Retour vers le passé : L'Etrangleur de Vienne (1971)

 

Horreur/comédie
Long métrage italien/ouest-allemand/autrichien
Réalisé par Guido Zurli
Avec Victor Buono, Franca Polesello, Brad Harris, Karin Field…
Titre original : Lo strangolatore di Vienna
Année de production : 1971

Boucher de son état, Otto Lehmann sort de l’asile où il était interné depuis trois ans. En plein burn-out, le bonhomme avait envoyé une de ses clientes indélicates à l’hôpital en l’assommant à coups de pieds de porc. Otto est placé sous la tutelle de sa femme, qu’il déteste. Au lieu de rentrer chez lui, il préfère s’installer dans la petite chambre au-dessus de sa boucherie parce qu’il veut dédier toutes ses heures à son petit commerce pour lui rendre son lustre d’antan. Bon, il aime aussi suer devant sa fenêtre en admirant tous les soirs les courbes de sa voisine…

Une nuit, il est surpris par son épouse qui fait un esclandre, le traitant de tous les noms. Otto ne la supporte plus, il se jette sur elle et l’étrangle. Pour faire disparaître le corps, il la découpe et en fait des saucisses qu’il va vendre à ses clients dès le lendemain. Après tout, la viande c’est de la viande…

 

 

Un tel sujet aurait pu donner un long métrage particulièrement glauque et violent mais le traitement distingue L’Etrangleur de Vienne de la plupart des productions horrifiques transalpines de l’époque. En effet, il n’y a ici pas une trace de sang, le réalisateur Guido Zurli (pas le plus connu des artisans du bis de l’époque, on lui quelques westerns, un Zorro l’année précédente, des polars en Turquie, de la sexploitation) préférant jouer sur une ambiance légère (ce qui se traduit par exemple par les choix musicaux), en total décalage avec les actes du boucher cinglé.

Les situations sont donc assez croustillantes dans cette macabre comédie noire, notamment lorsque les notables du coin dégustent les grosses saucisses vendues par Otto sans se douter bien entendu de leur provenance. Le scénario suit également en parallèle l’enquête peu sérieuse menée par le commissaire de la police et un journaliste américain venu travailler à Vienne (et s’y ennuyer parce qu’il ne s’y passe jamais rien), deux potes qui aiment bien se charrier dans des scènes souriantes, à la bonne humeur communicative.

 

 

Dans le rôle d’Otto, on retrouve le très bon Victor Buono, souvent habitué aux rôles de vilains excentriques (il était dans Les Mystères de l’Ouest, dans L’Homme de l’Atlantide et surtout en Roi Tut dans la série TV Batman). Face à lui, son compatriote américain Brad Harris joue le décontracté journaliste Mike Lawrence. Ancien culturiste, Brad Harris a passé presque toute sa carrière d’acteur en Europe, de monsieur muscles dans les péplums à commissaire X en Allemagne en passant par les super-zéros des Trois Fantastiques Supermen.

Cet Etrangleur de Vienne, qui ne joue pas du tout dans la même catégorie que L’Etrangleur de Boston de Richard Fleischer, est une sympathique rareté…qui remplace le mot Fin par une amusante dernière touche humoristique…

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