Retour vers le passé : L'Homme-Homard venu de Mars (1989)

 

Comédie/horreur/science-fiction
Long métrage américain
Réalisé par Stanley Sheff
Scénarisé par Stanley Sheff et Bob Greenberg
Avec Deborah Foreman, Anthony Hickox, Patrick Macnee, Tony Curtis…
Titre original : Lobster Man from Mars
Année de production : 1989

L’Homme-Homard venu de Mars est l’unique long métrage réalisé par Stanley Sheff, qui se partage principalement entre la radio, le théâtre et la télévision. Pour la petite lucarne, il a notamment signé un documentaire sur Vincent Price et travaillé avec Orson Welles sur l’éphémère talk-show (seulement un numéro spécial) The Orson Welles Show. Il se dit même que c’est l’immortel auteur de Citizen Kane qui a suggéré à Sheff d’intituler son projet de film (qu’il a mis presque dix ans à concrétiser) Lobster Man from Mars. Le point commun de plusieurs entrées de la carrière de Stanley Sheff est sa passion pour le cinéma et la télé des années 50 et 60 et c’est un aspect qui est au coeur de L’Homme-Homard venu de Mars.

 

 

L’histoire rappelle celle des Producteurs de Mel Brooks, sur un producteur véreux qui cherche à monter une comédie musicale catastrophique à Broadway dans le but de perdre de l’argent et d’échapper au fisc. Ici, Tony Curtis joue le fantasque J.P. Shelldrake, producteur et distributeur à succès qui a « oublié » de déclarer ses derniers bénéfices trop juteux. Sur le conseil de son comptable, il décide de financer la sortie d’un film médiocre assuré de faire un bide. C’est là qu’arrive Stevie Horowitz, qui vient de lui présenter son long métrage très, très amateur, L’Homme-Homard venu de Mars

Aux côtés de Shelldrake et Horowitz, le spectateur assiste alors à un film dans le film, un hommage à ces innombrables séries B et Z de S.F. qui pullulaient sur les écrans dans les années 50. Tous les codes/passages obligés du genre sont repris dans ce récit qui suit une poignée de personnages dans leurs efforts pour empêcher des créatures martiennes de voler l’atmosphère terrestre : le couple qui découvre la menace, les explications pseudo-scientifiques, le militaire borné, la solution finale tirée par les cheveux (comme souvent)…Sheff s’amuse aussi avec d’autres sous-genre comme la maison hantée et le film de détectives, avec les apparitions aussi régulières qu’inutiles d’un privé soulignées par une voix-off débitant des répliques sans queue ni tête…

 

 

Les acteurs surjouent allègrement et les références ne manquent pas (l’acolyte de l’Homme-Homard ressemble au Ro-Man de Robot Monster; le général s’appelle Morris Ankrum, comme le prolifique second rôle des fifties, vu notamment dans Les Soucoupes volantes attaquent et The Giant Claw, en militaire comme il se doit…) mais même si j’apprécie l’humour non-sensique (il y a même quelques gags qui auraient pu sortir d’un ZAZ), le gros problème est que L’Homme-Homard venu de Mars n’est hélas pas drôle du tout et finit par ressembler à un sketch qui s’éternise sur 90 minutes…

Et c’est bien dommage car le réalisateur connaît vraiment son sujet et l’idée est très sympathique (même si le film dans le film a l’air d’être un poil trop « pro » pour une pelloche amateur entièrement fabriquée par une seule personne sur laquelle plane l’ombre d’Ed Wood). En plus de Tony Curtis, la distribution permet également de retrouver la jolie Deborah Foreman (Waxwork), Anthony Hickox (le réalisateur de Waxwork) et Patrick « John Steed » Macnee…qui était aussi dans Waxwork. Ils ont passé du temps ensemble, ces trois-là…

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