TUMATXA : L'EMISSION ! - EPISODE 1 : Néo-Tokyo appartient au vieil Henry et ses fourmis

 

« Tumatxa! » est de retour, et après un rapide calcul, toute honte bue, je dois préciser que nous abordons là la dix-neuvième rentrée (eh oui ; j’ai du mal à y croire moi-même) de votre émission radiophonique préférée (ou dans votre Top 10, au moins). Diable !! ça en fait, des émissions…

Cette semaine, rentrée oblige, le sommaire est encore plus copieux que d’habitude comme le veut la tradition : cinéma, littérature, série télé, manga… Nous faisons feu de tout bois durant cette émission longue comme un jour sans pain, pour notre plus grand plaisir, et le vôtre aussi, bien sûr.

Pour le cinéma, penchons-nous donc sur l’excellent « Old Henry », formidable petite série B qui entre autres mérites s’inscrit dans le glorieux genre du western !! C’est signé par Potsy Ponciroli (connaissais pas) et c’est fréquenté par les excellents Tim Blake Nelson et Stephen Dorff. Dans ce récit en forme d’implacable crescendo culminant dans un final ébouriffant et bien barbare, un vieux fermier du Tennessee à qui l’on vient chercher des noises fait la démonstration que son caractère n’est pas meilleur que celui des cochons qu’il élève avec son jeune fils… Quel dommage de ne pouvoir profiter de ce film sur grand écran, mais bon, c’est comme ça.

Pour la littérature, attardons-nous sur le généreux (presque 900 pages) « Antkind » du primo-romancier Charlie Kaufman, que l’on connaît par ailleurs pour son corpus cinématographique. Dans ce roman complètement azimuté (mais alors vraiment), Kaufman met en scène le critique de cinéma le plus ridicule de l’histoire de la discipline, pour une aventure rocambolesque à la recherche du film le plus important de tous les temps… Si l’on précise qu’une armée de robots à l’image du président Trump et des fourmis d’après la fin du Monde s’en mêlent, on aura compris dans quel genre de délire Kaufman s’embarque avec délectation. Espérons que Kaufman remette ça à l’occasion, car « Antkind », en plus d’approfondir les thématiques habituelles de son auteur, est vraiment hilarant.

Pour les séries télé, on revient sur le dernier travail en date de la dream-team David Simon / George Pelecanos / Ed Burns, avec « We Own This City », mini-série en 6 épisodes made in HBO, où l’on suit les tribulations effarantes (il s’agit d’un authentique fait-divers, documenté par le journaliste Justin Fenton) de l’escouade de flics ripous la plus dégénérée de la ville de Baltimore. Alors certes, ce n’est pas le nouveau « The Wire », mais ça reste une oeuvre hautement recommandable pour qui aime le travail de Simon et ses acolytes.

Pour la BD, abordons enfin le cas de ce manga de légende qu’est le célébrissime et démentiel « Akira », de Katsuhiro Otomo. Nous avions en des temps fort reculés évoqué le film, mais jamais la BD, qui reste plus de trente ans après sa publication un monument inoxydable. En 2200 planches (en gros) et 10 ans de travail acharné, Otomo révolutionne la BD et la science-fiction d’un coup d’un seul. Chef-d’oeuvre terminal.

Le tout est soigneusement saupoudré de bonne zique : en guise d’ouverture, j’ai la joie de vous faire découvrir si ce n’est déjà fait mon petit coup de coeur estival perso, avec le terrible « God’s Country » des américains de Chat Pile, quelque part entre sludge et noise-rock de la belle époque, et le morceau psychotique qui en est issu et le conclue, « grimace_smoking_weed.jpeg » (oui, c’est le titre) ; Kennedy Ashlyn et son projet SRSQ reviennent avec « Ever Crashing », un deuxième album dream-pop dans l’âme et très surprenant, dont le beau « Dead Loss » est extrait ; les revenants de The Music se sont reformés et vous n’en saviez rien (et moi non plus), voilà l’occasion d’écouter une version live toute récente de leur hit, l’irrésistible « Take The Long Road And Walk It » ; le chantre de l’IDM façon Warp, Chris Clark, a remasterisé et réédité son troisième album « Body Riddle » cet été, et le très bon « Matthew Unburdened » atteste de l’excellence de la chose ; enfin, le collectif japonais Geinoh Yamashirogumi nous gratifie de « Requiem », point d’orgue de l’incroyable BO du film « Akira », et c’est beau à pleurer…

C’est ce soir à 20 h sur les ondes de Xiberoko Botza, mais si vous êtes occupés ce soir à détruire votre ville avec les pouvoirs psychiques que vous venez de vous découvrir, pas de problème, finissez tranquillement et retrouvez-nous via le lien en commentaire.

« Purple Man,
Stop coming into my room
Stop looking at things that aren’t meant for you »

EPISODE 1 ! 

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