Retour vers le passé : Spider-Man (2002)

 

Action/drame/fantastique
Long métrage américain
Réalisé par Sam Raimi
Scénarisé par David Koepp
Avec Tobey Maguire, Kirsten Dunst, James Franco, Willem Dafoe, J.K. Simmons, Rosemary Harris, Cliff Robertson…
Année de production : 2002

Je ne me rappelle plus du film que j’avais été voir ce jour-là mais je me rappelle très bien avoir vu le premier teaser de Spider-Man au cinéma en 2001, celui avec la vue sur le World Trade Center (qui se reflète aussi dans les yeux de l’Homme Araignée sur certains posters). Cette petite bande-annonce ne contenait pas d’images du film et se présentait comme une mini-scène dans laquelle Spidey arrête des cambrioleurs et prend leur hélicoptère dans sa toile tendue entre les tours jumelles. Promotion bien entendu éphémère suite aux terribles événements de l’automne 2001…

 

 

Je ne reviendrais pas sur le (très) long développement qui a amené pour la première fois Spider-Man sur grand écran, Marko l’a déjà très bien fait sur le forum (jetez un oeil sur le sujet dédié dans les colonnes du ciné-club). Revoir cette entame de la trilogie de Sam Raimi m’a rappelé à quel point son long métrage cochait toutes les cases de l’adaptation réussie, avec les changements requis pour une transposition cinématographique tout en ne perdant jamais l’esprit de la bande dessinée. L’histoire d’origine prend son temps, environ 50 minutes, sans ennuyer grâce à un très bon rythme et au travail sur les personnages du script signé David Koepp (avec les apports non-crédités de Alvin Sargent, Scott Rosenberg et James Cameron puisque c’est à lui que l’on doit les lance-toiles organiques).

L’histoire d’amour et les relations pères/fils sont au coeur d’un récit qui ne perd jamais de vue l’aspect humain, ce qui rend les protagonistes attachants. Peter Parker est amoureux de Mary Jane Watson, la « girl next door », mais il n’a jamais osé lui avouer ses sentiments. La MJ jouée par Kirsten Dunst mélange plusieurs éléments, il y a de la Gwen Stacy en elle, de la MJ de l’univers Ultimate et aussi de l’univers classique (sa vie de famille compliquée), et cela fonctionne. Le chassé-croisé romantique entre Peter, MJ et Harry Osborn (un triangle amoureux à part si l’on tient compte de la double identité de Parker) est nourri des incertitudes de leur jeunesse et de leur parcours de vie, avec ce côté soap qui fait partie intégrante des comics

 

 

À 26 ans, Tobey Maguire était déjà un chouïa trop vieux pour jouer un lycéen mais ses traits encore un peu juvéniles font oublier facilement ce détail tant je trouve qu’il incarne justement les différentes facettes du jeune homme qui deviendra un héros suite à une terrible erreur. Un moment fatidique impeccablement orchestré par les auteurs, à partir de la discussion entre Peter et son oncle Ben (très bon Cliff Robertson, touchant lorsque celui qu’il considère comme son fils sort des mots qui ont dépassé sa pensée) suivi par le savoureux combat de catch (avec la première apparition de Bruce Campbell dans la trilogie) pour se terminer par la poursuite du voleur, sombre et intense.

Tout ceci se déroule parallèlement avec la « naissance » du Bouffon Vert, brillamment campé par un Willem Dafoe qui sait trouver l’équilibre entre retenue et franche exagération des deux parties de la personnalité de Norman Osborn. Dommage que le costume (pas le design le plus inspiré) prive de son visage très expressif pendant les combats. Le choix de James Franco pour interpréter Harry était également très bien pensé, ce qui se vérifiera dans son évolution dans les deux volets suivants…et pour compléter la distribution principale, il y a bien entendu Rosemary Harris en Tante May et un festival J.K. Simmons qui vole la vedette à tout le monde en J.Jonah Jameson sorti tout droit des cases de la bande dessinée (il faut dire que les autres membres du staff du Daily Bugle sont réduits à leur plus simple fonction, il n’y a pas vraiment la place et le temps pour les étoffer un peu plus)…

 

 

Sam Raimi est aussi à l’aise dans les passages intimistes et émouvants que dans les gros morceaux d’action tout au long d’une aventure qui monte très efficacement en puissance. On retrouve indéniablement sa patte dans sa première superproduction à plus de 100 millions de dollars, aussi bien dans les petits montages que dans les mouvements de caméra ultra-dynamiques qui savent notamment très bien retranscrire les envols de Spider-Man, un peu pataud au début et virevoltant dans la superbe dernière scène. Et le meilleur était encore à venir…

Quoi que la vie me réserve, je n’oublierai jamais ces mots : « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ». C’est mon don, ma malédiction. Qui je suis ? Je suis Spider-Man !

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