boîte; et un trio de saboteurs antimilitaristes…



Les noms des personnages de Death Machine m’ont rappelé la méthode de Marc Steven Johnson pour son Daredevil. Sauf qu’ici, ce ne sont pas des créateurs de comics qui sont utilisés pour baptiser les protagonistes mais des metteurs en scène célèbres : Joe Dante, John Carpenter, Ridley Scott et Sam Raimi. Mais pas que…deux des saboteurs s’appellent Weyland et Yutani, patronymes tirés de l’univers Alien. Le catalogue des citations ne s’arrête pas là puisque le scénario recycle aussi bien Aliens et Terminator que RoboCop et Universal Soldier.

L’inspiration est aussi visuelle, Stephen Norrington récupérant ainsi à son compte les éclairages bleus métalliques à la James Cameron et les mouvements de caméra frénétiques à la Sam Raimi pour les points de vue subjectifs. Mais si l’exercice de style tourne le plus souvent à la photocopie pure et simple (l’héroïne devient rapidement une sous-Sarah Connor), cette bisserie fauchée et un brin longuette dans sa première partie n’est pas inintéressante pour autant.

 

 

La photographie souvent très sombre sert un peu de cache-misère pour le manque de moyens mais Stephen Norrington a su tout de même concocter quelques scènes d’action efficaces (dont une bien saignante dans un ascenseur) et le monstre robotique est plutôt bien mis en valeur (toujours dans les limites du budget), entre modèle grandeur nature et miniature animée image par image. Et les quelques touches d’humour bienvenues aident à faire passer les dialogues mal écrits et l’interprétation sans saveur (pas arrangée non plus par le médiocre doublage V.F.). Seul Brad Dourif arrive à tirer son épingle du jeu en cabotinant comme un sagouin…

Stephen Norrington n’a jamais été satisfait du résultat final. Il existe d’ailleurs quatre montages différents de Death Machine, dont son Director’s Cut de 1h51 (la version que j’ai vue dure 1h30). Mais ce premier essai maladroit lui a permis de se faire connaître et d’attirer l’attention du producteur Peter Frankfurt, qui lui a confié la réalisation de Blade, le film qui a marqué le renouveau des adaptations de comics au cinéma en 1998.


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