Retour vers le passé : Starship Troopers (1997)

 

REALISATEUR

Paul Verhoeven

SCENARISTE

Ed Neumier, d’après le roman de Robert A. Heinlein

DISTRIBUTION

Casper Van Dien, Denise Richards, Dina Meyer, Jake Busey, Neil Patrick Harris, Michael Ironside, Clancy Brown…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction
Année de production : 1997

The only good bug is a dead bug !

Dans une interview, le scénariste Ed Neumeier a expliqué que la genèse de Starship Troopers remontait à la fin du tournage de RoboCop en 1986. Un dimanche de repos, il discutait avec Paul Verhoeven d’un peu de tout, d’histoire, de futurs films ensemble. D’après Neumeier, le réalisateur néerlandais, marqué par la période de la Seconde Guerre Mondiale qu’il a vécue étant enfant, a eu cette idée de jeunes allemands décidant de s’engager au parti nazi après leurs études juste parce que ce serait « cool ». Bien entendu, les deux hommes savaient qu’aucun studio n’accepterait de financer ce genre de film…mais revisité sous le prisme de la science-fiction, le pitch se retrouve dans celui de Starship Troopers, tourné dix ans plus tard.

Starship Troopers est inspiré par le roman de Robert A. Heinlein traduit en français sous le titre Etoiles, garde à vous. Verhoeven a avoué que par ennui, il n’avait jamais pu dépasser les deux premiers chapitres. Il a aussi qualifié Etoiles, garde à vous de « mauvais bouquin, très à droite ». Je n’ai jamais lu le livre, je ne peux donc comparer mais si je ne me trompe pas, certains de ses défenseurs ont réfuté les accusations d’apologie de l’impérialisme, du militarisme et du fascisme portées contre l’oeuvre d’Heinlein. Ironiquement, le long métrage de Paul Verhoeven a aussi été mal compris presque 40 ans plus tard…

 

 

Le côté satirique est pourtant présent dès les premières minutes. Paul Verhoeven s’inspire de Leni Riefenthal pour la publicité faisant la promotion de l’Infanterie mobile et les messages de propagande sur le réseau fédéral lavent le cerveau des masses (tout en étant dans la ligne droite des publicités de RoboCop). La Fédération de Starship Troopers est un gouvernement mondial qui s’est retrouvé opposé à une belliqueuse race extraterrestre, les Arachnides, lors de son expansion vers l’Espace. Au sein de la Fédération, les habitants peuvent être soi citoyens, soi civils. Les citoyens ont beaucoup plus de droits que les civils, à condition qu’ils aient effectué leur service fédéral…au péril de leur vie…

Verhoeven et Neumeier jouent brillamment avec l’imagerie fasciste aussi bien pour la critiquer que pour mettre le doigt sur certains aspects de la société américaine…et de l’histoire de l’humanité en général. Dans un monde soi-disant parfait, où tout le monde a l’air de sortir d’un soap-opera (les choix des acteurs principaux…Casper Van Dien, Dina Meyer, Denise Richards, Neil Patrick Harris ou encore Patrick Muldoon, qui sont tous passés par des séries TV populaires…ne sont pas anodins), les hommes se cherchent encore des ennemis. Et au final, après d’innombrables pertes, il faudra même enrôler des enfants pour participer au carnage et tuer encore plus de gros insectes…

 

 

Par ses thèmes, Starship Troopers est donc beaucoup plus profond que ne le laissaient entendre de nombreux critiques à l’époque de sa sortie. Et c’est aussi un spectacle totalement jubilatoire, aussi palpitant du point de vue des combats sur le terrain (action trépidante et bien saignante, avec des références très western…les soldats auront ainsi leur Fort Alamo) que des impressionnantes batailles spatiales. Et comme en plus, la distribution peut aussi compter sur deux de mes seconds rôles préférés, Michael Ironside et Clancy Brown, le plaisir est total jusqu’à la dernière minute et son ultime spot de propagande.

Si Starship Troopers fut un échec à sa sortie, le film a acquis un statut culte avec les années, suffisamment pour initier une franchise composée de deux suites destinées à la vidéo, deux films d’animation également en DTV et une série d’animation. Je crois que j’ai du voir un morceau de Starship Troopers 2 ou 3 à la télé un jour mais je dois avouer que je n’en ai gardé aucun souvenir.

 

Engagez-vous, qu’ils disaient…


 


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