TUMATXA : L'EMISSION ! - EPISODE 3 : Pinocchio et Madman sur le dos d’un crocodile

 

 

« It’s a mad, mad, mad, mad world », comme disait Stanley Kramer dans les années 60… et c’est un peu le mot d’ordre, si l’on peut dire, de « Tumatxa! » cette semaine. En effet, le sommaire de votre émission de radio préférée (ou au moins dans votre Top 10, hein ? hein ??) donne dans le barré, l’extravagant, le hors-normes… en bref un sommaire un peu fou-fou, quoi.

Pour le cinéma, détachons-nous encore une fois avec souplesse de l’actualité et penchons-nous (ça faisait un moment que ça me démangeait) sur les films de Shozin Fukui, émule de Shinya Tsukamoto et de Sogo Ishii, qui livre avec « 964 Pinocchio » (1991) et « Rubber’s Lover » (1996) deux exemples paradigmatiques de ce que le cyberpunk japonais, volontiers bricolo et nihiliste, peut donner de meilleur. Attention, ça n’est pas pour tout le monde quand même, mais c’est en mesure de tétaniser n’importe qui, par contre.

Pour la BD, on s’attaque à un monument du comic book des années 90, avec le premier volume (sur 12 !!!) de l’intégrale consacrée à « Madman » de Mike Allred. L’album (magnifique) compile les premières aventures de Frank Einstein (oui, oui) alias Madman, le justicier masqué de Snap City !! SF complètement allumée et questionnements existentialo-morbides sont au menu de ce titre incroyable, qui vaut aussi et surtout pour le graphisme syncrétique d’Allred, assisté de son épouse Laura, coloriste de premier plan s’il en est. Immanquable !!!

Pour la littérature, prenons si vous le voulez bien quelques millions de siècle et plusieurs années-lumière de recul pour aborder le court roman de Greg Egan, « A dos de crocodile », paru l’an dernier au Bélial, dans la collection Une heure-lumière. A des années-lumière (humour) de son image de chantre d’une hard SF froide et imbitable, Egan nous livre un récit farci de « sense of wonder » et touchant à sa manière… et rempli ras-la-gueule d’idées SF bien barrées, comme il se doit.

Le tout est flanqué de quelques extraits musicaux de la meilleure eau, comme d’hab’ : Greg Anderson alias The Lord entame une carrière solo avec « Forest Nocturne », sorte de vraie/fausse BO de film d’horreur dont est issu le glacial « Triumph Of The Oak » ; la plus célèbre des islandais(es), Björk en personne, est de retour avec « Fossora », nouvel album qui fait la part belle à ses expérimentations pop habituelles, et le terrible « Atopos » nous en fait la démonstration éclatante ; les black-métalleux new-yorkais d’Imperial Triumphant livrent une suite à leur brillant « Alphaville », avec « Spirit Of Ecstasy », au moins aussi abouti que son prédécesseur, et dont « Merkurius Gilded » est un brutal mais fier représentant ; enfin, les Melvins sont de retour aussi, et qui va s’en plaindre ? Certainement pas nous, à l’écoute de « Bad Mood Rising », leur dernier-né, dont l’épique « Mister Dog Is Totally Right » est issu, avec le featuring de luxe de Dylan Carlson (Earth) en personne…!!!

« A mule is more valuable
Said to the moral mission
The real me that no one knows
All dies on the road »

EPISODE 3 !!

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