Critique : Prey (2022)

 

Aventures/fantastique

Long métrage américain

Réalisé par Dan Trachtenberg

Scénarisé par Dan Trachtenberg et Patrick Aison

Avec Amber Midthunder, Dakota Beavers, Dane DiLiegro...

Année de production : 2022


Pendant la production difficile du décevant The Predator de Shane Black en 2018, le producteur John Davis a été approché par Dan Trachtenberg (10 Cloverfied Lane) et son co-scénariste Patrick Aison (qui a notamment travaillé sur les séries Legion et Jack Ryan). Cela faisait deux ans que le duo développait leur propre apport à la franchise et le projet a convaincu le boss du studio qui a alors donné son feu vert. Le but de Trachtenberg était de revenir aux racines de la saga, en confrontant l’ingéniosité d’un humain bien décidé à ne jamais baisser les bras et une menace beaucoup plus puissante et mieux armée.

Présenté comme cela, on reste dans une configuration classique pour un long métrage Predator…et d’un certain côté, ce n’est pas faux. Mais Trachtenberg a su faire simple sans être simpliste. Le contexte et les protagonistes sont efficacement présentés et il y a une belle évolution dans la trajectoire de Naru, cette jeune femme d’une tribu comanche que la place dans sa société destine à être guérisseuse mais qui est déterminée à devenir une chasseuse comme son frère.

 

 

 

Prey n’est pas long quand on le compare à la plupart des films de studios actuels et avec ses 95 mn (sans compter le générique de fin), les auteurs déroulent leur histoire sans temps morts. Les décors naturels sont superbes et impeccablement utilisés, en diffusant une sensation de danger permanente; les rebondissements sont bien dosés et les différentes dynamiques d’équipe (principalement le trio composé par Naru, son frère Taabe et son fidèle toutou) enrichissent l’aspect humain, ce qui permet de vibrer pour les héros de cette lutte pour la survie où tout le monde est une cible.

Amber Midthunder (Legion) se distingue par sa présence, aussi bien dans l’utilisation de ses connaissances que dans la démonstration de ses capacités physiques. Face à elle, l’impressionnant chasseur Yautja est comme il se doit révélé progressivement et j’aime beaucoup son design, plus sauvage; l’adaptation de son arsenal à l’époque du récit, ce qui donne lieu à des affrontements bien saignants; et sa super gueule qui n’est vraiment pas celle d’un porte-bonheur.

 

 

 

Le dernier acte est intense et si sa structure reste sans surprises, le face-à-face est joliment orchestré et l’ultime plan est très beau. Prey rend hommage au diptyque originel à deux reprises, par la reprise d’une réplique et l’apparition d’un certain objet tout en s’élevant au-delà de l’exercice référentiel grâce sa personnalité, l’identité apportée par le soin donné à la description de Naru et de sa tribu, et son croisement de genres. Le long métrage de Dan Trachtenberg est percutant, Amber Midthunder est badass, le Predator en impose et le spectacle est au rendez-vous.

Après plusieurs Predator en très petite forme, il était temps…

 

 


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