Retour vers le passé : Les Pirates du Diable (1964)

 

Aventures
Long métrage britannique
Réalisé par Don Sharp
Scénarisé par Jimmy Sangster
Avec Christopher Lee, Andrew Keir, John Cairney, Michael Ripper…
Titre original : The Devil-Ship Pirates
Année de production : 1964

Principalement connue pour ses films d’horreur, la Hammer Film Productions s’est également illustrée dans d’autres genres, de la comédie au film de guerre en passant par un cycle peuplé de dinosaures et de femmes préhistoriques sexy. Le studio a aussi donné dans le swashbuckler, de la grande aventure tous publics comprenant aussi bien les exploits de Robin des Bois que des histoires de pirates. Leur première incursion dans ce domaine fut L’Attaque de San Cristobal (The Pirates of Blood River en V.O.), qui a fait partie des dix plus gros succès de l’année 1962 en Angleterre.

 

 

Suite à ce succès (et aux bons résultats du Fascinant Capitaine Clegg avec Peter Cushing), la Hammer a mis en chantier The Devil-Ship Pirates, sorti en France sous le titre Les Pirates du Diable. Au scénario, on retrouve l’un des scénaristes principaux de la maison de tous les cauchemars, Jimmy Sangster (Le Cauchemar de Dracula). Christopher Lee est le grand méchant et la distribution réunit quelques gueules reconnaissables des longs métrages de la Hammer comme Andrew Keir (Dracula, Prince des Ténèbres), Michael Ripper (La Nuit du Loup-Garou) ou encore Duncan Lamont (L’Empreinte de Frankenstein).

Bref, une distribution solide pour un bon divertissement qui commence comme il se doit en pleine mer, alors qu’une bataille fait rage. En 1588, l’Invincible Armada du roi d’Espagne est mise en déroute par la flotte britannique. Le Capitaine Roebles, un pirate qui s’est enrôlé avec son équipage du Diablo au sein de l’Armada, décide qu’il en a assez et préfère battre en retraite. Il aborde les côtes de Cornouailles pour trouver un moyen de réparer son navire et fait croire aux habitants d’un village proche que les Espagnols ont gagné le conflit. Le châtelain du village préfère collaborer mais d’autres organisent la résistance…

 

 

L’habituel budget modeste d’une production Hammer explique que Les Pirates du Diable est un film de pirates qui se déroule presque entièrement sur la terre ferme, à l’exception de la scène d’ouverture. Mais l’absence de passages emblématiques comme l’abordage du vaisseau ennemi ne rend pas le neuvième long métrage de Don Sharp (bon artisan de la série B qui entamait là sa longue collaboration avec Christopher Lee, ici impeccable en présence autoritaire et cruelle) moins intéressant et moins palpitant pour autant.

Le futur réalisateur des deux premiers Fu Manchu avec Christopher Lee entretient efficacement un climat de tension jusqu’au dernier acte (aussi bien dans les interactions entre les villageois et les pirates que dans les dissensions qui naissent dans le camp des envahisseurs) et se permet quelques passages nocturnes qui auraient bien eu leur place dans un Hammer Horror, la violence graphique en moins. Et si les scènes d’action sont rares, les combats à l’épée sont bien chorégraphiés et le final est explosif.

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