Mais c’est que le temps passe : c’est déjà le moment de se retrouver pour le deuxième épisode de cette nouvelle saison de « Tumatxa! »… Biopic royal, leçon magistrale de SF dystopique et satire politique à l’humour subversif : tel est le programme éclectique cette semaine !!

Pas de cinéma à proprement parler cette semaine, mais un téléfilm de luxe datant de 1979, et parfois présenté comme « le film oublié de John Carpenter » ; c’est bel et bien Big John en personne qui s’y colle. Des décennies avant Baz Luhrmann, Carpenter nous narrait le destin d’une icône majeure de la culture populaire du 20ième siècle, le King en personne, j’ai nommé le grand Elvis Presley. Dans « Le Roman d’Elvis » (1979), Kurt Russell incarne magistralement le natif de Tupelo, Mississippi. Décryptage de la chose !

La fabuleuse Annie Nocenti s’acoquine à l’excellent David Aja pour donner naissance à « Semences » (« The Seeds » en VO), superbe mini-série en 4 chapitres parue chez Berger Books (une dépendance de Dark Horse Comics). Dans ce récit d’anticipation à très très brève échéance, le monde, au bord du précipice, se divise en deux catégories : les connectés (en gros : nous) et les néo-luddites, rebelles anti-technologiques réfugiés derrière le Mur… alors que des aliens rôdent, animés par d’étranges projets de récolte. Nocenti et Aja envoient du lourd dans un récit d’une richesse thématique proprement inouïe, qui résonne presque douloureusement avec notre contemporanéité immédiate.

Pour la littérature, après avoir abordé en leurs temps les fameux « Abattoir 5 » et « Le Berceau du Chat », revenons sur le corpus de l’extraordinaire Kurt Vonnegut Jr, écrivain majeur à l’aura considérable outre-Atlantique (mais un peu moins sous nos latitudes). Dans « Mère Nuit » (« Mother Night » pour le titre originel), Vonnegut s’amuse à nous faire croire au destin rocambolesque de Howard Campbell Jr, américain dévoué au régime nazi jusqu’à en devenir le propagandiste le plus zélé durant la guerre. C’est brillant, malin, bien transgressif comme il faut, et en même temps désespéré et très drôle.

Le tout est savamment mixé à de la bonne zique, comme il faut : le collectif anglais Crippled Black Phoenix, mené par le stakhanoviste Justin Greaves, sort un nouvel album intitulé « Banefyre », et on en écoute le puissant « Ghostland » ; Rémi Gallego alias The Algorithm vient de publier le surpuissant et cyberpunk « Data Renaissance », entre djent et électro, comme en atteste « Cryptographic Memory » ; les fans de goth rock flamboyant à la Sisters Of Mercy ou Fields Of The Nephilim risque de tomber fou amoureux de « Two Worlds Collide », album d’October Black Burns, super-groupe du genre, dont « The Grand Leveller » est un des meilleurs extraits ; enfin, le trio chicagoan Loacrian est de retour après 7 années de silence avec le beau et sombre « New catastrophism », quelque part entre post-rock, drone/ambient, prog et métal écorché, et pour la peine on s’envoie « Incomplete Map Of Voids »…!!

« A whisper in your ear
Then I move in behind you
I have you dancing on a string
Just give yourself to me, resistance cannot save you
I am the all-consuming presence »

EPISODE 2 !!