Retour vers le passé : Les Sévices de Dracula (1971)

 

Horreur
Long métrage britannique
Réalisé par John Hough
Scénarisé par Tudor Gates
Avec Peter Cushing, Madeleine Collinson, Mary Collinson, Damien Thomas, David Warbeck…
Titre original : Twins of Evil
Année de production : 1971

Sous le titre français trompeur Les Sévices de Dracula (car le comte transylvanien incarné le plus souvent par Christopher Lee est aux abonnés absents) se cache en fait le dernier volet de la trilogie Karnstein de la Hammer débutée avec The Vampire Lovers en 1970 et La Soif du Vampire en 1971. Comme le démontrent les dates, la production fut rapide et les trois films ont été tournés à la suite et exploités dans les salles britanniques sur une période d’un an, entre octobre 1970 et octobre 1971.

Les différentes entrées de la trilogie Karnstein ont été écrites par le même scénariste, Tudor Gates. La première, The Vampire Lovers, est celle qui reprend le plus d’éléments de la nouvelle Carmilla de Sheridan Le Fanu. Pour la seconde, La Soif du Vampire, les liens sont plus artificiels, la vampire en titre étant ressuscitée pour intégrer une école pour jeunes femmes aux généreuses poitrines (l’érotisme est devenue partie intégrante de la dernière phase de films d’horreur de la Hammer). Et dans la dernière, Mircalla Karnstein est encore moins présente…

 

 

Mircalla/Carmilla est en effet ressuscitée par un descendant, le sadique comte Karnstein, au cours d’une cérémonie sataniste. Elle s’empresse de faire de lui un vampire…avant de disparaître du reste du métrage. En préambule de cette scène, l’histoire a présenté le contexte et les protagonistes. Le gentleman de l’horreur Peter Cushing, impressionnant de cruauté dans la première moitié du métrage, incarne Gustav Weil, le leader d’une confrérie de puritains qui passent leurs nuits à brûler des jeunes femmes qu’ils accusent de sorcellerie. Il doit recueillir ses deux nièces orphelines, les jumelles Maria et Frieda campées par les playmates Madeleine et Mary Collinson.

Habituées à un train de vie plus mondain, les soeurs ne supportent pas l’obscurantisme qui règne dans ce petit village d’Europe Centrale. Elles représentent deux faces d’une même pièce : Maria est douce et prude, tandis que Frieda est beaucoup plus dure, audacieuse…à la recherche du plaisir, loin du discours moral étouffant de son oncle. Attirée par le château Karnstein, elle y pénètre par une nuit sombre et orageuse et en ressortira en créature de la nuit assoiffée de sang…

 

 

Malgré quelques petites ellipses et le côté un peu répétitif des expéditions nocturnes des puritains, le récit est bien ficelé et ménage des rebondissements jusqu’à un final mouvementé qui reprend la figure classique de la foule en colère lancée dans une mission punitive. La direction artistique est soignée, la mise en scène de John Hough (La Maison des Damnés) est efficace et l’interprétation est solide. Aux côtés du grand Peter Cushing et des très jolies jumelles en déshabillés transparents, on retrouve notamment David Warbeck avant sa période italienne (L’Au-DelàLe Chat Noir…) en professeur qui s’oppose au fanatisme de Gustav Veil.

La trilogie Karnstein aurait pu devenir une tétralogie…mais le changement de direction à la tête du studio a mis un terme au projet, Michael Carreras, fils du précédent président de la Hammer, ne s’étant pas montré très convaincu par le script livré par Tudor Gates…

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