Retour vers le passé : Highlander - Le Gardien de l'Immortalité (2007)

 

REALISATEUR

Brett Leonard

SCENARISTES

Mak Bradley et Steven Kelvin Watkins

DISTRIBUTION

Adrian Paul, Thekla Reuthen, Peter Wingfield, Jim Byrnes…

INFOS

Long métrage britannique/lithuanien
Genre : aventures/fantastique
Titre original : Highlander - The Source
Année de production : 2007

On l’a souvent répété dans ces colonnes : la saga Highlander s’est vite effondrée après le (très) prometteur premier long métrage signé par Russell Mulcahy (que je ne me lasse jamais de revoir). Highlander II et III sont deux catastrophes industrielles, suivies par une refonte de la franchise sous la forme d’une série télévisée qui ne m’a pas emballé à l’époque (j’ai juste suivi quelques épisodes avant de passer à autre chose).

Et donc je n’ai pas compris grand chose à Highlander Endgame, autre ratage devant mettre un terme à l’histoire de l’immortel Duncan McLeod mollement interprété par Adrian Paul. Tout être censé aurait arrêté les frais à ce moment-là…mais les producteurs Peter S. Davis et William N. Panzer n’ont jamais perdu l’espoir de « renouer avec l’esprit du premier film » (phrase toute faite ressortie à chaque nouvelle annonce d’une suite), jusqu’à demander à Russell Mulcahy de rempiler pour ce cinquième opus. Le bonhomme n’est pas resté longtemps sur le projet, peu enclin à renouveler l’expérience de Highlander, le retour.

 

Fuyez, pauvres fous…

 

Highlander - The Source se déroule dans un futur proche, en proie à la violence et au chaos (what else ?). Avec sa tronche de Droopy, Duncan McLeod promène sa tristesse et son ennui dans des décors en ruines d’Europe de l’Est dignes d’un nanar post-apocalyptique italien. Il tente de retrouver Anna, sa femme qui l’a quitté parce qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfant avec lui. Au même moment, un groupe d’immortels est à la recherche de la légendaire Source de l’Immortalité. Il y a Methos, l’un des personnages de la série télévisée; Reggie, le cliché du geek/hacker; Zai Jie, guerrier et archéologue et le Cardinal Giovanni, qui a du exécuter son coiffeur il y a des siècles.

Dès les premières minutes, les choses s’annoncent mal. Les actions simultanées s’enchaînent sans fluidité à cause d’une réalisation médiocre et d’un montage chaotique. Et plus ça avance, plus ça se gâte : c’est alors que surgit le Gardien de la Source, un colosse monstrueux doté de pouvoirs que les autres immortels n’ont pas. Il réussit aussi à être plus mauvais que le reste de la distribution. Ceux qui jouent les héros ne se forcent pas, ils ont juste la tête de ceux qui ont envie que le tournage se termine pour rentrer bien au chaud à la maison…l’inconnu qui incarne (c’est un bien grand mot) le Gardien en fait juste des tonnes à chaque apparition, avec ses mimiques et ses répliques insupportables.

 

Quoi, qu’est-ce qu’ils ont mes cheveux ?

 

Le premier combat entre Duncan et le Gardien se termine sur un match nul. Avec l’aide de son vieil ami le guetteur Joe Dawson, le Highlander finit par rejoindre les immortels dans leur quête de la Source, à laquelle se joint une Anna hantée par des visions. Aux commandes de l’un des pires films de sa carrière (peut-être même le pire d’ailleurs), Brett Leonard (Programmé pour tuerLe Cobaye…) bâcle tout ce qu’il peut bâcler…les décors sont hideux, la photographie l’est encore plus, les choix de mise en scène et de montage sont douteux (ah, le collage très eighties…mais ils faisaient quand même mieux dans les années 80…sur fond de reprise pourrie de Princes of the Universe), les effets spéciaux sont inexistants (et il parait que la chose a coûté plus de dix millions de dollars)…

Après une suite de péripéties moisies (dont un affrontement contre des motards cannibales dans une forêt d’un trou perdu de la Roumanie), Duncan et Anna atteignent enfin la fameuse Source (sorte d’équivalent du « Prix » dans le premier Highlander). Le spectateur qui a eu la force d’arriver jusque là peut alors assister à un combat final hallucinant qui finit d’enfoncer l’entreprise dans des abîmes de médiocrité. Tout est collector : le décor de bout de terre sablonneuse ultra-cheap, les mouvements de dessin animé, les trucages amateurs, les visuels qui agressent les yeux. Je sais que je le répète à chaque fois, mais il n’aurait vraiment du en rester qu’un !

 

Here we are, born to be has-been…

 

Devant le résultat, il a été décidé de ne pas sortir ce naufrage au cinéma comme originellement prévu. Tourné fin 2005, Highlander - Le Gardien de l’Immortalité a été diffusé directement à la télévision américaine en 2007 sur la chaîne Sci-Fi. Pendant une convention Highlander, l’un des producteurs de la série TV a même comparé le film à un « mauvais rêve de Duncan McLeod », histoire d’oublier que ce…truc a vraiment existé. Mais comme le premier clou dans le cercueil des Highlanders avait déjà été planté seize ans auparavant…

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