Retour vers le passé : L'Espion qui m'aimait (1977)

 

Long métrage britannique
Réalisé par Lewis Gilbert
Scénarisé par Christopher Wood et Richard Maibaum
Avec Roger Moore, Barbara Bach, Curt Jürgens, Richard Kiel, Walter Gotell, Caroline Munro, Bernard Lee, Lois Maxwell, Desmond Llewelyn…
Titre original : The Spy who loved me
Année de production : 1977

Nobody does it better
Makes me feel sad for the rest
Nobody does it half as good as you
Baby, you’re the best
I wasn’t lookin’ but somehow you found me
It tried to hide from your love light
But like heaven above me
The spy who loved me
Is keepin’ all my secrets safe tonight

L’Homme aux Pistolets d’or, le deuxième Bond interprété par Roger Moore, fut rentable mais avec des recettes mondiales sous la barre des 100 millions de dollars et des critiques très partagées, ces résultats ont été jugés décevants par les producteurs. Le développement de l’opus suivant a été marqué par plusieurs problèmes (ce qui explique le délai de trois ans entre les deux longs métrages), dont le départ du producteur historique de la série Harry Saltzman, des complications légales avec Kevin McClory (impliqué sur Opération Tonnerre et Jamais plus jamais) et la recherche d’un metteur en scène.

Pour donner un nouveau souffle à la franchise, Steven Spielberg, alors en post-production des Les Dents de la Mer, avait été envisagé avant que sa candidature soit finalement rejetée. Guy Hamilton (qui avait dirigé les trois Bond précédents ainsi que Goldfinger) a donc été appelé en renfort avant de décliner pour aller réaliser Superman (projet qu’il a du abandonner au profit de Richard Donner)…et c’est donc Lewis Gilbert, aux commandes de On ne vit que deux fois en 1967, qui en a profité pour faire son retour sur la franchise (il a ensuite enchaîné avec Moonraker).

 

 

Pour Lewis Gilbert, Vivre et laisser mourir et L’Homme aux pistolets d’or proposaient un portrait de James Bond trop proche de celui de Sean Connery et il a tenu à ce que les scénaristes écrivent un 007 plus adapté à Roger Moore…« très anglais, très charmant, avec un bon sens de l’humour ». Après l’une des nombreuses poursuites en ski de la saga pendant le pré-générique (j’ai cru que je visionnais une nouvelle fois Dangereusement vôtre), James Bond est envoyé enquêter sur la mystérieuse disparition de deux sous-marins nucléaires, une mission qui l’amène à collaborer avec l’agent soviétique Anya Amasova, incarnée par Barbara Bach (dont la carrière s’est presque entièrement déroulée en Italie…elle sera ensuite dans Le Continent des Hommes Poissons et L’Humanoïde).

Même s’il est bien interprété par Curt Jürgens, je ne trouve pas que le méchant de L’Espion qui m’aimait soit particulièrement mémorable…et il partage même des points communs avec l’adversaire suivant de Bond, Hugo Drax de Moonraker. On a affaire à deux mégalomanes qui veulent détruire le monde pour créer une nouvelle société parfaite, la différence avec Karl Stromberg étant que sa civilisation idéale vivra sous la mer (il a même déjà les mains palmées). Stromberg s’est fait voler la vedette par son homme de main, le gigantesque et inarrêtable Requin (inspiré par un personnage de Ian Fleming) campé par Richard Kiel, qui devait à l’origine mourir à la fin du film avant d’être sauvé, le producteur Albert R. Broccoli ayant deviné avec justesse le potentiel du géant pour une suite ainsi que sa popularité.

 

 

En plus des acteurs réguliers de la saga (Bernard Lee, Lois Maxwell, Desmond Llewelyn…L’espion qui m’aimait marque aussi la première apparition de Walter Gotell dans le rôle du Général Gogol), la distribution principale est complétée par la superbe Caroline Munro en pilote/assassin à la solde de Stromberg. Bon, elle n’est présente qu’une dizaine de minutes à l’écran (grrrr…) puisqu’elle disparaît à la fin d’une des dynamiques scènes d’action, qui montent en intensité jusqu’à l’explosif final dans la base sous-marine au design très S.F. de Karl Stromberg.

Tourné pour un budget de 13,5 millions de dollars, L’Espion qui m’aimait a récolté plus de 185 millions de dollars au box-office et faisait partie des Bond préférés de Roger Moore (et il est en effet réussi, très divertissant bien qu’un poil trop long). Le final annonce que Bond allait revenir dans Rien que pour vos yeux…mais comme La Guerre des Etoiles a cartonné, le planning a changé afin d’envoyer 007 dans l’espace dans Moonraker.

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