Retour vers le passé : Coeur de Dragon (1996)

 

Aventures/fantastique
Long métrage américain/britannique/slovaque
Réalisé par Rob Cohen
Scénarisé par Charles Edward Pogue et Patrick Read Johnson
Avec Dennis Quaid, Dina Meyer, David Thewlis, Brian Thompson, Jason Isaacs, Julie Christie…et la voix de Sean Connery…
Titre original : Dragonheart
Année de production : 1996

Un chevalier obéit à des valeurs,
Son cœur ne connaît que la vertu,
Son épée défend les démunis,
Son bras protège les faibles,
Sa bouche méprise le mensonge,
Sa colère déjoue les tours du malin.

Aux origines du projet Coeur de Dragon, il y a une idée de Patrick Read Johnson, un spécialiste des effets spéciaux (il a notamment travaillé sur les séries V et Histoires Fantastiques et le film 2010, L’Année du Premier Contact) devenu scénariste et réalisateur avec la comédie de S.F. Les Marrrtiens ! en 1990. Johnson a proposé à la productrice Raffaella de Laurentiis (la fille de Dino) un pitch sur la rencontre entre le dernier des chevaliers et le dernier des dragons, alliés pour escroquer les villageois et les seigneurs des alentours après un combat qui s’est terminé sur une impasse.

Patrick Read Johnson avait le début et la fin de l’histoire et c’est avec le scénariste Charles Edward Pogue (La MoucheMort à l’Arrivée…) qu’il a imaginé tout le reste, les motivations des héros et des vilains, l’Ancien Code des chevaliers et l’inclusion d’éléments du mythe arthurien. Le scénario était prêt en 1990 mais le développement a pris un peu de temps, en partie à cause de la recherche d’un réalisateur. Le studio Universal a refusé Patrick Read Johnson à cause de son manque d’expérience, Kenneth Branagh parce qu’il était trop cher, Richard Donner a passé quelque mois en pré-production avant de s’en aller voir ailleurs…et c’est finalement Rob Cohen, qui avait réalisé Dragon : L’Histoire de Bruce Lee pour Raffaella de Laurentiis, qui a eu le poste.

 

 

Patrick Read Johnson et Charles Edward Pogue ont écrit le personnage de Draco avec la voix de Sean Connery en tête. L’ex-James Bond a accepté (en V.F., c’est Phillipe Noiret qui s’en est chargé), ajoutant le vieux dragon à ses nombreux rôles d’amis/mentors, ici celui d’un chevalier désabusé qui a du mal à retrouver son idéalisme d’antan. Patrick Read Johnson voulait Liam Neeson pour incarner Bowen mais même s’il venait de tourner dans le Darkman de Sam Raimi, les exécutifs de la Universal n’étaient pas convaincus que l’irlandais puisse faire un bon héros de film d’action (hum…). Après avoir passé plusieurs acteurs en revue, Dennis Quaid a été choisi et je le trouve comme souvent très bon, son Bowen (chevalier à la splendide coupe mulet) respirant la sympathie, un héros sans peur mais pas sans reproches car un peu trop aveuglé dans la première partie du film…

Johnson n’a pas été tendre avec les choix de Rob Cohen…et il a raison sur certains points (mais pas sur Bowen…car je ne peux pas résister au jeu de Dennis Quaid). La belle Dina Meyer est plus crédible en soldat du futur dans Starship Troopers qu’en gueuse moyenageuse…et la prestation de David Thewlis est trop hystérique, sachant que le roi Einon avait été écrit avec plus de nuances dans le scénario original avant quelques retouches sur le tournage. Mais Rob Cohen (futur metteur en scène de Fast & Furious et xXx) n’a jamais été un modèle de subtilité…

 

 

Il y a donc eu des désaccords entre les auteurs et le réalisateur, les premiers renonçant à leur vision d’une épopée plus « noble » en faveur d’un spectacle plus familial. Mais malgré ses petits défauts, j’apprécie toujours autant Coeur de Dragon. Le film me rappelle ces séries B de fantasy des années 50/60, pétries de bons sentiments, avec des héros valeureux (j’aime beaucoup le côté buddy-movie avec un duo humain/dragon), des méchants très méchants, des pointes d’humour, de bons combats, pas de sang (ou très peu)…c’est tout public et de l’ensemble émane une certaine magie jusqu’au final mouvementé.

Si les résultats au box-office furent modestes (115 millions de dollars récoltés pour un budget de 57 millions), les ventes en vidéo furent assez bonnes pour que le studio finance plusieurs suites/préquelles à petit budget, directement pour le marché des DVD/Blu-Ray. Il y a ainsi eu quatre Dragonheart de plus dans cette petit franchise, entre 2000 et 2020.

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