Retour vers le passé : Le Château des Messes Noires (1973)
Horreur/érotique
Long métrage allemand/suisse/suédois
Ecrit et réalisé par Joseph W. Sarno
Avec Nadia Henkowa, Marie Forsa, Ulrike Butz…
Titre original : Der Fluch der schwarzen Schwestern
Année de production : 1973
D’un château perdu dans un coin reculé d’Europe Centrale s’échappent chaque nuit d’étranges bruits, des percussions tribales et hypnotiques. De nos jours, on pourrait croire à une rave-party mais il s’agit en fait de cérémonies orgiaques dédiées à la baronne Varga, une vampire d’une beauté saisissante qui fut brûlée vive trois siècles plus tôt. Habillée de façon très stricte le jour, la grande prêtresse Wanda laisse tomber sa combinaison noir la nuit pour danser lascivement à demi-nue aux côtés des autres membres de cette secte saphique…ou presque puisqu’un costaud aux allures de motard se joint de temps en temps aux festivités…
Le but de Wanda est de ressusciter la baronne en transférant l’esprit de la vampire dans le corps d’une de ses descendantes. Les deux « heureuses » élues sont la blonde Helga et la brune Monika, attirées en ces lieux par la promesse d’un héritage. Le même jour, une spécialiste des coutumes et superstitions locales et son frère frappent à la porte suite à une panne de voiture et demandent l’hébergement au château. Tout ceci n’empêche pas Wanda de continuer à tenir chaque nuit ses petites réunions coquines dans les sous-sol du château, la musique et les incantations ayant un effet particulièrement aphrodisiaque sur les invités…
Spécialiste de la sexploitation (il a commencé sa carrière dans les années 60 avec des films comme Sin in the Suburbs et All the Sins of Sodom avant de prendre un virage plus hard à la fin des seventies), l’américain Joseph W. Sarno a écrit et réalisé Le Château des Messes Noires, production germano-suisso-suédoise peuplée de visages familiers de son cinéma, comme Nadia Henkowa, Anke Syring et Maria Forsa. Si les scènes de danses érotiques sont un peu répétitives (notamment à cause de ces sons entêtants), Sano soigne l’atmosphère trouble et moite qui se dégage de ces rituels lesbiens et sataniques pendant lesquels les actrices (dont la superbe Ulrike Butz) donnent de leur personne, entre frotti-frotta, masturbation, bougie godemichet (ne pas allumer si on a déjà le feu où je pense) et antique olisbos de taille imposante…
Pour ce qui est des aspects horrifiques du récit, on est plus dans le gros Z à la Jean Rollin et Jess Franco (jusqu’aux plans un peu flous, marque de fabrique de ce dernier). Les chauve-souris sont invisibles (parce que c’est moins cher comme ça) et les attaques sont aussi ridicules que le surjeu d’une bonne partie de la distribution. Le déroulement est aussi marqué par des ellipses et des transitions malheureuses. Bref, de jolis moments bien kitsch malgré une certaine efficacité dans la mise en scène des ébats des personnages principaux…
Comme c’était souvent le cas à l’époque, Der Fluch der schwarzen Schwestern est sorti sous plusieurs titres. Le film est aussi connu en France comme La Secte de l’Horreur et Les Vierges des Messes Noires et dans les pays anglo-saxons, il y a Veil of Blood, The Devil’s Plaything ou encore Vampire Ecstasy.
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